alt   Accueil      alt   Récits      alt

 

 

 


Peuples de l'Asie du Sud-Est

 

J'avais au début seulement préparé quelques simples notes sur les origines et la culture des divers groupes ethniques que je m'apprêtais à visiter en Asie du sud-est, avant de quitter Montréal, de sorte que je puisse mieux les comprendre. J'ai trouvé le sujet si fascinant que j'ai pris toute la documentation que j'ai pu trouver en cours de route et je me suis efforcé de corriger et de compléter mes premières notes quand je suis rentré.

Ann

Je suis profondément reconnaissant à Wang Yushan, (photo de droite), bibliothécaire assistante de l'Institut des Minorités du Yunnan à Kunming, pour sa considérable contribution à ces notes. Je dois aussi mentionner l'aide documentaire que m'a donnée le Dr. Monkhol Chantrabumraung du Centre de Recherches Thaï sur les Tribus Montagnardes de Chiang Maï. Finalement, je dois admettre que j'ai du m'écarter de ma pratique habituelle d'utiliser seulement mes propres photos. J'ai donc numérisé un certain nombre de cartes postales pour illustrer ces notes, car il n'était pas possible de visiter tous ces groupes pendant les deux mois et demi que j'ai passé en Asie du sud-est. tLe crédit des photos identifiées par des bords noirs revient au Yunnan Peuple's Publishing House ou à Orion Publishing.

Les communautés ethniques de cette partie du monde se distinguent le mieux par leurs langues respectives, je me suis donc appliqué à indiquer le groupe linguistique auquel chacun appartient. Les divers groupes linguistiques sont décrits en bas de cette page. La nomenclature de ces communautés pose problème puisque leurs voisins les appellent souvent par des noms différents de ceux qu'ils utilisent eux-mêmes. J'ai essayé de réduire la confusion en utilisant les versions pinyin et modernes de leurs noms et en indiquant, quand je l'ai pu, les autres noms les plus communs. J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire ces notes, que j'en ai eu à les rassembler.

Les notes décrivent quelque 40 différentes identités ethniques mais la table ci-dessous, indiquant les populations en millions, couvre seulement les deux douzaines de groupes qui dépassent les 100 000 individus dans la région. Cependant il y a beaucoup plus de groupes distincts en Asie du Sud-est, dont certains avec seulement quelques milliers de membres. Le tableau montre qu'un tiers de la population du Yunnan et du Myanmar et un quart de celle de la Thaïlande appartient à des groupes minoritaires, chacun avec sa propre langue, sa culture et souvent sa religion. Les provinces chinoises de Guizhou et de Guanxi comprennent également d'importantes minorités qui sont cependant moins diversifiées qu'au Yunnan (32% à Guizhou, principalement des Hmong, des Buyi et des Dong et 40% à Guanxi, pour la plupart des Zhang et quelques Dong)

. Les trois pays ont opté pour des politiques complètement différentes envers leurs minorités. La Chine les appelle "les Nationalités" et les encourage à maintenir leur culture ; la Thaïlande les appelle "les Tribus des Collines" et essaye de les intégrer dans le mode de vie Thaï alors que le Myanmar les appelle les rebelles et les traite comme tels.

 

Peuples de l'Asie du Sud-Est

Nom

Alias:

Groupe

Yunnan

Myanmar

Thailand

Total

Han  Majorité chinoise Sinitique 26.8     26.8
Burman  Majorité birmane ou myanma Tibeto-Bur.    31.5   31.5
Thai  Majorité Thaie Tai      45.5 45.5
             
Han  Minorité chinoise Sinitique   1.4 13.5 14.9
Shan    Tai   4.9   4.9
Yi  Lolo,   Tibeto-Bur. 4.5     4.5
Karen    Tibeto-Bur. 0.1 3.4   3.5
Rakhine    Tibeto-Bur.   1.9   1.9
Bai  Min-Chia Tibeto-Bur. 1.6     1.6
Hani  Akha, Houni, Woni, Tibeto-Bur. 1.3   0.1 1.4
Khmer    Mon-Khmer      1.3 1.3
Kachin  Jingpo Tibeto-Bur.  0.1 1.1   1.2
Mon  Mun, Tailang Mon-Khmer    1.1 0.1 1.2
Zhuang    Tai 1.2     1.2
Chin    Tibeto-Bur.    1.1   1.1
Dai    Tai 1.1     1.1
Indien   Indien    1.0   1.0
Hmong  Hmung, Hmu, Miao, Meo Miao-Yao  0.9     0.9
Wa  Lawa, Va, Pa, Rauk, Loi Mon-Khmer  0.4 0.3   0.7
Lisu    Tibeto-Bur.  0.5 0.1   0.6
Lahu    Tibeto-Bur.  0.4     0.4
Naxi  Na-hsi, Mosuo Tibeto-Bur.  0.3     0.3 
Yao  Mien, Man Miao-Yao  0.2   0.1 0.3
Bulang  Palaung Mon-Khmer  0.1 0.1   0.2
Kayah    Karenique   0.2   0.2
Zang  Tibetane Tibeto-Bur.  0.2     0.2
Dong  Tung Tai 0.1     0.1
             
 Total     40.4 48.1  60.6  149.1 
             
% Minorités      33.7  34.5  24.9  
Autres groupes Achang  , Buyi  , Cham  , De'ang  , Dulong  , Hui  , Intha  , Jinuo  , Menggu  , Nu  , Pa'o  , Pumi  , Qiang  , Shui  , Viet  , Zang 

 


 GROUPES ETHNIQUES 

 

A) Les Achangs  [] (Yunnan_0,03)

alt

A) Les quelque 30 000 Achangs vivent au nord de Ruili sur la frontière du Myanmar. Ils sont les descendants des Qiangs qui ont émigré vers sud à partir du lac Qinghai et leur langue appartient au groupe tibéto-birman de la famille sino-sibétaine.

Les Achangs aiment porter des vêtements noirs. Les femmes portent des vestons très serrés à manches longues avec des boutons au devant et des sarongs. Elles portent aussi des turbans et des jambières (molletières). Les jeunes filles portent des pantalons et tressent leurs cheveux en une brioche au sommet de la tête, avec une étoffe enveloppant les tresses. Les hommes collent sur leurs poitrines des fleurs de chrysanthème faites de fils de soie rouges. Ils portent habituellement un couteau ornemental qui est quelquefois incrusté d'argent. Les garçons portent des foulards blancs, pendant que les hommes mariés portent des foulards bleu sombre. Les femmes mâchent du tabac et admirent les dents noires.


 

B) Les Bais  [Pai, Po, Min-Chia] (NW Yunnan_1.6M,)

alt alt

Les Bais descendent des habitants aborigènes de la région du lac Erheï, mais leur dialecte appartient au groupe linguistique tibéto-birman. Il contient aussi beaucoup de mots empruntés au Chinois mais il est en lui-même une langue non-chinoise, tonale et polysyllabique, avec une structure grammaticale très différente.

La Nationalité Bai a une population de 1.440 millions d'individus concentrés autour de la région du lac Erhaï. Elle jouit d'une longue histoire de développement culturel. La dynastie Han a mis en place une représentation commerciale à Dali dès le 2ième siècle avant JC, mais les Bais sont restés, en majorité, indépendants de la Chine, et leur principale ville, Dali sur le lac Erhaï, est devenue la capitale du puissant royaume de Nanzhao. Dali était le centre de la politique, de l'économie et de la culture du Yunnan, du 8ième au 13ième siècle, lorsqu'elle est tombée aux mains de la dynastie mongole Yuan.

La plupart des Bais sont des cultivateurs de riz irrigué, avec divers autres légumes et fruits. Ceux qui sont dans les collines cultivent de l'orge, du sarrasin, de l'avoine et des haricots. Ils pêchent beaucoup dans le lac. Ils ont leur propre organisation sociale et système de parenté familiale, basée sur le village et la famille au sens large (les parents, fils mariés et leurs familles). Leur religion diffère peu de celle des Chinois ; ils vénèrent des divinités locales et des esprits ancestraux, de même que des dieux Bouddhistes et Taoïstes.

Les Bais aiment la couleur blanche qu'ils considèrent comme étant noble. Les hommes, pour la plupart, portent des gilets blancs, avec des tricots de corps noirs à longs cols, pendant que les femmes portent habituellement des blouses boutonnées à droite et des gilets bleus et blancs. La culture bai est célèbre pour le style typique de son architecture. Leurs maisons harmonieuses et élégantes ont généralement une cour avec un mur décoratif, ou quelquefois une grande cour avec quatre petites cours jouxtantes.

La foire du troisième mois et la fête du flambeau sont les fêtes pittoresques et uniques célébrées dans les régions habitées par la nationalité bai. J'ai pris la photo des ces deux belles jeunes filles baies à l'entrée du temple Chongsheng, près des trois célèbres pagodes de Dali, centre de la culture bai.


 

B) Les Bulangs  [] ()

alt alt

La première photo, des deux jeunes filles en vestons blancs, a été prise à l'exposition bulang du village des minorités de Jinghong, et la seconde vient du marché de Menghun  au Sichuanbanna. La troisième photo, ci-dessous, est celle d'une jeune fille, prise dans un camp de réfugiés Palaung  en Thaïlande du nord où les Bulang sont appelés Palaung.

Les Bulang, avec une population de 87 700 individus, vivent principalement en communautés isolées, à 1500 à 2300 mètres au-dessus de la mer, dans les montagnes du comté de Menghaï, au Xishuangbanna. Leur région est célèbre pour le thé Pu'er.

La langue bulang appartient à la branche Wa-De'ang du groupe môn-khmer  de la famille austro-asiatique. Les Bulangs s'appellent entre eux-mêmes "Blung". Les Dais et les Lahus les appellent "Man", ce qui veut dire peuple qui habite dans les montagnes. Les Hanis les appellent "A Bei". Les Hans les appellent "Pu Man". Au Myanmar, ils sont appelés "Palaung" et ils s'appellent entre eux-mêmes "Ta-ang".

