Capitale: Asunción
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À la période pré-colombienne, le Paraguay était occupé par des tribus semi-nomades de langue guarani reconnues pour leurs traditions de féroces guerriers. Ils pratiquaient une religion mythique polythéiste qui se mélangea plus tard au christianisme. Asunción, fondée par l'exporateur espagnol Juan de Salazar, devint éventuellement le centre d'une province coloniale espagnole. Le Paraguay déclara son indépendance en renversant les autorités locales espagnoles en mai 1811. Les années de formation du pays connurent trois puissants dirigeants qui établirent la tradition du pouvoir individuel qui se prolongea jusqu'en 1989 : Jose Gaspar Rodriguez de Francia, Carlos Antonio Lopez, et son fils, Francisco Solano Lopez. Le plus jeune Lopez fit la guerre contre l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil ( Guerre de la Triple Alliance, 1864-70) dans laquelle le Paraguay perdit la moitié de sa population et le quart de son territoire. Une série de présidents gouverna le Paraguay sous la bannière du Parti Colorado de 1880 à 1904, alors que le Parti Libéral prit le pouvoir, gouvernant avec une seule brève interruption jusqu'en 1940. Dans les années 1930 et 1940, la politique du Paraguay fut définie par la Guerre du Chaco contre la Bolivie, une guerre civile, des dictatures et des périodes d'extrême instabilité politique. Le général Alfredo Stroessner prit le pouvoir en mai 1954. Élu pour compléter le terme restant de son prédécesseur, il fut réélu président à sept reprises, gouvernant presque continuellement sous le régime d'état de siège prévu dans la constitution, avec le soutien de l'armée et du Parti Colorado. Durant les 34 ans de règne de Stroessner, la liberté politique fut sévèrement restreinte et les opposants au régime systématiquement persécutés au nom de la sécurité nationale et de l'anti-communisme. Le 3 février 1989, Stroessner fut renversé par un coup d'état militaire mené par le général Andres Rodriguez. Rodriguez, à titre de candidat du Parti Colorado, remporta facilement les élections à la présidence tenu en mai suivant et le Parti Colorado domina le congrès. Durant les élections municipales de 1991 cependant, des candidats de l'opposition remportèrent plusieurs centres urbains majeurs, incluant Asunción. Comme président, Rodriguez institua des réformes politiques, légales et économiques et initia un rapprochement avec la communauté internationale. En juin 1992, la constitution établit un système de gouvernement démocratique et améliora dramatiquement la protection des droits fondamentaux. En mai 1993, le candidat du Parti Colorado, Juan Carlos Wasmosy, fut élu premier président civil du Paraguay en près de 40 ans lors de ce que les observateurs internationaux considérèrent comme des élections justes et libres. Le congrès nouvellement élu formé en majorité par l'opposition démontra rapidement son indépendance du pouvoir exécutif en abrogeant la législation approuvée par le précédent congrès dominé par le Parti Colorado. Wasmosy travailla à consolider la transition du Paraguay vers la démocratie, réforma l'économie et le pays, et améliora le respect des droits humains. Ses réalisations majeures furent l'exercice d'un pouvoir civil sur les forces armées et la mise en oeuvre d'une réforme fondamentale des systèmes judiciaire et électoral. Avec le soutien des États-Unis, de l'organisation des états américains, et de certains autres pays de la région, le peuple du Paraguay rejeta la tentative d'avril 1996 du général en chef de l'armée, Lino Oviedo, pour évincer le président Wasmosy. Le général Lino Oviedo fut emprisonné pour son coup d'état manqué mais son copain Raúl Cubas Grau remporta l'élection présidentielle de 1998 et lui accorda un pardon sans tarder. Cubas défia ensuite la Cour suprême en refusant de remettre Oviedo en prison. La violence contre les manifestants et le meurtre du rival d'Oviedo, Luis María Argana, forcèrent Cubas à démissionner et à s'enfuir au Brésil tandis qu'Oviedo se sauva en Argentine en mars 1999. Des élections générales tenues en avril 2003 portèrent Nicanor Duarte Frutos à la présidence maintenant l'emprise au pouvoir du Parti Colorado. |
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Trois compagnies d'autobus offraient le service pour le Paraguay. Je les ai examinées et j'ai choisi Stet Turismo qui semblait être la meilleure. Je ne sais pas si les deux autres sont mieux ou pire mais je ne peux pas recommander celle-ci.
