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J’ai raté le spectacle de magnifiques paysages de montagnes en prenant l'avion mais je me console en pensant à la fatigue et aux courbatures que deux jours de bus sur de très mauvaises routes auraient produit.
Lijiang est une ville chinoise moderne dont le centre a été soigneusement restauré pour conserver son aspect d'il y a un siècle. Il n’y a rien de bien spécial dans la partie moderne, propre et efficace, qui grandit rapidement comme toutes les villes chinoises, mais l’ancienne Lijiang est un joyau dont la visite vaut la peine d'un long détour.
Le peuple Naxiqui s'y trouve, constitue une encore plus grande attraction de Lijiang. Les Naxi sont les descendants d'anciens nomades Qiangqui ont émigré vers le sud tout comme d'autres tribus montagnardes qui ont produit plusieurs minorités du Yunnan telles que les Achangs, les Dulong, les Lisu, les Nu, les Pumi, les Yiet les Zang.
Les Naxi se distinguent des autres tribus citées ci-dessus pour avoir maintenu la prédominance de la femme dans leur société et ce malgré la forte insistance des Hans à les obliger de se conformer aux idéaux macho confucéens.
Les Naxi sont de bons agriculteurs et ils ont beaucoup de respect pour les eaux courantes qu’ils considèrent être une des forces de la nature qui mérite vénération. Ils sont pour la plupart, en principe animistes, mais leur ancienne religion Dongba a pratiquement disparu.
Je suis resté à la "First Bend Guest House" dont voici la cour.. La porte du milieu s’ouvre sur la chambre que l'on voit ci-dessous, pour laquelle j’ai payé cinq dollars américains la nuit.
Les femmes Naxi prédominent, Elles détiennent et héritent de presque toutes les propriétés et elles prennent la plupart des décisions mais ce sont aussi elles qui font la plus grande part du travail.
La restauration ou plutot la reconstruction des vieux bâtiments le long de la riviere Yu-he a été une réussite. Le résultat est tout simplemnt ravissant.
Des esprits chagrins que j’ai rencontrés se sont plaints que l’on soit allé trop loin dans la restauration de Dong Dajie (avenue de l'est), au point que la ville manquerait d’"authenticité" parce qu’elle n’était pas aussi croulante et dégoûtante qu’ils l'auraient souhaité pour qu'elle corresponde à leurs idées préconçues de la Chine ancienne. Peut-être, ai-je répondu, mais pas plus que certaines vieilles parties de Venise, Vienne, Budapest, Prague, Paris, Londres, ou Québec.
Je me demande parfois pourquoi de telles personnes se donnent la peine de voyager, si tout est tellement plus grand et meilleur chez elles, pourquoi n’y restent-elles pas!
Le coeur de l’ancienne Lijiang est un écrin et les Naxi en sont fiers à juste titre, mais il y a aussi des coins plus modestes ou les gens ordinaires vivent et travaillent.
Les hommes ici se la coulent douce, ils n'ont peut-être pas grand chose à dire dans les affaires courantes, mais je n’ai vu aucun d’eux faire de gros travaux.
On trouve de l’eau courante partout, non seulement dans les zones reconstruites du centre de de Lijiang, mais aussi dans les villages avoisinants que j’ai visités.
Voici l’ancienne place du marché de Lijiang, entourée d’antiquaires et de cafés où des touristes prennent une bière en regardant d’autres touristes examiner les lieux.
Une variété d'objets en laiton sont offerts sur l’ancienne place du marché.
De l'autre côté de la rivière Yu-he, à partir de la place du marché, se trouve le Café de la Tour Café d’où la vue est imprenable. J’espère que ces photos vous donneront l’envie de visiter l’ancienne Lijiang, c’est un bijou.
A Lijiang j’ai été nommé "Grand Frère Honoraire" par ce groupe de jolies filles Yi qui se faisait photographier devant une statue de Mao érigée sur le socle derrière nous.
C’est stupéfiant comment, en seulement 30 ans, la Chine est devenue tellement différente de ce que le "Grand Timonier" disait qu’elle devrait être quand il était aux commandes. C’est encore trop tôt, mais je pense que l’histoire lui créditera pleinement sa contribution à la grandeur future de la Chine. Et peut-être même encore plus, à ce modeste visionnaire, Chou Enlai.
Juste à gauche de ce bâtiment se trouve l’Institut de Recherche et Musée Dongba. C’est un bâtiment moderne ordinaire couvert de carreaux avec peu de valeur esthétique, donc j'ai photographié cette typique maison de ferme murée au lieu.
Voici, exposés dans le musée, quelques pictogrammes Dongba, inventés par les Naxi au 8ième siècle. J’ai été impressionné, non pas par les pictogrammes, mais par la façon que les cultures distinctes des diverses minorités de la Chine étaient mises en valeur.
Dans la semaine suivant mon retour à Montréal j’ai entendu un journaliste raconter à la télé comment les minorités étaient opprimées en Chine. Aujourd'hui, je suis bien content d’avoir un site ouebe où je peux dire et montrer que ce n'est pas ça que j'ai vu.
J’en ai souvent plein le dos de l'instinct de troupeau des rédacteurs en chef qui contrôlent la teinte des informations dont ils nous nourrissent. J'ai plusieurs fois discuté de cela avec des journalistes professionnels. Je trouve qu'ils se cachent souvent derrière le mot d'ordre d'un soi-disant "journalisme objectif" qui veut dire en fait que si vous êtes "objectif", vous allez voir les choses de la mêmes façon que tous les autres journalistes "objectifs". Cette foutaise est un tellement gros mensonge que bien des journalistes sincères se sont laissés piéger à y croire. Si vous n’avez pas la même vision politiquement correcte d’un événement que tous vos collègues, alors vous n'êtes peut-être pas un journaliste "objectif". Alors vous devez être un "marginal" ou peut-être même un "bizarre original" et votre patron ne devrait pas prendre le risque de vous garder au boulot.
Je remercie ma bonne fortune de ne pas être journaliste et de pouvoir décrire les choses comme je les vois sans risquer mon gagne-pain..
Oui, le massacre de Tian’anmen était horrible mais la mode de crier haro sur la Chine qui, depuis lors, est devenue politiquement correcte dans les médias occidentaux, est aussi aveugle que le préjugé qu’"Israël ne peut pas mal faire" qui se nourit de l’horreur de l’Holocauste.
Un voyage en Chine, c'est tres intéressant et pas cher, pourquoi ne pas aller voir vous-même?