Certains experts chinois prétendent que les Bulangs, les Was  et les De'angs, sont les descendants des anciens Pu qui ont émigré à partir de la région du bas Yangzi, 2000 km au nord-est d'ici, où prévalent les langues sino-asiatiques, mais ils ne donnent pas d'explications sur la manière dont ils en sont venus à adopter une langue môn-khmère austro-asiatique qui vient de 1000 km plus au sud.

alt

Les Was, les De'angs  et les Bulangs, peuvent être apparentés car leur mode de vie et leurs coutumes sont très semblables. Leurs villages sont habituellement construits au milieu de forêts denses et de bocages de bambou dans les montagnes. Leurs maisons de bambou sont construites sur pilotis. Les trois aiment la nourriture épicée et aigre et le thé fort. Les femmes portent des vestons serrés avec des sarongs et aiment porter des cercles de rotin autour de leurs tailles et de leurs mollets. Leur psychologie est semblable et ils sont chaleureux avec leurs invités.


 

B) Les Birmans  [Bama, Myanma] (Myanmar_31.1M)

alt

Les Myanmas, connus aussi sous le nom de Bamas ou Birmans, sont les descendants des tribus de langue tibéto-birmane  venues des montagnes du nord de l'Inde et du Yunnan, qui se sont établis dans la plaine centrale au début du 9ième siècle, après que le royaume Pyu  ait été détruit par l'hégémonie de Nanzhao. Ils étaient concentrés autour la petite colonie de Pagan, au bord du Fleuve Irrawaddy (À la moitié du 9ième siècle, Pagan était devenue la capitale d'un puissant royaume birman qui a rivalisé pour la suprématie avec le royaume Môn  au sud et qui a finalement unifié le Myanmar.)

Les 32 millions de Birmans représentent les deux tiers de la population. Leur identité culturelle moderne provient de l'assimilation totale de leurs prédécesseurs, les Pyu, de la forte influence des Môn Bouddhistes du sud, ainsi que de l'influence d'un flot considérable d'immigrants venant de l'Inde et de la Chine. L'occupation anglaise qui a duré plus d'un siècle a aussi laissé ses traces. Par conséquent leur type morphologique est métissé et la couleur de leur peau varie du clair au sombre.

Les Birmans ont adopté le Bouddhisme Therevada qu'ils ont appris des Môn, mais ils n'ont pas abandonné leurs anciennes divinités qu'ils appellent "Nats". La grande contribution des Birmans à l'héritage de l'Homme se trouve dans le domaine de l'architecture religieuse et de l'art. Les temples de Pagan et plusieurs remarquables pagodes, telles que la Pagode Shwedagon de Yangon, sont des monuments de classe mondiale.


 

B) Les Buyis  [Bouyi, Puyi, Jui, Yoi, Chung-Chia ] (Guizhou_2.7M Yunnan_0.04M)

alt

Le Buyi appartient à la famille Tai  des langues sino-tibétaines. Les Buyis n'avaient pas d'écriture qui leur était propre jusqu'à une période récente. La plupart des Buyis vivent au Guizhou où ils sont 2.7 millions mais quelque 40 000 d'entre eux vivent juste de l'autre côté de la frontière avec la province du Yunnan. Les Buyis ont une longue histoire et ils étaient étroitement liés aux anciens peuples Liao, Baiyue et Baipu. Pendant la Dynastie Tang, ils étaient appelés 'Xinanman', mais ils furent connus sous le nom de peuple 'Fan' ou 'Zhongjiaman' durant les Dynasties Song et Yuan. Ils sont très probablement venus d'un groupe dai expulsé des meilleures basses terres agricoles vers les vallées plus pauvres du plateau et des collines du Guizhou. Ils sont apparentés aux Dongs  qui habitent plus à l'est.

Les Buyis aiment les vêtements bleu-verts, noirs et blancs. Les vêtements des hommes sont les gilets, les pantalons et les écharpes alors que les femmes portent des vêtements amples qui se boutonnent à droite. Dans quelques endroits, les jeunes femmes aiment des blouses décorées, courtes, sans manches, avec des boutons au milieu et des pantalons avec divers ornements d'argent.

La plupart des Buyis sont devenus si sinisés qu'ils ne sont plus considerés comme tribaux. La culture et la religion des Buyis ne sont pas très différentes de celles des Chinois qui les entourent. Leurs croyances traditionnelles comprennent de nombreux dieux et esprits, comme celles de la religion populaire chinoise, bien qu'ils comptent quelques Bouddhistes et quelques Chrétiens.


 

C) Les Chams  [] (Cambodia_0.3M, Vietnam_0.2M))

 

Les Chams sont les survivants du royaume de Champa. La langue cham originale appartient à la famille malayo-polynésienne occidentale. Au Cambodge les Chams de l'ouest ont préservé quelques caractéristiques culturelles originales (par exemple, la prédominance de l'oncle maternel), mais ils sont entièrement intégrés dans le mode de vie cambodgien et parlent la langue Khmère. Ils ont adopté l'Islam des Malais. Les Chams de l'ouest du Viêtnam ont été en grande partie assimilés par les Vietnamiens qui les entourent.

La famille traditionnelle cham était matrilocale et matrilinéaire. Le culte des esprits de la nature était très important, parce qu'on supposait que les âmes des ancêtres trouvaient la paix dans leur tombe seulement après sept ans de prières. La culture indienne des anciens Champa a laissé quelques influences et les rites dans les vieux temples chams honorent toujours les héros déifiés du passé, Po Rome, Po Nagar et Po Klaung Garai.


 

C) Les Chins  [Zomi, Laimi] ()

alt

Environ 1.5 millions de Chins occupent de mauvaises terres dans la partie sud des chaînes de montagnes séparant le Myanmar et l'Inde. Les Chin ont beaucoup de choses en commun avec les tribus Mizo, de l'autre côté de la frontière et parlent des langues tibéto-birmanes  voisines.

Les villages chin, souvent de plusieurs centaines de maisons, étaient traditionnellement des unités autonomes, certains gouvernés par des conseils des anciens, les autres par des chefs. Il y avait aussi des chefs héréditaires qui exerçaient une autorité politique sur de grandes régions et percevaient un tribut des cultivateurs du terroir. L'agriculture est la base de l'économie des Chins. La terre est cultivée en alternance, plusieurs années consécutives de culture étant suivies par une restitution à la forêt. Le riz, le millet et le maïs sont les produits principaux. Les animaux domestiques, élevés principalement pour la viande, ne sont ni traits, ni utilisés pour la traction. Le principal parmi eux est le mithan, une espèce domestiquée du bufle sauvage indien.

Les Chin pratiquent la polygamie et tracent leur descendance à travers la lignée paternelle; les jeunes gens sont supposés se marier en dehors du clan paternel. Les femmes traditionnelles portent de grands tatouages faciaux. Ils croient en des nombreux esprits et divinités qui doivent être apaisés par des offrandes et des sacrifices. Ils croient que les bons chasseurs jouissent d'un haut rang dans l'autre monde. Le statut dans la vie courante et vraisemblablement dans l'au-delà, est acquis en donnant des fêtes. Des missions chrétiennes ont beaucoup fait pour les convertir, mais les tribus ont gardé leur identité et l'influence extérieure est restée limitée.


 

D) Les Dais  [Tai] ()

alt alt

La langue Dai appartient à la famille Tai  du groupe sino-tibétain. Les Dai ont une langue écrite qui est toujours en usage. L'Histoire Dai, écrite en langue Dai, remonte à plus de mille ans. Ils partagent des ancêtres communs avec les Zhuangs  du Guizhou, les Thaïs de Thaïlande, les Lao du Laos et les Shans du Myanmar. Ils étaient appelés 'Dianyue' à la cour de la dynastie des Han. "Dai" veut dire "peuple aimant la paix et la liberté". La nationalité Dai a une population de 1.1 millions d'individus. La plupart vivent dans le sud du Yunnan, mais quelques-uns sont éparpillés sur une large région de plus de 30 autres comtés du Yunnan.


alt

Les Dais vivent pour la plupart dans le fond des vallées, leurs villages étant construits au bord des fleuves et des lacs. Ils habitent dans des maisons sur pilotis en bambou, avec des cours clôturées par des haies de bambou et des arbres fruitiers. Les Dais croient au Bouddhisme Therevada (Hinayana). Il y a des temples et des pagodes dans chaque village. Le port de tatouages est courant parmi les hommes dais. Il y a trois branches parmi les Dais : les Dais d'eau, les Dais secs et les Dais huayao. Chaque groupe a son propre habillement traditionnel. Le nouvel an Dai est célébré par la Fête de l'aspersion d'eau qui dure habituellement trois ou quatre jours à la mi-avril.

La première photo est celle d'une hôtesse de l'exposition Dai  du Village des Minorités de Kunming et les deux autres ont été prises dans le marché de Menghun.


 

D) Les De'angs  [] (Yunnan_0,02)

alt

Les De'angs, avec une population de 17 000 individus, étaient précédement appelés la nationalité Benglong. Ils vivent éparpillés dans l'ouest du Yunnan. La langue De'ang appartient au groupe môn-khmer  de la famille austro-asiatique  et a trois branches, les De'ang Rouges, Noirs et les De'ang Fleuris, chacune avec son propre dialecte, à savoir le 'Bielie', le 'Liang' et le 'Rumai'. Les trois branches s'appellent entre elles 'ang', ce qui veut dire 'caverne sur la falaise. On dit que les ancêtres des De'angs vivaient dans des cavernes de falaises

Certains experts chinois prétendent que les De'angs, les Was  et les Bulangs  sont les descendants des anciens Pu qui ont émigré de la région du bas Yangzi, 2000 km au nord-est d'ici, où prévalent des langues sino-asiatiques. Cependant, ils ne donnent aucune explication sur la manière dont ils en sont arrivés à adopter une langue môn-khmère austro-asiatique qui provient de 1000 km plus au sud.


 

D) Les Dongs  [Tung ] (Guizhou_1.5, Guanxi_1.0M, Hunnan_0.1M)

alt

Les Dongs sont d'abord apparus en Chine pendant la dynastie des Song (960-1279), se déplaçant vers le sud-ouest dans une série de migrations, peut-être poussés par l'avancée des Mongols. Concentrés aujourd'hui dans le Guizhou faiblement peuplé, ils partagent la région avec les Buyis. Leur langue est étroitement liée aux langues Tai, mais elle est remarquable pour avoir quelque 15 tons distincts. Influencés par les Yao (Mien), les Hmong (Miao), et les autres peuples austro-asiatiques, les Dong vivent à altitude moyenne dans de grandes maisons construites sur pilotis.