Voici le paysage que nous avons apperçu après avoir roulé toute la nuit.
Cette terre sauvage était le foyer de petites bandes de chasseurs et glaneurs primitifs. Elle fut complètement ignorée pendant la période coloniale mais devint l'objet d'une lutte entre la Bolivie et le Paraguay au début du 20e siècle. Éventuellement, la découverte de pétrole mena à la guerre du Chaco qui partagea celui-ci, deux tiers au Paraguay et un tiers à la Bolivie.
Le Chaco n'est pas un désert proprement dit mais il apparaît interminablement désolé pendant des heures sur cette mauvaise route.
En fait, la plus grande partie du Chaco est utilisée pour élever
du bétail. Le sol semblait assez vert pour nourrir les animaux d'élevage
mais je n'en ai vu aucun.
Pas plus que je n'ai vu de gibier, c'était chaud et sec, heure après heure, toute la journée.
Dans l'après-midi nous sommes arrivés à ce restaurant au bord de la route sur la piste Picada 500 où les douaniers du Paraguay fouillèrent tous nos bagages avec grand soin. Comme il n'y avait pas beaucoup de circulation et qu'ils n'avaient rien d'autre à faire, ils ont pris tout leur temps pour mener à bien cette tâche.
L'autobus avait quitté à 9 PM, avec une heure de retard, et les formalités des douanes avaient pris une éternité. Au lieu de passer par Filadelfia où je me rendais, le chauffeur a décidé de me débarquer à Cruce Los Pioneros où j'ai dû attendre plusieurs heures pour prendre un autre autobus qui faisait les 50 km jusqu'à Filadelfia. J'y suis finalement arrivé à 3 AM après un long trajet de 30 heures.
J'avais payé pour tout le trajet jusqu'à Asunción avec un arrêt à Filadelfia mais j'ai dû acheter un autre billet pour me rendre de Filadelfia à Asunción. Les délais et un peu d'aventure ne me dérangent pas mais j'aime bien obtenir les services que j'ai payés.
En dépit de l'heure, j'ai été bien reçu et on m'a donné une chambre à deux lits à l'hôtel Florida.
Filadelfia est un oasis dans le désert de Chaco sur plus d'un point. C'est aussi un oasis de modernité dans un pays arriéré et sous-développé. Je savais que les Mennonites y avaient réussi mais je ne m'attendais certainement pas à voir la belle piscine impeccable du Florida.
La salle à dîner de l'hôtel bondée d'hommes d'affaires robustes, bien vêtus et parlant l'allemand aurait pu se trouver à Hamburg ou Munich. C'était quelque peu hors contexte au Paraguay.
La secte mennonite, nommée d'après le prêtre hollandais Menno Simons, est une ramification du mouvement anabaptiste fondé en 1525 par les disciples du réformiste suisse Zwingli qui enseigna que l'église devait être indépendante de l'état et que seulement des adultes conscients devraient être autorisées à en faire partie.
Ils furent naturellement persécutés par les monarques dont ils ne reconnaissaient pas l'autorité en matière de religion et durent émigrer à plusieurs reprises, d'abord en Prusse, ensuite en Russie, en Amérique du Nord et finalement au Paraguay. Menno, la première colonie fondée en 1927 par des Mennonites canadiens qui refusaient le service militaire, fut suivie par Filadelfia établie par des réfugiés en provenance de la Russie en 1930 et par Newland fondée en 1947 par des Mennonites allemands qui furent libérés de l'Ukraine soviétique par l'invasion des Allemands en 1943.
Ce monument au centre de Filadelfia honore les pionniers qui fondèrent la ville en 1930.
Les trois colonies ne totalisent pas plus de 15 000 personnes. Elles partagent la même religion mais l'interprètent de façons distinctes selon leurs origines différentes. Il est intéressant de noter à quel point les Mennonites prospères de Filadelfia sont perçus comme hautains par les deux autres colonies et comment les Mennonites très conservateurs de Menno sont jugés comme arriérés.
Leur prospérité provient de la culture d'arachides et de coton, de l'élevage de bétail et de la production de lait. Les trois colonies sont autonomes mais elles coopèrent dans la commercialisation de leur production.
