Derrière cette fontaine construite par le sultan Ahmet III, s'élèvent les murailles extérieures du palais Topkapi.
La porte impériale, à côté de la fontaine du sultan Ahmet III et de Aya Sofya, donne accès à la première cour du palais Topkaki, aussi connue comme la cour des Janissaires, maintenant devenue le parc Gülhane ouvert à tous.
Le grand parc Gülhane est maintenant apprécié de la population locale qui va s'y promener la fin de semaine et les jours de congé. Il contient trois ou quatre petits musées et entoure une seconde muraille à travers de laquelle la barrière centrale que l'on voit ici donne accès à la seconde cour du palais.
Le palais Topkapi, construit par Nehmet le Conquérant aux environs de 1460, s'étend sur quatre cours successives dont l'accès était réservé à moins en moins de monde, tout comme c'était le cas à la Cité Interdite de Beijing, qui fut aussi construite au 15 siècle.
L'ensemble des principaux bâtiments, le harem impérial, réservé au sultan, ses femmes, concubines et enfants, est situé au-delà de cette tour, la Tour de la Justice qui s'élève au-dessus de la salle du conseil que l'on voit ici dans la seconde cour.
Jusqu'à 500 personnes vivaient dans les quelques 300 chambres du harem. Cela m'a pris une demi-journée pour les visiter la dernière fois en 1965 alors j'ai laissé faire cette année. Vous n'avez rien perdu parce qu'il était interdit de prendre des photos à l'intérieur du harem!
On dirait que tous les grands palais possèdent un arsenal qui sert à exposer les outils de la violence par laquelle le propriétaire avait acquis et maintenu son pouvoir. Topkapi ne fait pas exception et le voici.
Comme tous les grands palais, Topkapi a aussi des chambres aux trésors pour montrer le résultat des pillages accumulés par l'empire, ici, quelques-unes sont dans le harem et d'autres peuvent être visitées dans la troisième cour.
Les individus privilégiés qui étaient autorisés à passer de la seconde à la troisième cour par cette porte étaient sans nul doute heureux d'être ainsi honorés. C'est sans doute pourquoi ils l'ont nommée la Porte de la Félicité!
La Porte de la Félicité se trouve juste derrière ces deux édifices: la salle d'audience dans le fond et la bibliothèque blanche de Ahmet III par devant.
Peut-être que la Porte de la Félicité tient son nom du plaisir extrême éprouvé en présence du sultan lui-même dans la salle d'audience!
Cet édifice dans la troisième cour héberge des objets saints dont des prétendues reliques du prophète Mohammed.
En regardant derrière l'endroit d'où j'ai pris la dernière photo, on aperçoit la caserne du trésor au centre, où sont exposés des calligraphies, des enluminures et des miniatures, et on peut deviner le bâtiment du trésor impérial, caché derrière les arbres.
Traversant maintenant dans la quatrième cour, on arrive devant cette ravissante mosquée qui surplombe le Bosphore. C'était fermé à clé lors de ma visite alors je n'ai pas su pourquoi on la nommait la mosquée du Sofa. De toute façon, la vue sur l'étendue d'eau était superbe!
Cet élégant pavillon dit "kiosque de Baghdad" de l'autre côté de la quatrième cour offre une belle vue depuis sa terrasse.
Voici la terrasse surplombant la Corne d'Or qui, dans les temps impériaux, était un port achalandé rempli de navires venant de toutes les parties du monde connu de l'époque.
Je peux imaginer les grands sultans, contemplant ce qui était alors le nombril de l'univers et je me demande combien d'entre eux ont eu envie de se libérer du poids de leurs responsabilités pour découvrir comment le monde était vraiment, comme le fit Pierre le Grand.
Regardant du kiosque de Baghdad vers le harem, cette petite niche au toit doré était probablement l'endroit où les sultans faisaient leurs rêves éveillés, le regard porté sur le coeur de leur empire.
Comme dernière photo de Topkapi, je vous offre cette vue de la terrasse à partir des sombres arcades du mystérieux harem interdit que je visiterai certainement de nouveau un jour.
J'espère que vous avez aimé laisser courir votre imagination à Topkapi. Si ça n'a pas fonctionné, essayez de voir quelles aventures peuvent vous inspirer les photos du grand bazar d'Istanbul qui suivent...
Le bazar d'Istanbul est vraiment immense, il comprend de larges avenues comme celle-ci, plusieurs grands hans qui abritaient jadis des caravanes de chameaux, des rues comme celles ci-dessous, des ruelles étroites et quelques coins sombres où tout peut arriver.
Le bazar d'aujourd'hui est plutôt moderne et manifestement bien surveillé mais essayez d'imaginer la sensation de le visiter au 19e siècle, ou au 17e, ou même au 15e quand Nehmet le Conquérant en débuta la construction.
Il n'y a généralement pas de télévision dans les hôtels bon marché où je loge quand je voyage. Visiter des endroits historiques comme Topkapi et le bazar éveillent des rêves d'aventures bien plus excitantes que les émissions courantes de la télé. Je n'ai donc pas besoin de télé sur la route (excepté peut-être pour écouter les nouvelles lorsque je peux comprendre la langue).
Je mentionne cela parce que certains lecteurs m'ont dit qu'ils utilisaient mes photos et récits pour stimuler leurs rêves... c'est parfait, je fais aussi la même chose quand je suis enfoncé dans le confort de ma maison.
Je rêve beaucoup mais j'ai seulement des rêves ordinaires, terre-à-terre, où je fais des choses bizarres avec des gens étranges dans des endroits éloignés. Je fais toutes sortes de rêves mais ils se produisent toujours dans le vrai monde matériel. Il y eut un temps où j'aurais aimé rêver du monde spirituel mais ça ne s'est jamais produit...
La page suivante traite des derviches tourneurs qui semblent pouvoir rêver du monde des esprits aussi souvent et aussi loin qu'ils le désirent.