Les tours de tambour en bois, ressemblant à des pagodes et s'élevant jusqu'à 30 mètres, sont caractéristiques de leur architecture. Leurs ponts couverts très élaborés sont aussi remarquables. Ils cultivent du riz paddy, utilisent de tuyaux de bambou pour l'irrigation et élèvent des buffles. Les Dongs élèvent des poissons dans quelques-unes des rizières inondées et chassent avec des faucons. Ils cultivent du coton, du tabac, des grains de soja et du colza. Leurs belles étoffes de coton tissé sont vendues au Guizhou et dans la province du Yunnan. Les marchés hebdomadaires, coïncidant souvent avec des jours de fête, sont au centre de la vie sociale et du commerce Dong. On sait peu de choses sur la religion Dong mais elle a été décrite comme étant polythéiste.

La dame sur la photo et sa fille sont toutes deux fières d'être de nationalité Dong. Elle est la gérante du Petroleum Hotel où je suis resté à Kaili et sa fille y travaille aussi.


 

D) Les Dulongs  [Drung] ()

alt

Les Dulongs parlent un dialecte tibéto-birman  et vivent dans l'extrême nord-ouest du Yunnan. Il s'agit d'une des plus petites minorités de Chine avec une population de seulement 5700 individus.

Dans le passé, les jeunes filles Dulong se faisaient traditionnellement tatouer le visage. On disait que les hommes et les animaux n'attaqueraient pas les filles dont les visages étaient tatouées, parce qu'elles avaient l'air laides et affreuses. Cette ancienne coutume a été abandonnée aujourd'hui. Le châle noir à rayures blanches est caractéristique de l'habillement Dulong.


 

H) Les Chinois Han  [] ()

alt alt

Les Han, le plus grand groupe, l'emportent en nombre sur les minorités dans toutes les provinces ou régions autonomes de Chine, sauf au Tibet et au Xinjiang. Les Han forment, de ce fait, la grande masse homogène du peuple chinois, ils partageant la même culture, les mêmes traditions et la même langue écrite. Quelque 55 groupes minoritaires sont éparpillés sur environ les trois cinquièmes de la surface totale du pays. On a donné à ces groupes un certain degré d'autonomie et d'autogestion dans les régions où ils se trouvent en grands nombres.

Bien qu'unis par leur tradition, par les caractères écrits de leur langue et par plusieurs traits culturels, les Han parlent plusieurs dialectes mutuellement inintelligibles et présentent des différences régionales marquées. La plus importante langue chinoise est de loin le Mandarin, ou p'u-t'ung hua, signifiant "langue commune". Il y a trois variétés de Mandarin. Le dialecte de Beijing est le plus répandu et a été adopté comme langue nationale. On parle le dialecte du Haut Yangtze dans le bassin du Szechwan et dans des parties voisines du sud-ouest de la Chine. Le troisième est le dialecte de Nanking, parlé dans les provinces de Jiangsu et d'Anhui. Les dialectes Hsiang, Kan, Hui-chou sont aussi reliés au Mandarin.

Les dialectes de la région sud-est de la côte, de Shanghai à Canton, sont moins intelligibles aux locuteurs du mandarin. Le plus important d'entre eux est le dialecte Wu, parlé dans le sud du Jiangsu et au Zhejiang. Il est suivi par le dialecte Fu-chou du nord et du centre du Fujian, par le dialecte Amoy-Swatow du sud du Fujian et l'est du Guangdong et par le dialecte Hakka du sud du Guangxi et du nord-est du Guangdong. Un autre de ces dialectes du sud est le Yueh, particulièrement le Cantonais, qui est parlé dans le centre et l'ouest du Guangdong, à Hong Kong et dans le sud du Guangxi.

La jeune dame Han est mon amie Cathy Zhang, photographiée à Hangzhou en 1997. J'ai rencontré le vieux monsieur Han dans un petit restaurant de Jinghong. Il était curieux de connaître mon âge et mon origine et m'a parlé avec le langage des signes. C'était une expérience intéressante car nous avons réussi à satisfaire la curiosité de l'un l'autre sans avoir de langue commune. Il avait 77 ans !

 

H) Les Hanis  [Woni, Houni, Akha] (Yunnan_1.3M,Thailand_0.1M)

alt alt

La langue Hani fait partie de la branche tibéto-birmane  du groupe linguistique sino-tibétain.

Les ancêtres des Hanis étaient les tribus Heyi, apparentées aux anciens Qiang. Ils ont émigré vers la région du lac Dianchi à l'époque des Han et se sont déplacés depuis, vers le sud dans le Xishuangbanna. Les 1.3 millions d'Hanis vivent dans les montagnes à une altitude comprise entre 800 et 2500 mètres au-dessus du niveau de la mer, les vallées ayant été infiltrées par les Dai fuyant les Mongols. Les Hanis d'aujourd'hui sont pour la plupart des fermiers qui produisent deux excellents types de thé et sont aussi connus pour leur remarquables rizières en terrasses.


alt alt alt

Les Hanis comprennent plusieurs sous-groupes qui ont leurs propres costumes, ornements et fêtes. Les fêtes du "Dixième Mois" et du "Nouveau Riz" sont des occasions populaires de gaieté pour les Hanis, jeunes et vieux, hommes et femmes, tous se rassemblent pour chanter, danser, se balancer et lutter.

La première photo a été prise dans le Village des Minorités de Jinghong, la seconde dans un véritable village Hani  près de Mengyang, les deux suivantes, dans le marché de Menghun  et la dernière, dans un village de réfugiés  en Thaïlande du nord, où les Hanis sont appelés Akha.


 

H) Les Hmongs  [Hmung, Hmu, Miao, Meo] (Guizhou_7M, Yunnan_0,9M, Vietnam_1,5M, Laos_0.3M)

alt alt

On peut retracer l'origine des Hmong jusqu'aux tribus primitives "Chi You" qui vivèrent dans les plaines centrales de la Chine il y a plusieurs milliers d'années. Les Chinois les appellent Miao mais eux, ils préfèrent s'appeler Hmong. Au cours des dynasties Shang et Zhou (1700 à 221 avant JC), les ancêtres des Hmong étaient bien établis le long du Fleuve Jaune, mais ils ont été forcés d'émigrer vers le sud par l'expansion Han. Aujourd'hui, la plupart des Hmong vivent au Guizhou où ils sont environ 7 millions d'individus. Près d'un million d'autres sont dispersés dans l'est du Yunnan et quelques-uns se trouvent au Viêtnam, au Laos et en Thaïlande.

La langue Hmong appartient à la famille Miao-Yao  du groupe sino-tibétain. La plupart des Hmong vivent dans des maisons à un seul niveau, construites directement sur le sol. L'agriculture est le moyen principal de subsistance pour tous les groupes; ils cultivent du maïs et du riz sur des brûlis dans la montagne. L'Opium est aussi une récolte commerciale importante vendue dans les marchés des plaines.

J'ai pris les deux photos ci-dessus en 1994 dans le marché du village vietnamien de Sa Pa  près de la frontière du Yunnan et celle qui suit en 1999 dans le village de Langde, près de Kaili dans la province de Guizhou.


alt

Il y a peu d'organisation politique indigène au dessus du niveau du village. La plus haute position est habituellement celle du chef de village. En Chine les Hmong sont soumis aux autorités locales chinoises. Au Laos et au nord du Viêtnam, où les Hmong sont relativement nombreux dans certaines zones, ils ont quelquefois obtenu des postes politiques à un niveau plus élevé que celui du village.

La plupart des Hmong vénèrent les esprits, les démons et les âmes des ancêtres. Ils ont des chamans qui exorcisent les esprits malveillants et des prêtres qui accomplissent les fonctions cérémonielles. Le sacrifie animal est très répandu.

Les jeunes gens ont le droit de choisir leurs propres partenaires et il y a une grande liberté sexuelle parmi eux, bien que beaucoup de Hmong en Chine aient adopté la coutume chinoise des mariages arrangés. L'une des manières institutionnalisées de faire la cour suppose de chanter en chœur, ou de se lancer les uns les autres une balle entre des groupes des garçons et filles de villages différents. La polygamie est permise, mais dans la pratique elle est limitée aux nantis. La famille se compose habituellement de plusieurs générations, comprenant les fils mariés et leurs familles. Quand les parents meurent, la famille se divise en plus petites unités qui répètent alors le cycle.


 

H) Les Huis  [Hwei, Tonggan, Pathay, Dungan] (Yunnan_0,6M)

alt

Les musulmans chinois sont entremêlés aux Han chinois partout en Chine, mais ils sont plus nombreux dans l'ouest de la Chine, dans le Xinjiang, le Qinghai, Gansu, Ningxia, Sichuan et le Yunnan. Un nombre considérable habite aussi dans les provinces d'Anhui, Shandong, Beijing et Liaoning. On trouve aussi des Hui au Kazakhstan, en Ouzbékistan et au Kirghizistan, en Asie Centrale. J'ai pris la photo de ces deux messieurs à Kunming. Ils étaient stupéfiés de voir quelqu'un prendre leur photo, uniquement parce qu'ils avaient répondu "oui" à la question "êtes-vous Hui ?".

Les ancêtres des Hui étaient des commerçants, des soldats, des artisans et des savants qui sont arrivés en Chine depuis la Perse musulmane et 'Asie Centrale du 7ième au 13ième siècle. Ils se sont mariés avec des Chinois Han, des Ouïgours et des Mongols et en sont arrivés à parler les diverses langues chinoises, tout en gardant souvent l'Arabe. Finalement la morphologie Hui et les autres traits culturels caractéristiques sont devenus complètement chinois. Ils ont maintenant, en majorité, adopté l'agriculture et la plupart vivent dans des zones rurales. Ceux qui vivent dans les villes sont généralement dans le commerce des épices, de la bijouterie, des articles de jade, la tannerie, le traitement des fourrures et la restauration.

Les Hui utilisent généralement la langue parlée et écrite des Han, sauf pour quelques imams et professionnels religieux, qui utilisent la langue arabe ou persane. Les grandes fêtes des Hui sont le Bairan, le Corban et le Molid Nabawi et d'autres fêtes liées à l'Islam.


 

I) Les Inthas  [] ()

alt alt

Le nom "Intha" qui veut dire "les enfants du lac" est le tout-à-fait approprié car la plupart des Intha vivent sur, ou autour du lac Inle, au sud de Taunggyi dans l'état Shan. Ils vivent littéralement sur l'eau et sont célèbres pour leur technique unique qui consiste à ramer leurs bateaux avec une main et une jambe tout en se balançant dangereusement sur l'autre. Cela leur laisse une main libre pour manier leur filet de pêche conique.