La façon de vivre des Mennonites est structurée par leur "Association civile" et par leur Coopérative.
L'association civile est responsable de tous les intérêts collectifs incluant la santé, l'éducation, la sécurité sociale, les routes et services publics ainsi que l'assignation des terres pour l'utilisation personnelle. L'association civile de chaque colonie possède son propre hôpital semblable à cet hôpital moderne à Filadelfia.
La Coopérative de chaque colonie est responsable des activités économiques de la colonie. Ce supermarché moderne appartient à la coopérative de Filadelfia ainsi que l'hôtel Florida, la laiterie et plusieurs autres commerces.
Le musée Unger et plus particulièrement son directeur Gundolf Niebuhr fut une véritable mine d'or d'informations sur l'histoire des trois colonies et sur leur fonctionnement prospère actuel.
J'ai été impressionné mais j'ai observé quelques indigènes qui flânaient sur la rue principale de Filadelfia attendant que quelqu'un les embauche. De temps en temps, un fermier arrivait avec sa camionnette et choisissait quatre ou cinq ouvriers qu'il faisait monter dans la boîte à l'arrière pour une journée de travail aux champs.
C'est alors que j'ai réalisé que le "Miracle mennonite" n'était pas seulement dû à la technologie moderne et à une bonne administration mais dépendait de la main d'oeuvre bon marché des Indiens Lengua qui vivaient ici avant leur arrivée.
Une simple enquête révéla que 27 000 "Indiens" qui habitaient leur propre "zone réservée" faisaient la majorité du travail manuel pour les "élus de Dieu" mennonites qui pouvaient ainsi concentrer leurs efforts à l'"administration de l'économie" de la région.
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec le succès économique du peuple religieux afrikaner "élu de Dieu" qui "gérait l'économie" de l'Afrique du Sud aux dépens du peuple indigène noir ou avec le peuple israélien "choisi par Dieu" qui ambitionnent de "gérer l'économie du Moyen-Orient" avec l'aide des fondamentalistes religieux américains appuyés par les compagnies pétrolières qui savent bien que l'ère du pétrole tire à sa fin.
J'admets qu'être un " bright" me donne des préjugés contre toutes les croyances surnaturelles mais même les croyants peuvent constater comment certaines religions ont utilisé la foi comme outil de pouvoir (pas leur propre religion bien entendu).
Filadelfia was an interesting laboratory of human behaviour but the time came to move south where the wild Chaco gave way to tended pasture land and cultivated fields. XXX Filadelfia fut un intéressant laboratoire d'étude du comportement humain mais le temps arriva de descendre vers le sud où le sauvage Chaco faisait place au tendre pâturage et aux champs cultivés.
L'autobus Golodrina que j'ai pris pour quitter Filadelfia était beaucoup mieux que celui de Stet Turismo que j'avais pris pour y arriver.
Je suis éventuellement arrivé à Asunción où j'ai pris le temps de relaxer et de digérer ce que j'avais vu.
On voit ici le "Pantheon de los Heroes" construit pour honorer la mémoire des dictateurs Lopez (le père Carlos Antonio et le fils Francisco Solano) qui furent responsables de la catastrophique Guerre de la Triple Alliance avec le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine en 1865.
L'existence de ce panthéon peut être expliquée par le fait que la plus grande partie de sa construction fut réalisée sous la dictature de Francisco Solano Lopez mais la dédicace de la grande Plaza de Los Heroes, dont cette fontaine ne représente qu'une petite partie, est étrange si on considère à quel point le Paraguay a souffert sous les dictateurs Lopez.
La cathédrale métropolitaine fait face à la Plaza de Armas où sont également situés le sénat et la chambre basse.
He Voici l'édifice du sénat...
...et la chambre basse (Camara de Diputados), faisant également face à la Plaza de Armas
À quelques coins de rue à l'ouest se trouve l'impressionnant Palacio de Gobierno, le siège du pouvoir qui fut si souvent entre les mains de dictateurs.
La température était misérable et je n'avais pas pu rejoindre les gens que j'espérais rencontrer, alors, j'ai senti le besoin d'un changement et j'ai pris un autobus pour Ciudad del Este plus tôt que je ne l'aurais fait autrement.