Le neuvième jour, l'Orlova se mit à l'ancre au large des Îles Gannet (face à la ville de Cartwright), assez longtemps pour une randonnée d'observation d'oiseaux en zodiaque et continua ensuite vers le sud pour visiter un site viking à l'Anse-aux-Meadows à l'extrémité nord de l'île de Terre-Neuve. De la mer, le site est accessible par le port bien protégé de St-Anthony, la plus grande ville dans la péninsule du nord, que vous pouvez examiner dans le panorama mobile de 360 degrés ci-dessous. Le gros édifice à droite du quai est l'hôpital régional. On peut mentionner ici que les soins médicaux sont gratuits pour tous les Canadiens partout au pays.
Ce panorama mobile de 180 degrés montre la baie peu profonde où environ 80 Vikings sous la direction de Leif Eiriksson sont censés avoir accosté dans leurs drakkars en bois aux environs de l'an 1000 pour fonder une colonie dont les vestiges archéologiques furent découverts en 1960.
La remarquable sculpture formant une arche au-dessus du sentier du musée au site archéologique, symbolise la fermeture du cercle de l'expansion de l'espèce humaine autour de notre planète.
L'élément stable arrondi à gauche représente les Inuits qui émigrèrent dans cette région en venant de la Sibérie il y a environ 20 000 ans et l'élément dynamique à droite représente l'arrivée des Vikings d'Europe il y a mille ans.
Le site archéologique fut décevant après tout le battage publicitaire à son sujet. C'est tout ce qu'il y avait à voir. Les vestiges des maisons de tourbe ont été ensevelis après l'excavation donc les remblais que vous voyez sont évidemment récents.
Je ne doute pas de l'authenticité de la preuve d'une occupation humaine
à cet endroit mais je suis sceptique au sujet de l'interprétation détaillée
que nous en a présentée notre verbeux guide.
Je fus plus impressionné par cette épingle de bronze qui est une preuve irréfutable de la présence des Vikings.
Le site réel était peu captivant mais la reconstitution moderne du mode de vie possible des Vikings était colorée et intéressante.
On dit que la structure de ces maisons de tourbe est basée sur des preuves trouvées sur le site. On a découvert des maisons de tourbe semblables sur la côte du Groenland. Voici un exemple d'une maison de tourbe du 18e siècleà Sisimiut.
Les touristes adorent les reconstitutions spéculatives comme cet intérieur d'une maison viking éclairée par des puits de lumière.
Les détails de cette construction sont indubitablement spéculatifs mais néanmoins intéressants.
On a trouvé tellement de bateaux Vikings faits de planches clouées depuis la Norvège jusqu'en Espagne et en Mer noire que l'authenticité de cette reproduction est plutôt vraisemblable.
Les Vikings ont laissé des preuves de leur production de petites quantités de fer dans des fours à charbon de bois semblables à celui de cette forge reconstituée.
Le site archéologique viking officiel était tellement populaire auprès des touristes qu'on a construit Norstead (dans le style de Disneyland) à proximité pour satisfaire la demande et relancer l'économie locale.
Norstead possède une église surmontée d'une croix (les souverains de l'Islande venaient de se convertir au christianisme en l'an 1000).
Le grand hangar à bateaux fait de mottes de tourbe de Norstead abrite "Snorri", une réplique bien construite des drakkars des Vikings dont les voiles rouge sang et les féroces guerriers fous, terribles manieurs d'épées terrorisèrent l'Europe de 800 à 1000 AD.
Lorsque les Vikings abandonnèrent leurs dieux traditionnels, Odin, Tor, etc.pour adopter le christianisme aux environs de 1000 AD, ils apprirent à craindre la mort et perdirent leur irrésistible caractère guerrier.
Ici nous quittons la baie French qui protège St-Anthony des eaux furieuses de l'Atlantique nord, pour nous déplacer vers le sud jusqu'à notre prochain arrêt à Bonavista. Plusieurs villes et sites géographiques ont des noms français parce que les Français furent les premiers Européens à s'établir à Terre-Neuve et sur la côte Atlantique du Canada. Les colons français de Terre-Neuve furent épargnés du nettoyage ethnique exécuté par les Britanniques sur les colonies acadiennes plus au sud parce qu'ils étaient peu nombreux et que leurs terres avaient peu de valeur agricole.