Les Intha parlent un dialecte birman distinct. On pense qu'ils ont émigré vers lac Inle à partir du Sud, pendant les guerres du 11ième siècle entre les Môn et les Birmans.

La photo des deux Intha d'un certain âge, a été prise dans le marché de Taunggyi  et celle de la jeune fille dans une fabrique de cigarillos dans le village Intha de Tissa.


 

J) Les Jinuos  [Youle] (0,01)

alt alt

Des 18 300 Jinuo, 8 000 vivent dans les Montagnes Jinuo dans le comté de Jinghong. Les autres sont éparpillés dans les comtés de Jinghong et de Menghaï. Leur langue appartient au groupe tibéto-birman.

"Jinuo" veut dire descendant d'un oncle maternel. Les Jinuo ont un très grand respect pour frère de leur mère, qui est traditionnellement adoré par la famille après sa mort. La religion Jinuo combine l'animisme aborigène avec le culte des ancêtres.

Les Jinuo ont une longue histoire de cultivateurs de thé. La Montagne Youle est l'une des régions de culture du fameux thé "Pu'er".

Ils portent des vêtements tissés par eux-mêmes, bleus, rouges et noirs. Les couleurs sont harmonieuses et sont élégantes et agréables à la vue. Les hommes et les femmes portent tous des bracelets et de grandes boucles d'oreilles. J'ai pris la photo de gauche dans le Village des Minorités de Jinghong et celle de droite dans un village Jinuo  au sud de Mengyang.


 

K) Les Kachins  [Jingpo] (NE Myanmar_1.1M, Yunnan_0.1M)

alt alt

La plupart des Kachin vivent dans l'état Kachin du Myanmar, où ils sont autour de 1.1 millions, mais 125 000 autres vivent de l'autre coté de la frontière, au nord de Ruili dans le Yunnan où ils sont appelés Jingpo. Ils parlent tous le Jingpo, une langue tibéto-birmane  et sont venus au Myanmar depuis le nord du Yunnan, après la migration des Shan à partir du sud du Yunnan au 13ième siècle.

La société traditionnelle Kachin vit surtout de la culture du riz des collines sur brûlis, à laquelle s'ajoute les recettes du brigandage et des conflits. Les Kachin vivent dans une région montagneuse (à faible densité de population) dans le nord du Myanmar. Le territoire Kachin comprend aussi de petites zones de vallées fertiles habitées par d'autres peuples du Myanmar. Dans la plupart des régions l'autorité politique est exercée par des petits chefs de clans qui dépendent de l'appui de leurs parents patrilinéaires immédiats et de leurs proches.

La religion traditionnelle Kachin est une forme de culte animiste des ancêtres impliquant le sacrifice animal à une divinité suprême appelée Karai Kasang. Les fêtes "Manao" se tiennent périodiquement pour apaiser les "nats" (divinités) en colère, ou pour leur demander une bonne saison de culture et la bonne fortune. Ces cérémonies supposent des danses rituelles à la musique du tambour, de la cymbale, du gong et du hautbois, de même qu'un grand festin et la consommation de bière de riz. Les Kachin espèrent que les bons esprits renderont leur vie heureuse et que les mauvais resteront absents de leur vie. Près de dix pour-cent des Kachin sont chrétiens.

La photo de gauche a été numérisée à partir d'une carte postale. Celle de droite, est celle que j'ai prise de Kim Win, une dame Kachin que j'ai rencontrée à Yangon.


 

K) Les Karens   [] (S. Myanmar_)

alt

Le nom Karen s'applique à une variété de peuples tribaux du sud du Myanmar qui parlent des langues tibéto-birmanes  modifiées par des influences Thaï et austro-asiatiques. Ils ne forment pas un groupe ethnique cohérent car ils diffèrent entre eux sur les plans linguistique, religieux et économique. Ils se partagent en Karen Blancs et Karen Rouges. Les premiers sont composés des Sgaw, des Pa'o et des Pwo. Les Karen Rouges comprennent les Bre, les Padaung, les Yinbaw et les Zayein. Ils occupent des territoires répartis des deux cotés du bas du Fleuve Salween au sud-est du Myanmar, dans les parties contigus de la Thaïlande, dans la chaîne de montagne du Pegu Yoma dans le sud Myanmar et aussi dans les terres du delta de l'Irrawaddy au sud du Myanmar. Les Karens constituent la deuxième plus importante minorité du Myanmar après les Shan.

depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1948, une guerre civile sporadique s'est sont développée entre le gouvernement et divers groupes dissidents qui s'appelaient Karen. Au début des années 1980, le principal facteur d'unité des Karen était une méfiance commune de la domination politique par la majorité birmane. L'assimilation de cette minorité à l'état du Myanmar est restée un problème politique aigu dans le pays.

J'ai pris cette photo dans un village de réfugiés Karen  situé en Thaïlande du nord.


 

K) Les Kayahs  [] ()

alt

Les Kayah constituent, avec les Bre, les Padaung, les Yinbaw et les Zayein, la branche "Rouge" du peuple Karen. Ils forment la majorité dans l'état Kayah situé autour de Loikaw au sud de Taunggyi et du lac Inle. Les femmes Kayah portent tant d'anneaux de coton laqué autour de leurs genoux qu'elles ont des difficultés à marcher. L'état Kayah est aussi le lieu de résidence des Bre, dont les femmes portent de lourds anneaux de cuivre autour leurs genoux et des femmes Padaung, connues sous le nom de "femmes girafes" parce qu'elles portent plusieurs anneaux autour du cou qui repoussent leurs épaules vers le bas et allongent leurs cous.

Malheureusement, l'état Kayah était interdit aux touristes lorsque j'aurais pu y aller. Manifestement le contrôle du gouvernement central sur tout le Myanmar n'était pas encore aussi complet qu'il le prétend.


 

K) Les Khmers  [Cambogien, Kampuchean] (Cambodia_10.9M, Thailand_1.3M, Vietnam_0.4M)

alt

La langue Khmère appartient à la famille môn-khmère, elle-même faisant partie du groupe austro-asiatique. Les Khmers ont une longue histoire, dont le complexe templier d'Angkor Wat du 12ième siècle est un monument. Les Khmers sont principalement un peuple d'agriculteurs qui vit de riz et de poisson et habite dans des villages de plusieurs centaines de personnes. Les autres occupations économiques comprennent le tissage, la fabrication de poteries et le travail des métaux. Les maisons khmères ont des toits à pignons et sont construites en bois ou en béton. Les ménages sont centrés autour du noyau familial et comprennent quelque fois d'autres proches parents.

Les Khmers pratiquent le Bouddhisme Therevada tout en retenant des croyances animistes pré-Bouddhistes et l'usage de la magie pour conjurer les influences malveillantes. Historiquement, l'art, la littérature et les idées scientifiques populaires khmers ont été fortement influencés par la culture indienne, tout comme une grande partie de leur vocabulaire.

La photo du monsieur khmer a été prise en 1994 à Siem Riep (près d'Angkor Wat).


 

L) Les Lahus  [] (Yunnan_0.5M)

alt alt

Les Lahus, au nombre de 420 000, vivent entre les Dais  et les Was, près du Fleuve Mékong dans l'ouest du Yunnan. Leur langue appartient au groupe tibéto-birman. A l'origine ils étaient appelés Lahu (bonne viande de tigre rôti) à cause de leur réputation de chasseurs, mais ils sont maintenant des agriculteurs. Les Yi les appellent "Guohe". Les Naxi les appellent "Kucong". Les Dais, sur le côté est du fleuve Lanchang, les appellent "Mushi" alors que ceux sur l'autre côté les appellent "Mian".

Ces deux photos ont été prises dans le marché de Menghun.


 

L) Les Lisus  [] (Yunnan_0.5, Myanmar_0.1)

alt

Le Lisu est une langue tibéto-birmane. Près de 600 000 Lisus vivent dans le nord-ouest du Yunnan, le long de la frontière du Myanmar et 100 000 autres vivent de l'autre côté au Myanmar. Dans leurs migrations, les Lisus se sont cantonnés au haut des collines où ils cultivent le riz, le maïs et le sarrasin sur des champs fréquemment déplacés. Leurs maisons sont en bois et en bambou.

Les Lisus peuvent être divisés en Lisus Blancs, Lisus Noirs et Lisus Fleuris selon la couleur de leurs vetements qui sont simples et pittoresques. L'habillement des femmes des Lisus Blancs et des Lisus Noirs est constitué de vestes boutonnées à droite et des jupes de jute. Les femmes mariées portent de grandes boucles d'oreilles en cuivre, des chaînes de corail et des ornements de perles sur leurs têtes. Certaines portent des colliers d'agate, de coquillages et de pièces d'argents. On dit qu'un bon ornement du cou et de la poitrine peut valoir un bœuf ou deux. Les femmes des Lisus fleuris sont très gracieuses avec leurs costumes décorés, leurs jupes aux couleurs éclatantes et leurs boucles d'oreilles en cuivre et en argent. Les hommes Lisus portent des pardessus de jute et des pantalons courts. Certains portent des turbans noirs, d'autres ont de longs cheveux qu'ils ficellent derrière leurs têtes. Un mâle adulte porte habituellement un couperet à longue lame sur le coté gauche et un carquois à droite.

Les Lisu aiment un vin fait à la maison, appelé "chujiu". Des arcs, des flèches empoisonnées et les chiens sont utilisés pour la chasse. Ils sont divisés en clans, les hommes d'un clan se mariant avec les femmes des autres clans. Ils adorent leurs ancêtres et les dieux de la terre, du vent, de la foudre et de la forêt.

Cette photo a été prise dans un village de réfugiés Lisus  dans le nord de la Thaïlande.


 

M) Les Malais   [] (Malaisie_, Sumatra_, Borneo_)

alt

Les Malais parlent divers dialectes appartenant à la famille de langues malayo-polynésiennes occidentales. Les ancêtres des Malais étaient très probablement un peuple de la côte du Bornéo qui s'est répandu à Sumatra et dans la Péninsule Malaise suite à leur mode de vie de marchands maritimes. Cette expansion a eu lieu seulement dans les quelque 1500 dernières années comme l'indique le fait que les langues du groupe malais sont encore toutes très semblables, tout en étant très différentes des langues des autres peuples de Sumatra, de Bornéo et des autres terres voisines. Tard dans le 20ième siècle, les Malais constituaient plus de la moitié de la population de la Malaisie péninsulaire (Malaisie de l'ouest) et plus d'un huitième de la population de Sarawak et Sabah (Malaisie de l'est).

