Capitale: Montevideo
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Juan Diaz de Solis, le premier explorateur à visiter l'Uruguay ainsi que la majorité de son groupe furent tués en 1516 par les féroces tribus Charrua qui occupaient le territoire. La première colonie européenne vit le jour en 1680 seulement quand les Portugais fondèrent Colonia de Sacramento de l'autre côté de la rivière Plata en face de Buenos Aires, nouvellement rétablie par les Espagnols. L'Espagne répliqua en construisant une puissante citadelle à Montevideo en 1726. Après une longue lutte, en 1778, l'Espagne arracha des mains du Portugal le pays dont presque tout le peuple indigène avait dès lors été exterminé. L'Uruguay se révolta contre l'Espagne en 1811, mais fut conquis par les Portugais du Brésil en 1817. L'indépendance fut redéclarée avec l'aide de l'Argentine en 1825 et la république fut établie en 1828. En 1836, une révolte conduisit à presque 50 ans de disputes factieuses, dont une guerre civile sans conclusion (1839-1851), une guerre avec le Paraguay (1865-1870), et d'occasionnelles interventions armées de l'Argentine et du Brésil. Au début du 20e siècle, le président José Batlle y Ordóñez introduisit des réformes sociales et économiques incluant un programme d'allocations sociales et des participations gouvernementales à l'économie. L'Uruguay prospéra grâce à ses exportations de viande et de laine mais le déclin débuta dans les années 1950 alors que des gouvernements successifs luttaient pour maintenir une énorme bureaucratie et de coûteux bénéfices sociaux. La corruption mena à la stagnation économique et l'activité terroriste de gauche s'ensuivit. Un coup d'état militaire évinça le gouvernement civil en 1973. La dictature militaire qui suivit utilisa la peur et la terreur pour démoraliser la population, capturant des milliers de prisonniers politiques. Après un règne de 12 ans, le brutal régime militaire permit l'élection d'un gouvernement civil en novembre 1984 et abandonna le pouvoir en mars 1985. Les pleins droits politiques et civils furent alors rétablis. En 1990, le réformiste du libre marché Luis Alberto Lacalle obtint le poste mais une forte opposition contre ses projets de restrictions salariales, ses coupures dans les dépenses de l'état et ses privatisations majeures préparèrent le terrain pour Sanguinetti qui prit à nouveau le contrôle en 1994. Des élections tenues sous un nouveau système électoral en 2000 portèrent au pouvoir le candidat du parti Colorado, Jorge Batlle. Depuis, ce dernier a suivi une politique conservatrice, favorisant la croissance et les investissements étrangers, réduisant la taille du gouvernement, vendant des monopoles d'état et cherchant à résoudre la problématique des disparitions qui eurent lieu durant l'occupation militaire. L'économie a cependant été ébranlée par des problèmes hors du contrôle direct de l'Uruguay: la dévaluation de la monnaie du Brésil, l'effondrement de l'économie de l'Argentine et un début d'épidémie de fièvre aphteuse dans l'importante industrie du buf. En 2002, les problèmes économiques de la voisine Argentine provoquèrent une ahurissante chute de 90% du nombre de touristes, ravageant ainsi l'importante industrie touristique de l'Uruguay. Batlle fit aussi face à un considérable déficit budgétaire, à une dette publique croissante et à un affaiblissement du peso sur les marchés internationaux. |
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Chui est une vraie ville frontalière car la frontière passe au milieu de l'avenue principale que l'on voit ici. Le côté gauche de l'avenue est en Uruguay et est nommé avenida Brasil. Le côté droit, qui appartient au Brésil, est nommé, de façon appropriée, avenida Uruguay!
Comme il faisait nuit quand je suis arrivé ici et que les villes frontalières ont souvent mauvaise réputation, j'étais vigilant et attentif en parcourant le centre des rues latérales désertées à la recherche d'un endroit où dormir. Quelques adolescentes m'ont montré le chemin vers l'hôtel Rivero où j'ai passé la nuit pour seulement 4 $US.
Il n'y avait pas grand-chose à voir à Chui, je me suis donc déplacé au bord de la mer vers la ville de La Paloma où j'ai logé à l'hôtel Viola
La Paloma était évidemment un centre de vacances mais la ville était petite et charmante et se composait majoritairement de résidences secondaires privées plutôt que d'hôtels bruyants.
Même sous un ciel nuageux, La Paloma était paisiblement belle.
En fait, c'était un peu trop paisible. La haute saison (déc., janv., fév.) venait tout juste de se terminer et les plages étaient déjà désertes même s'il faisait encore assez chaud pour se baigner.
L'économie de l'Uruguay correspond grossièrement à un dixième de celle de l'Argentine et à un trentième de celle du Brésil. Elle est essentiellement dépendante de la prospérité de ses plus importants voisins. Les temps difficiles vécus depuis les problèmes financiers du Brésil en 1998 et la crise monétaire de l'Argentine de 2001 culminèrent en Uruguay avec la pire crise économique de son histoire entraînant des descentes dans les banques, des émeutes et du pillage à l'été de 2002.