La culture malaise a été fortement influencée par celle des autres peuples, comprenant les Thaïs, les Javanais et les peuples de Sumatra. L'influence de l'Inde hindoue a été historiquement très grande et les Malais ont été largement convertis à l'Hindouisme avant d'être islamisés au 15ième siècle. La population de la péninsule malaise d'aujourd'hui comprend un grand nombre d'Indiens et de Chinois.

Les Malais sont principalement un peuple rural, vivant dans des villages plutôt que dans les villes où les Chinois, les Indiens et d'autres groupes prédominent. La plus grande partie de la péninsule malaise est couverte par la jungle et les villages, dont la population va de 50 à 1000 habitants, sont situés le long des fleuves, des côtes ou des routes. Les maisons sont construites sur pilotis de quatre à huit pieds au dessus du sol, avec des toits à pignons en chaume. Les maisons des nantis ont des planchers en bois et des toits en tuiles. La culture vivrière principale est le riz irrigué et le caoutchouc est la principale culture de rente. A la fin des années 1970, la péninsule malaise, produisait plus des deux cinquièmes de la production mondiale de caoutchouc naturel.

Traditionnellement les Malais avaient une organisation sociale plutot féodale avec une division très marquée entre la noblesse et les gens du peuple. Le chef du village était un homme du peuple, mais le chef du district, à qui il rend compte, était un noble. La noblesse a été maintenant remplacée par des fonctionnaires élus et nommés, soumis à un parlement et d'autres corps élus, mais les distinctions de classes sont encore fortes.

La religion des Malais est l'Islam et les jours de fêtes religieuses musulmanes sont observés. Les mariages sont traditionnellement arrangés par les parents. La famille type est constituée du mari, la femme et de leurs enfants. Le mariage et l'héritage sont régis par la loi islamique. Quelques rituels Hindous survivent dans leurs cérémonies de mariage et dans diverses cérémonies de l'état. Dans les zones rurales, les Malais ont préservé aussi quelques-unes de leurs vieilles croyances envers les esprits de la terre et de la jungle, qui sont en partie d'origine Hindoue. Ils ont souvent recours aux chamanes pour le traitement des maladies.

Cette photo des jeunes filles malaises a été prise à Melaka en 1994.


 

M) Les Menggus  [Mongolien] (0.02M)

alt

Il y a près de 14 000 Menggu qui vivent près de Tonghai, à 100 km environ au sud de Kunming. Ils sont les descendants des cavaliers mongols du Nord, qui se sont établis dan le Yunnan après la conquête de Kublaï Khan en 1253. Après 750 ans d'isolement, leur culture, leur langue, leur habillement et leurs coutumes ont évolué considérablement sous l'influence des Han et des Yi voisins. Cependant, la Fête de Nadam reste toujours leur fête traditionnelle.


 

M) Les Môns  [Mun, Talaing ] (Myanmar_1.1M, Thailand_0.1M)

alt

Les Môns ont vécu dans la région qu'ils occupent présentement depuis 800 avant JC et ce sont eux qui ont donné au Myanmar son écriture (Pali) et sa religion (Bouddhisme Therevada). On croit que les Môns sont venus de l'ouest de la Chine en descendant les fleuves vers les plaines du delta de Fleuve Irrawaddy au Myanmar et vers la cuvette du Fleuve Chao Phraya en Thaïlande. Thaton, la capitale du royaume Môn, a été conquise par les Birmans dans leur expansion vers le sud en 1057. L'état Môn a cependant persisté jusqu'au moment ou il a été finalement soumis par les Birmans en 1757. La plupart des Môns sont bilingues, parlant birman ainsi que leur propre langue, qui est de la famille linguistique môn-khmère.

Le territoire Môn occupe une bande côtière bordant le Golfe de Martaban et comprend les îles Bilugyun et Kalegauk. L'orographie de la région consiste en des plaines terminées à l'est par la chaîne de montagne des Taungnyo. Le Fleuve Sittang forme la frontière nord-ouest et les fleuves Gyaing, Ataran, Salween et Ye drainent la région vers l'ouest jusqu'au Golfe de Martaban. Le riz et le tek sont les plus importants produits agricoles. On y cultive aussi des mangues et des durians. On exporte, à partir de Moulmein, du thé, du sucre, du tabac, du caoutchouc, du sel et des produits en bambou. Les autres villes et villages de la région comprennent Thaton, Ye et Martaban. Thaton, la première capitale du royaume Môn, a perdu son rôle de port à cause de l'ensablement.

Un village Môn consiste typiquement en des maisons rectangulaires avec des toits de chaume, des greniers et des hangars de bétail. La plupart des villages ont un monastère qui fonctionne aussi comme école, pagode, maison d'images où les images du Bouddha sont conservées et maison de repos ou lieu de réunion. L'unité de la famille est nucléaire plutôt qu'étendue. La religion Môn, le Bouddhisme Therevada, est combinée à des croyances en divers esprits.


 

N) Les Naxis  [Na-hsi, Moso] (Yunnan_0.3M, Sichuan_0.1M)

alt alt

Le Naxi est une langue tibéto-birmane. Les 300 000 Naxis vivent autour de Lijiang dans le nord-ouest du Yunnan. La plupart ont embrassé le Bouddhisme tibétain mais ils croient en divers esprits et démons. En plus de leurs chamans, ils ont des prêtres exorcistes du culte Bôn du Tibet.

Les Naxis sont les descendants des anciennes tribus Qiang  qui ont migré vers le sud à partir du plateau de Qinghai, se sont établis au Sichuan et au Yunnan et ont donné naissance à plusieurs peuples de langue tibéto-birmane dans la région.

Les premiers Naxis adoraient les forces de la nature, l'eau, le tonnerre, le soleil, la lune, le feu, etc., mais leur principal culte était dédié à "la fertilité de la femme". La maladie et les désastres étaient causés par de mauvais esprits que leurs chamans essayaient de conjurer ou de chasser. La société Naxi était matrilinéaire et matrilocale. Ce sont les filles qui héritent des noms de familles et des biens. Les enfants connaissaient leurs mères mais pas leurs pères qui pouvaient être n'importe lesquels des nombreux amants que les femmes étaient libres de choisir, le modèle de rôle masculin étant donné par l'oncle maternel. Un homme pouvait passer la nuit avec une femme, mais le matin il rentrait chez sa mère où il habitait normalement.

alt

Au 8ième siècle, les Naxis ont inventé une écriture picturale qu'ils ont utilisé pour décrire leur histoire, leur religion et leurs coutumes. Cette écriture, la religion Naxi et leurs chamans ont tous pris le nom de Dongba. La religion Dongba était semblable à la religion Bôn qui a précédé le Lamaïsme au Tibet.

Après la chute du royaume de Dali devant les forces de la dynastie Yuan en 1253, les Naxis et les autres sociétés matriarcales ont été soumises à une intense pression quand les Chinois ont entrepris d'imposer des règles de comportement social compatibles avec les valeurs confucéennes. La littérature Naxi décrit douloureusement les vagues de "suicides pour l'amour" provoquées par l'imposition de l'idéal confucéen des mariages arrangés par les autorités Han.

Aujourd'hui la grande majorité des Naxis pratiquent le mariage monogame, mais les femmes ont conservé une position prédominante. Elles font la plus grande partie du travail et par conséquent prennent les décisions pendant que les hommes se reposent. Les femmes portent un tricot de corps, une blouse ample, un pantalon grossier, un grand tablier bleu et sur leur dos, un capitonnage caractéristique en peau de chèvre servant à porter les charges, sur lequel des formes rondes tissées, symbolisent l'assiduité.

Il y a cependant des exceptions dans quelques villages éloignés, près du Lac Lugu sur la frontière du Sichuan, où les Mosuos (une branche des Naxis) ont résisté et ont maintenu une partie de leurs traditions. Le mariage Axia des Mosuos est un genre particulier de mariage. "Axia" veut dire ami. Le couple ne s'appelle donc pas mari et femme, mais "Axia". La femme adulte d'une famille a sa propre chambre spéciale appelée "Chambre Axia", préparée pour elle. Ses parents choisissent un compagnon pour elle et l'homme lui rend visite et reste avec elle seulement la nuit dans la chambre Axia. Le lendemain matin il retourne dans la famille de sa mère et travaille avec ses parents. La femme reste et travaille avec sa propre famille. Si elle n'est pas satisfaite de son compagnon, elle ferme seulement la porte pour refuser la visite de son Axia et le lien est rompu. Le couple n'établit pas une nouvelle famille, ses enfants restent avec la mère ainsi que tous les biens de ses parents.

La première photo a été prise dans le Village des Minorités de Kunming, la seconde, à Lijiang  et la troisième à Baisha.

 

N) Les Nus  [Nusu] ()

alt

Les ancêtres des 26 800 Nus ont vécu dans la partie nord-ouest du Yunnan pendant presque 16 siècles. Ils parlent une langue tibéto-birmane  comme leurs voisins Lisus  et Dulongs, alors que les Zangs  voisins parlent tibétain.

Les Nus adorent la couleur noire et par conséquent s'appellent entre eux "Nusu" ('nu' veut dire noir et su veut dire homme). Les Nu sont très hospitaliers et accueillent les invités avec du "xiela", ce qui veut dire " viande cuite au vin", une délicieuse spécialité des Nu.


 

P) Les Pa'os  [] ()

alt

Cette photo d'un couple Pa'o a été prise dans le marché de Heho  en janvier 2000.

Les Pa'os sont le deuxième peuple en nombre dans l'état Shan après les Shan. La plupart vivent dans les montagnes autour de Taunggyi, de Heho et de Kalaw. Ils constituent, avec les Sqaw et les Pwo, la branche "Blanche" des Karens.

Les hommes pa'os portent des pantalons amples, des vestons et des turbans pendant que les femmes portent des longyis sombres, de longues chemises, mais des turbans vivement colorés.

Les Pa'os sont fiers de leur identité et portent leurs habits traditionnels plus souvent que la plupart des autres minorités opprimées par la majorité birmane.


 

P) Les Pumis  [Purimi, Xifan, Wozhu, Ba] (0,03)

alt

Les Pumis ont une population de 30 900 individus. Ils habitent dans les montagnes à une altitude moyenne de 2500 mètres au dessus du niveau de la mer dans la partie nord-ouest du Yunnan, entre les Lisus et les Naxis.

Les Pumi sont les descendants des Qiang, anciennes tribus nomades qui habitaient sur le plateau du Qinghai-Tibet. Ils ont émigré du Qinghai, du Gansu et du Sichuan vers le Yunnan, autour de 400 avant JC. Ils s'appellent entre eux "Puyingmi", "Peimi" ou "Purimi", qui veut dire hommes blancs. Les Bais  les appellent "Xifan". Les Yis  les appellent "Wozhu". Les Zangs  les appellent "Ba".

Les Pumi vivent dans des maisons de billots et s'habillent comme la branche Mosuo du peuple Naxi. Leur langue appartient à la famille sino-tibétaine. Leur religion combine l'animisme au culte des ancêtres. Quelques-uns croient au Taoïsme ou au Lamaïsme.

Les Pumi sont tous de bons chanteurs et danseurs. Ils organisent des festivals ou ils chantent en chœur et dansent la danse de Guozhuang à l'occasion de noces, de funérailles et de fêtes traditionnelles.


 

Q) Les Qiangs  [Proto-Tibétains] (Sichuan_0.2M, Guizhou_0.1M)

Les terres cultivables près du Lac Qinghai (Koko Nor) ont été colonisées dans la préhistoire et pourraient être la région d'origine des tribus qui se sont établies au Tibet. On savait que les anciennes tribus nomades vivaient autour du lac dès le temps de la dynastie Shang (1700 - 1100 avant JC). Les Han désignaient les peuples du Lac Qinghai et au delà par Qiang et ils ont cherché à les tenir hors de l'empire en établissant un avant-poste militaire près du lac au début du 1er siècle. Ce poste a cependant vite été abandonné et les Chinois sont restés des siècles sans connaître la région de Qinghai.

Pendant la période de fractionnement politique qui a suivi le déclin du pouvoir Han, une branche de la tribu Hsien-pei a établi un état basé dans la région de Qinghai et qui s'est étendu à l'est dans l'actuel Gansu. Appelé T'u-yü-hun, cet état a existé pendant plus de trois siècles. Une dynastie de Lhasa a contrôlé la région au 7ième siècle, atteignant l'apodée de son pouvoir au 8ième siècle alors que son territoire s'étendait très loin au nord-est et atteignait même Chang'an, la capitale Tang (près de l'actuelle Xi'an, dans la province de Shaanxi) pendant un certain temps.

Le contact était amical entre Lhasa et Chang'an pendant la période Tang (618-907). Des caravanes de yaks et de poneys transportaient les moines Bouddhistes et les pèlerins à travers le désert de Qinghai et les commerçants se rencontraient près du Lac Qinghai pour échanger des chevaux élevés localement contre du thé chinois qui était le plus important produit tibétain d'exportation jusqu'au 20ième siècle.

La région de Qinghai a été plus tard gouvernée par des chefs Tangut qui ont établi en 1038 un état appelé Hsi Hsia, basé près du Lac Qinghai. Genghis Khan a commencé sa campagne contre que cet état en 1205 et l'a intégré en 1227 à son Empire Mongol  en expansion. Après la conquête du nord de la Chine par les Mongols, Qinghai est devenue une partie de l'empire Yuan (1271-1368) baséà Beijing. Le fondateur de la secte Gelukpa (secte du Chapeau Jaune) du Bouddhisme Tibétain,Tsong Khapa, est né près du Lac Qinghai en 1357. Son successeur du 16ième siecle a converti la Mongolie au Bouddhisme Tibétain et le Khan Mongol lui a donné le titre de Dalaï-Lama.

Pendant la période des Ming (1368-1644) la région de Qinghai est restée très alliée avec le Tibet en dépit de l'augmentation des communications avec la Chine par le commerce et des missions de tribut. En 1642 une dynastie mongole a été établie au Tibet et elle a duré jusqu'en 1717 lorsqu'un soulèvement local a poussé les Chinois à intervenir directement dans les affaires de la région. Qinghai a été placée sous une administration séparée en 1724. Pendant la période des Qing (1644-1911), des immigrants venus de l'est se sont établis au Qinghai et l'influence politique et culturelle de la chine a augmenté. Le Qinghai a été transformée en une province de la Chine en 1928.


 

R) Les Rakhines  [] ()

alt alt

Les Rakhines parlent un dialecte birman et sont très semblables aux Birmans  par leur culture et leur habillement, mais ils ont été plus influencés par la proximité de l'Inde avec qui ils ont eu des relations commerciales pendant toute leur histoire.

La première photo, je l'ai numérisée d'un livre et la seconde est celle de mon amie, Khin Suu, que j'ai prise au Temple Shwedagon  à Yangon.


 

S) Les Shans  [] (Myanmar_4.9M)

alt

Les Shans sont des Bouddhistes Therevada et ont leur propre langue et littérature écrites ( famille de langues Tai ). La plupart vivent sur le Plateau Shan, qui est plissé par des montagnes basses et une multitude de collines accidentées recouvertes par la forêt. Bien que la plus grande partie du territoire Shan consiste en des hauteurs, les gens habitent principalement dans les vallées et les plaines entre les hautes terres. Les terres hautes avoisinantes sont occupées par des aborigènes qui vivent en symbiose économique avec les Shans. L'économie Shan est presque entièrement basée sur la culture du riz, là où l'irrigation est possible. Autrement, la culture est pratiquée sur des brûlis et il en résulte une considérable déforestation. Pendant des siècles, les Shans ont eu des échanges commerciaux intenses avec les Birmans qui vivaient à l'ouest dans la vallée du Fleuve Irrawaddy et avec les Chinois au nord dans le Yunnan. La société Shan était traditionnellement divisée en une classe d'hommes du peuple, essentiellement des fermiers et une noblesse héréditaire qui fournissait les chefs locaux et la tête gouvernante de l'Etat Shan.

Les Shan sont extrêmement conscients de leur identité ethnique. Ils ont dominé une grande partie du Myanmar du 13ième au 16ième siècle. Après le déclin de leur pouvoir, il y avait plus de 30 petits états Shan, la plupart payant tribut aux rois birmans. Sous la domination anglaise, les Etats Shan de la Birmanie étaient gouvernés par des chefs héréditaires, soumis à la couronne. En 1922, la plupart des Etats ont rejoint l'Etat Fédéral Shan qui avaient une autonomie locale considérable. Cependant après l'indépendance, l'Etat Shan a perdu beaucoup de son autonomie sous la constitution de 1974, comme les autres Etats du pays. Depuis lors, les Shans ont été fréquemment en désaccord avec le gouvernement central au sujet de leur autonomie locale. Plusieurs groupes de séparatistes armés Shans ont été formés dans les années 1960, mais leur principal intérêt semble avoir dévié vers la production illégale et l'exportation d'opium provenant de zones proches de la frontière avec la Thaïlande, une région connue comme le Triangle d'Or.

Cette photo du Dr Nang Mynt Thwe, un médecin Shan, a été prise dans le marché de Taunggyi.


 

S) Les Shuis  [] (Guizhou_0.4M, Yunnan_0,01 )

alt

A l'origine, les Shuis venaient de la région de la Rivière des Perles du Guangxi. La plupart, près de 400 000, vivent maintenant autour de Sandu, au sud de Kaili au Guizhou et moins de 10 000 vivent au Yunnan. Ils ont une ancienne écriture Shui de 100 pictogrammes, mais maintenant elle est seulement utilisée par leurs chamans. Le dialecte Shui appartient à la famille linguistique Tai  tout comme ceux de leurs voisins Buyis, Dongs  et Zhuangs, mais la plupart parlent aussi le Chinois maintenant.

Au temps des dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279), ils étaient généralement appelés Liaos avec les Zhuangs et les Dongs. Le nom Shui est apparu, pour la première fois, dans les documents historiques de la Dynastie des Ming (1368-1644). La culture et les coutumes Shui sont assez semblables à celles des Buyis. Les Shuis ont leur propre calendrier qui ressemble au calendrier lunaire Han, mais l'année des Shuis se termine dans le huitième mois de celle des Han. Ils célèbrent leur Jour de l'An en dansant et chantant.


 

T) Les Thaïs  [Siamois] (Thaïlande_45.5M)

alt alt

La langue Thaï appartient à la famille Tai. Les Thaïs composent les trois quarts de la population de la Thaïlande. Traditionnellement ils habitaient dans des villages le long des fleuves et dans les plaines alluviales, mais aujourd'hui ils sont en grande partie des résidents urbains.

Les Thaïs sont de fervents pratiquants du Bouddhisme Therevada. La plupart des hommes passent temporairement une certaine période de leur vie comme moines. Les moines Bouddhistes thaïs à plein temps ont un rôle pastoral actif dans la communauté de leur temple de résidence. Ils officient aux services hebdomadaires du temple et aux rituels saisonniers et dirigent les cérémonies familiales de noces, de bénédictions, de crémations et l'ordination des novices. On les consulte aussi pour choisir les dates fastes pour les activités personnelles.

La première photo a été prise à une fête à Chiang Mai et la seconde au Wat Rachanadda de Bangkok, toutes deux en 1994.


 

V) Les Vietnamiens   [] (Vietnam_72M)

alt

Les Vietnamiens représentent une fusion de plusieurs races, langues et cultures. Cela vient du fait que la péninsule indochinoise a été un carrefour pour beaucoup de migrations de peuples comprenant les locuteurs de langues malayo-polynésiennes occidentales, môn-khmères  et Tai. La langue vietnamienne emprunte beaucoup de son vocabulaire fondamental au môn-khmer, sa tonalité aux langues Tai et quelques traits grammaticaux au môn-khmère et au Tai. Elle est marquée aussi par une certaine influence des langues malayo-polynésiennes ainsi que par l'adjonction d'une terminologie littéraire, politique et philosophique chinoise d'une période plus récente.

Les archéologues situent les débuts de la civilisation vietnamienne au néolithique tardif, au début de l'âge du Bronze, autour de 2000 à 1400 avant JC. Autour de 1200 avant JC, le développement de la culture irriguée du riz et le moulage du bronze dans les plaines du Fleuve Rouge, ont donné la culture Dong Son, remarquable pour ses compliqués tambours en bronze. Au sixième siècle avant JC, ils ont développé l'irrigation des rizières au travers d'un système compliqué de canaux et de fossés reliés aux marées que les annales chinoises attribuent au peuple Lac, le plus ancien nom écrit du peuple vietnamien. Ils ont été conquis en 208 avant JC par l'armée du commandant militaire chinois Trieu Da, qui a regroupé les territoires de la Chine du Sud, déjà sous son autorité, avec le Viêtnam du nord pour établir le royaume de Nam Viêt. Les seigneurs Lac ont alors continué de gouverner dans le delta du Fleuve Rouge, mais comme vassaux de Nam Viêt.