La situation s'améliore mais la période difficile n'est pas encore
terminée, la moitié des résidences secondaires de La Paloma étaient
en vente lors de mon passage en mars 2004.
L'étrange Palacio Salvo de Montevideo datant de 1927 domine encore la ligne d'horizon de l'autre côté de la Plaza Independencia en face de la Puerta de la Ciudadela où cette photo a été prise.
Le cavalier perché sur sa mausolée au centre de la plaza, c'est José Gervasio Artigas qui combattit les Espagnols en 1811 et participa à la libération de la région de l'emprise du Brésil en 1825.
Directement en face d'Artigas se trouve la rue principale du centre de Montevideo, l'Avenida 18 de Julio.
Le Palacio Estévez sur le côté sud de la Plaza Independencia abritait le gouvernement jusqu'en 1985.
Un autre édifice public de grande importance est la banque centrale de l'Uruguay, foyer de la crise de 2002.
J'ai eu la chance d'avoir une correspondante de l'Internet à Montevideo, Rosina Bartesaghi, qui m'a fait visiter les environs avec son mari, Diego Urcota, tous deux professionnels du monde des finances. Nous nous sommes rencontrés pour le lunch au fameux Mercado del Puerto voisin de l'édifice des douanes (avec la tour), dans la vieille ville.
Voici une photo souvenir de Rosina, Diego et moi après avoir dégusté un "parrillada" d'excellent buf de l'Uruguay arrosé de la spécialité locale "medio y medio" (vin blanc et champagne).
Et voici le "parrilla" où vous pouvez choisir vos coupes préférées.
J'étais déjà venu ici il y en 1994!
La Plaza Fabini sur l'Avenida 18 de Julio offre un point de vue sur l'avenue diagonale Libertador General Lavalleja qui monte jusqu'au Palacio Legislativo. La fontaine et la sculpture "El Entrevero" par José Belloni sont tellement réputées que certains livres-guides nomment la Plaza Fabini, Plaza Entrevero.
La Plaza Fabini offre aussi un agréable café-terrasse, oasis de paix sur l'avenida 18 de Julio achalandée.
Voici l'impressionnant Palacio Legislativo de 1908 mentionné ci-devant. Il est brillamment éclairé le soir et a une allure apparence magnifique vu de la Plaza Fabini à l'autre bout de l'Avenida Libertador General Lavalleja.
Grâce à Rosina et Diego qui m'ont promené dans les environs, je peux vous montrer ce fort sur le Cerro de Montevideo, haut de 132 mètres, de l'autre côté de la baie en face de la vieille ville.
La partie moderne de Montevideo est très étendue avec une population de 1,3 million (plus du tiers des 3,4 millions du pays). Vous pouvez voir comment la vieille ville, en blanc de l'autre côté de l'embouchure du splendide port naturel, en est seulement une toute petite partie. À gauche, vous pouvez aussi repérer les réservoirs d'entreposage de la seule raffinerie de pétrole du pays.
La Rambla, ou route du bord de mer, s'étend de la vieille ville vers l'est au-delà de plusieurs plages sablonneuses bien fréquentées autant par les résidents que par les touristes. Voici la Playa Ramirez, un samedi, dans la ville,
Les jeunes cadres Rosina et Diego vivent à Playa Pocitos, une banlieue de classe moyenne supérieure qui reflète les espoirs de l'Uruguay moderne.
J'ai été favorablement impressionné mais je n'ai pas pu écarter ma crainte que la corruption et l'élitisme ne limitent le potentiel de croissance de l'Uruguay comme cela s'est produit en Argentine.
Un voyage dans le passé est toujours agréable parce que nous choisissons de ne voir que l'architecture vieillotte et la gloire, la grande pompe et l'élégance des puissants alors que nous fermons les yeux sur la terrible réalité d'abus de pouvoir, d'esclavage, de criminalité et de maladie sans espoir qui fut le lot de l'homme ordinaire à ces époques-là.
Cette cérémonie haute en couleurs du changement de la garde à Colonia est un exemple de notre mémoire sélective.
Colonia del Sacramento fut fondée pour rétablir la prétention du Portugal sur toutes les terres à l'est de l'arbitraire "ligne de démarcation" tracée par le pape Alexandre V en 1493, en compétition avec l'Espagne qui avait fondé Buenos Aires en 1536, l'avait abandonnée et venait tout juste de la re-fonder en 1680.
Le phare que l'on voit ici et ci-dessous ainsi que l'église à droite furent construits seulement au 19e siècle.
Colonia semble vraiment paisible en dépit de toute la violence et de l'injustice de son passé qui ont maintenant été assainies.
Cette rue coloniale fleurie est tout à fait ravissante, n'est-ce pas?
Voici une autre photo de la charmante Colonia. J'ai oublié pourquoi le drapeau était en berne le dimanche 14 mars 2004 lorsque je l'ai prise.