Les études ethnographiques ont aussi révélé à quel point l'ancienne culture vietnamienne était composée d'éléments qu'on trouve parmi beaucoup d'autres peuples de la région. Le totémisme, l'animisme, le tatouage, la mastication de noix de bétel, le noircissement des dents et beaucoup de rituels de mariage et de fêtes saisonnières indiquent la relation entre les Vietnamiens et les peuples voisins d'Asie du Sud-est. Bien que la civilisation chinoise soit plus tard devenue la force principale qui a façonné la culture vietnamienne, l'échec des Chinois à assimiler les vietnamiens souligne le fait que des éléments forts d'une authentique culture locale avaient dû émerger dans la vallée du Fleuve Rouge bien longtemps avant que la Chine n'établisse son règne millénaire sur le Viêtnam.


 

W) Les Was  [Lawa, Va, Pa Rauk, Loi, Hkawa, Kawa, Kala] (E Myanmar_0.3, SW Yunnan_0.4)

alt alt

Les Was sont à peu près au nombre de 350 000. Ceux surnommés Was "apprivoisés" sont pour la plupart Bouddhistes et vivent dans le coin sud-ouest du Yunnan, sur la frontière du Myanmar. Quelques païens surnommés Was "sauvages" vivaient dans des Etats Wa isolés, du coté Myanmar de la frontière. Ils étaient connus comme des chasseurs de têtes qui croient que les crânes des morts leur assuraient de bonnes récoltes et une bonne santé. Les Was parlent une langue austro-asiatique  proche du groupe môn-khmer.


alt

Certains experts chinois prétendent que les Was, les Bulangs  et les De'angs  sont des descendants des anciens Pu qui ont émigré à 2000 km au sud-ouest, à partir de la région du bas Yangzi où prévalent les langues sino-asiatiques, pour atteindre le lieu d'habitation actuel des Wa. Ils ne donnent cependant aucune explication sur la manière dont les Wa en sont venus à adopter une langue austro-asiatique môn-khmère qui provient de 1000 km plus au sud.

sLes deux premières photos ont été prises dans le Village des Minorités de Kunming  et la troisième m'a été envoyée par mon ami Wa, Wang Yushan, qui m'a aidé à rassembler les informations contenues dans cette page.


 

Y) Les Yaos  [Mien,Man] (Yunnan_0,2M, Vietnam_0.4M, Thailand_0.1, Laos_0,2M)

alt alt

Les groupes largement dispersés de Yaos parlent plusieurs dialectes sino-tibétains  très voisins, de la famille Miao-Yao, mais ils se sont développés dans des directions différentes, en s'adaptant aux environnements dans lesquels ils vivaient. En gros, 300 000 d'entre eux vivent au Guangzi au nord de Nanning, 200 000 vivent dans l'est du Yunnan, 100 000 au Guizhou et 100 000 autres sont dispersés entre le Viêtnam, le Laos et la Thaïlande.

Les ancêtres des Yao étaient les "Wuximan" qui ont été forcés d'émigrer de leur territoire d'origine dans le bassin du Fleuve Changjiang, vers le sud, par l'expansion des Han, au temps des dynasties Qin (221-207 avant JC) et Han (207 avant JC - 220 après). Les diverses tribus Yao avaient des noms différents en accord avec leurs origines tribales, leurs occupations, leurs habillements et leurs coutumes. Il y avait plus de 20 branches de Yao, tel que les "Pan Yao", les "Baiku Yao", les "Hongtou Yao" etc., mais ils ont tous adopté le nom "Yao" après 1950.


alt

Ces trois photos ont été prises dans le village vietnamien de Sa Pa  près de la frontière chinoise. La coiffe simple des deux ci-dessus indique que ces dames sont mariées, pendant que les pompons dans la photo ci-dessous annonce que ces jeunes filles ne sont pas encore mariées. Les Yao de Sa Pa jouissent d'une grande liberté sexuelle. Tard le soir, après le marché du samedi, mariés ou non, elles cherchent toutes un compagnon pour la nuit.

Les groupes Yao sont des animistes qui révèrent leurs ancêtres. Ils croient en des esprits associés aux éléments naturels qui doivent être apaisés et ils pratiquent une forme de sorcellerie dirigée contre leurs ennemis. La Fête Danu, appelée aussi Fête du Roi Paugu, qui se tient le jour du Nouvel An Yao, est la plus importante pour les Yao. On dit que Paugu, le roi et héros des Yao, figuré par un chien, a protégé les Yao et les a aidés à se développer en communautés paisibles et prospères.


 

Y) Les Yis  [Lolo, Wu-Man] (Yunnan_4,5M)

alt alt

Les Yis, appelés aussi Lolo et Wu-man, sont un important groupe ethnique tibéto-birman  de plus de 7 millions d'individus qui vivent dans les montagnes du sud-ouest de la Chine. Leurs principales concentrations sont dans le Yunnan où ils sont 4.5 millions et au Sichuan avec de plus petits nombres dans le nord-ouest du Guizhou et dans la partie nord de la région autonome Zhuang du Guangxi. On parle la langue Yi en six dialectes majeurs et les langues Lisu, Naxi, Hani, Lahu, sont très voisines de la langue Yi.

La culture traditionnelle Yi comprend une agriculture primitive à la houe, l'élevage du bétail et la chasse. Un système de castes divisait autrefois les Yis en deux groupes. Les Yis d'Os Noirs, le groupe gouvernant, descendaient apparemment des tribus Qiang, tribus qui ont émigré du plateau de Qinghai vers le sud. Le Yis d'Os Blancs, de loin les plus nombreux, étaient autrefois assujettis ou asservis par les Os Noirs. Le gouvernement chinois a mis fin à l'esclavage des Os Blancs dans les années 1950. Les Os Blancs se sont répandus sur les hautes terres du Yunnan et de Guizhou, pendant que le territoire des Os Noirs se trouve dans les montagnes Liang au sud-ouest du bassin du Sichuan.

alt alt

 

Les Yi aiment la couleur noire, mais ils ont plusieurs douzaines de variétés d'habits colorés. A Honghe, les jeunes filles aiment porter des chapeaux en forme de crête de coq, ornés de boules d'argent comme la lune et les étoiles, symbolisant l'éclat et le bonheur. A Dongchuan, les jeunes hommes portent de beaux gilets spécialement faits pour les fêtes. La Fête de la Torche et la Fête des Fleurs sont les fêtes majeures des Yis.

Dans l'ancien temps, les Yis utilisaient leur propre calendrier solaire. Ils avaient aussi leur propre écriture syllabique qui est toujours utilisée. Plusieurs travaux de valeur en histoire, en littérature, en médecine et des contes ont été écrits dans l'écriture Yi.

La première photo a été prise dans le Village des Minorités de Kunming, la seconde à Jinghong et les deux dernières à Lijiang.


 

Z) Les Zangs   [] ()

alt

Les 120 000 Zang qui vivent dans le nord-ouest du Yunnan, sont des tibétains qui descendent des Qiang, anciennes tribus nomades qui vivaient sur le plateau de Qinghai dès l'époque des dynasties Qin et Han.

Leur langue, le Tibétain, appartient au groupe tibéto-birman. Elle est aussi parlée au Tibet, au Bhoutan, au Népal et dans certaines parties du nord de l'Inde (y compris au Sikkim). La langue est habituellement divisée par les spécialistes en quatre groupes de dialectes, le groupe central, le groupe du sud, le groupe du nord (dans le nord du Tibet) et le groupe et de l'ouest (dans l'ouest du Tibet). Le dialecte largement utilisé à Lhasa, la capitale du Tibet, appartient au groupe central, alors qu'on trouve les dialectes du sud principalement au Sikkim, au Bhoutan et au Népal. Les dialectes de l'ouest sont plus conservateurs dans leurs systèmes de sons, ayant mieux préservé le groupe initial de consonnes et les arrêts finals de la vieille langue tibétaine et ayant moins développé les tons que les autres dialectes. Le Tibétain est écrit dans une ancienne écriture d'origine indienne, sa forme présente ayant été utilisée depuis le 9ième siècle, son orthographe reflète la prononciation de la langue comme elle était dans le 7ième siècle et ne représente donc pas correctement la prononciation d'aujourd'hui.

Les Tibétains sont par nature bouillonnants, vifs et courageux, tout comme leurs arts populaires. Une forme d'art très populaire du Tibet est le drame de la danse. Les danseurs bougent vivement leurs corps au rythme de chansons lyriques agréables. La présentation d'un "hada" à quelqu'un est la cérémonie la plus estimée par les Tibétains. Le hada est un morceau de tulle blanche ou de soie. La présentation d'un hada est une marque de respect.

Les Tibétains croient au Bouddhisme lamaïste. Leur société était féodale et théocratique et leurs fêtes sont toujours, pour la plupart, associées à religion.


 

Z) Les Zhuangs  [Chang (Guangxi_16.5M, Yunnan_1,2M)

alt

Les Zhuang au Guangxi et au Yunnan, sont les descendants des anciens "Baiyue" qui habitaient le sud de la Chine. Les Zhuang étaient appelés diversement Buzhuang, Butu, Bunong, Buman ou Buyayi. Les Zhuang vivent pour la plupart dans la région autonome Zhuang de Guangxi où ils sont plus de 7 millions d'individus. Il y en a aussi environ près 1.2 millions dans le sud-est du Yunnan.

Ils parlent deux dialectes très voisins, classés comme Tai du nord et du centre. Parmi les traits culturels traditionnels caractéristiques des Zhuang, on note la préférence pour les terres de vallées adjacentes aux cours d'eau, la culture irriguée du riz avec l'utilisation du buffle ou du bœuf et les maisons en plate-forme sur pilotis. Leurs coutumes sociales, différentes des coutumes chinoises, comprennent la liberté sexuelle pré-maritale et le mariage libre sans intermédiaire. La mariée reste à la maison avec ses parents jusqu'à la naissance du premier enfant (le mariage étant considéré consommé qu'à partir de ce moment).

Les rites magiques, la sorcellerie avec des figurines humaines et le culte des ancêtres étaient les autres éléments caractéristiques de la culture Baiyue. Elle a pris sa plus grande extension géographique juste avant son contact avec la culture chinoise Han, il y a environ 2 000 ans alors qu'elle couvrait une partie du Sichuan et des basses terres du Fleuve Jiangxi. L'expansion de la culture et de l'empire Han les a repoussé vers le sud. Aujourd'hui, les héritiers culturels de ces premiers peuples comprennent les Thaïs de Thaïlande, les Laos du Laos et les Shans du Myanmar, les Dais du Yunnan, les Buyis du Guizhou et les Zhuangs du Guangxi. De tous ceux-ci, les Zhuangs et les Buyis sont devenus extrêmement sinisés maintenant.

Leurs affinités linguistiques les plus proches sont avec les autres langues Tai du nord, y compris les Buyis du Guizhou juste au nord. Les dialectes Zhuang du sud du Guangxi appartiennent au Tai du centre. Leurs plus proches parents linguistiques sont les langues Tai du centre du nord-est du Viêtnam, connues sous le nom de Nung et de Tho (cette dernière est maintenant appelée Tay au Viêtnam). Tous les dialectes Zhuang sont typiques des langues Tai dans l'usage de tons (différences de hauteur du son), pour distinguer les mots. Les mots sont en grande partie monosyllabiques et ils comprennent beaucoup d'emprunts du Chinois ancien et moderne.

Une langue standard Zhuang a été formulée et une écriture romanisée a été développé pour la transcrire. La langue standard est basée surtout sur le dialecte Wuming, un dialecte du nord. Seuls trois quarts environ des membres de la nationalité officielle parlent un dialecte Zhuang.


 


FAMILLES ET GROUPES LINGUISTIQUES

 

A) Le groupe austro-asiatique

Les langues austro-asiatiques comprennent quelque 150 langues parlées en Asie du Sud-Est et dans l'est de l'Inde. Les langues vietnamienne, Khmer et Môn sont culturellement les plus importantes de ces langues et ont la plus longue histoire écrite. Les deux langues les plus largement parlées, le Vietnamien et le Khmer, sont respectivement les langues nationales du Viêtnam et du Cambodge. Le Môn est parlé en Thaïlande et au Myanmar.

 

M) Le groupe austronesien

Le groupe de langues austronésiennes (malayo-polynésiennes) comprend le Malais, les langues polynésiennes et mélanésiennes, la plupart des langues des Philippines, de l'est de l'Indonésie (Bornéo, Sumatra, Java-Bali-Lombok, Sulawesi), de l'Asie du sud-est continental et de Madagascar. Quelques unes des langues austronésiennes les plus importantes et les mieux connues, comprenant l'Ilokano, le Tagalog, le Cebuano, le Malais, l'Acehais, le Toba Batak, le Minangkabau, le Sundanais, le Javanais, le Balinais, le Buginois, le Makassarais et le Malgache.

 

M) La famille Miao-Yao

Certains linguistes classent les langues Miao-Yao comme une branche séparée de la famille sino-tibétaine alors que d'autres les placent dans le groupe austronésien avec le Tai.

 

M) La famille Mon-khmère

Les langues môn-khmères sont indigènes au continent Sud Asiatique et appartiennent au groupe austro-asiatique. Elles sont parlées dans les régions s'étendant au nord jusqu'au sud de la Chine, au sud jusqu'en Malaysie, à l'ouest jusqu'à l'Etat d'Assam en Inde et à l'est jusqu'au Viêtnam. Les plus importantes langues môn-khmères, parlées par plus de 100 000 personnes, sont le Vietnamien, le Khmer, le Muong, le Môn, le Khasi, le Khmu et le Wa. La famille comprend quelque 130 langues dont la plupart ne sont pas écrites, ou le sont très rarement. Plusieurs langues sont parlées par seulement quelques centaines de personnes.

 

S) Le groupe sino-tibetain

Les langues sino-tibétaines comprennent plus de 300 langues et dialectes majeurs, dont les plus importantes sont le Chinois, le Tibétain et le Birman. Les langues sino-tibétaines constituent la deuxième famille de langues les plus parlées au monde après l'indo-européen. Diverses langues chinoises, groupées sous le nom de langues sinitiques sont parlées en Chine et à Taiwan et par les immigrants Chinois dans un grand nombre de pays. On parle les langues tibéto-birmanes au Tibet, en Birmanie et partout dans les montagnes de l'Himalaya.

Les langues sino-tibétaines ont un certain nombre de caractéristiques en commun. Beaucoup des ces caractéristiques sont de nature typologique: monosyllabisme, tonalité, apposition, alternance de la consonne initiale, alternance des voyelles, classes de mots indistinctes, usage de la classification des noms et ordre strict des mots. Les correspondances phonologiques dans le vocabulaire partagé ont été d'importants témoignages en faveur de la thèse selon laquelle toutes les langues sino-tibétaines dérivent d'une source commune.

Le système d'écriture chinois est non alphabétique. Chaque syllabe qui a un sens, ou chaque syllabe sans signification qui fait partie d'un mot polysyllabique, est représentée par un caractère spécifique. Bien que plusieurs caractères représentent des objets, ceux-ci ne peuvent pas être reconnus dans la plupart des cas. Ainsi, ce serait une erreur de décrire l'écriture chinoise comme étant pictographique ou idéographique. Pas plus qu'elle n'est syllabique, puisque les syllabes qui ont la même consonance, mais un sens différent, sont écrites différemment. Le système chinois d'écriture est logographique; c'est-à-dire que chaque symbole représente un mot.

Les langues tibéto-birmanes ont évolué à partir d'une origine commune dans des directions fort différentes, en grande partie à cause des mouvements des divers peuples au travers de l'Asie centrale et L'Asie du sud. Le système d'écriture tibétain a été développé par les premiers missionnaires Bouddhistes venant de l'Inde, du 7ième au 9ième siècles. C'est un système alphabétique très semblable aux systèmes indo-aryens. De nos jours, la prononciation tibétaine diffère beaucoup du langage écrit. Les dialectes tibétains de l'ouest ont le plus fidèlement préservé certaines caractéristiques, comme le groupe initial de consonnes et les points finals, que les dialectes du centre ont perdu. Les dialectes du centre ont développé un système de tons, vraisemblablement à cause de l'influence chinoise. L'augmentation de l'influence de la langue chinoise sur les dialectes tibétains est probablement le résultat du contrôle politique.

Le système d'écriture birman était à l'origine alphabétique et indien. Le Birman écrit, dans sa forme présente, date d'au moins du 15ième siècle. Les genres grammaticaux sont restés assez bien conservés, mais de grands changements ont eu lieu dans la phonétique birmane.

 

B) Les Langues Taïes  [] (Thaï=55M_Thaïlande, Dai=20M_Yunnan, Shan=4M_Myanmar, Lao=3M_Laos, Dai=3M_Vietnam)

L'identité Tai s'est développée au 1er siècle après JC dans la vallée du Fleuve Jiangxi. La première hypothèse, selon laquelle la langue Tai et ses dérivées appartiennent à la famille sino-tibétaine, est maintenant rejetée par plusieurs experts. Les ressemblances entre les systèmes phonologiques Tai et Chinois (surtout le ton) ne sont plus considérées comme des critères valables et bien que plusieurs détails lexicaux sont aussi partagés avec les Chinois, beaucoup d'autres, y compris la plus grande partie du vocabulaire de base, ne le sont pas. Une thèse contradictoire lie le Tai et ses dérivées au groupe austronésien.

La pression de l'expansion chinoise a repoussé les Tai vers le sud jusqu'à ce qu'ils soient dispersés dans tout le nord de l'Asie du Sud-est. Leurs descendants, sur le plan culturel, sont les Thaïs de Thaïlande, les Shan du Myanmar, les Lao du Laos, les Tai du Viêtnam et de la Chine, les Dai du Yunnan, les Buyi de Guizhou et les Zhuang de la régions autonome Zhuang du Kwangsi.

La plupart des Tai sont Bouddhistes, de l'école Therevada. Dans les villages de plusieurs groupes Tai, le wat est en même temps le centre social et religieux. La plupart des jeunes hommes passent un certain temps comme moines. Il existe, en même temps que la tradition bouddhiste, des croyances animistes pré-Bouddhistes et des sanctuaires sont dédiés aux esprits considérés importants dans les affaires de tous les jours. Ces croyances animistes tendent à être plus fortes parmi les peuples les plus éloignés des centres traditionnels du Bouddhisme Dai.

L'activité principale est la culture du riz, sèche dans les hautes terres et irriguée dans les vallées. Le ménage Dai moyen se compose du mari, de la femme (ou des femmes) et des enfants non mariés. Le statut des femmes est élevé. Aucun des peuples Tai n'a de système de castes. La structure fondamentale de leurs villages est similaire, le leadership communautaire étant exercé par un chef de village élu assisté de moines Bouddhistes et de personnes âgées. L'identité culturelle Dai est restée forte parmi les Shan de Myanmar, les Thaïs de Thaïlande, et les Lao.

 

T) Le groupe tibéto-birman

Les langues tibéto-birmanes sont parlées au Tibet, au Myanmar, dans l'Himalaya, aux Népal, Bhutan et Sikkim, en Assam en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. Elles sont aussi parlées par les tribus montagnardes partout sur le continent sud asiatique et en Chine centrale. L'adjectif tibétique, qualifie un grand nombre de dialectes et de langues parlées au Tibet et dans l'Himalaya. Le groupe birman comprend les langues Yi, Hani, Lahu, Lisu, Kachin, Kuki-Chin, l'obsolète Hsi-hsia (Tangut) et d'autres langues. Les système d'écriture tibétain (7ième siècle) et birman (11ième siècle) dérivent de la tradition indo-aryenne alors que le système Hsi-hsia (11ième - 13ième siècle dans le nord-ouest de la Chine) était basé sur le modèle chinois. Des systèmes d'écriture pictographiques, avouant une certaine influence chinoise, furent développés pendant les 500 dernières années par les tribus Yi et Naxi en Chine de l'ouest. Dans les temps modernes, plusieurs langues tibéto-birmanes ont acquis des systèmes d'écriture en caractères romains ou en caractères du pays hôte (Thaïs, Birmans, Indiens, et autres).

 

Veuillez utiliser le bouton "retour" de votre fureteur pour retrouver la page d'où vous êtes venu.

 

Google  
Web berclo.net
alt