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Précédent: Kosrae
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Capitale: Kolonia
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Les premiers hommes sont arrivés à Pohnpei vers 200 av. J.C. après avoir migré pendant plusieurs siècles à travers les îles qu'ils ont rencontrées sur leur route (Nauru, Kosrae) en venant de la région des Îles Salomon-Vanuatu. Les gens du pays locales prétendent que le premier gouvernement centralisé fut établi dès 500 av. J.C. par la dynastie Saudeleur qui régna jusqu'à 1450 av. J.C. Cette date initiale est contestable mais il y a des preuves que la construction de Nan Madol, le centre religieux, social et politique Saudeleur aurait débuté quelque part entre 1100 et 1200 av. J.C. 
Nan Madol est constitué de 92 îlots artificiels faits de colonnes prismatiques de basalte sur des battures au sud de l'île de Temwen sur la côte est de Pohnpei. Entre 500 000 à 750 000 tonnes métriques de roches furent extraites, transportées et érigées avec des outils de l'âge de pierre pour créer cette "Venise Océanique". Le centre était principalement cérémonial et funéraire mais il servait aussi de résidence à une petite élite de moins de 1 000 nobles et prêtres à l'époque où la population totale de l'empire atteignait 25 000, à son apogée près de la fin de la dynastie Sandeleur. Nan Madol demeure un des grands mystères des civilisations primitives de
l'âge de pierre tout comme d'autres ruines telles que
la
Grande Enceinte de Zimbabwe dans le pays du même nom.
Plusieurs
livres et traités ont été écrits sur Nan Madol mais
plusieurs questions demeurent sans réponse telles que:
Le dernier Saudeleur fut vaincu par Isokelekel qui prit le titre de Nahnmwarki et établit le siège de son pouvoir à Nan Madol comme l'avait fait le Saudeleur avant lui. Selon la légende, Isokelekel serait né du dieu du tonnerre et d'une femelle humaine de Kosrae d'où il lança son assaut sur Pohnpei avec seulement 333 hommes. Les Nahnmwarki continuèrent à gouverner en despotes mais Nan Madol avait été abandonné lorsque les premiers Européens arrivèrent, au début du 19e siècle. Les Îles Caroline (Kosrae, Pohnpei, Chuuk et Yap) ont été assujetties à l'impérialisme de quatre régimes étrangers: l'Espagne (1830-1886), l'Allemagne (1886-1899), le Japon (1914-1945) et les États-Unis d'Amérique (1945-1986). Maintenant les insulaires sont dans la situation peu enviable d'avoir acquis le goût des agréments modernes sans avoir développé la capacité de produire quoique ce soit qu'ils pourraient offrir en échange... |
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L'aéroport international de Pohnpei est construit sur l'île de Takatik à l'ombre du grand rocher de Sokehs qui est un des points de repère principaux de l'île.
Voici le rocher de Sokehs sur l'île de Sokehs vu du côté opposé à l'aéroport.
Durant leur règne de 31 ans, les Japonais ont fortifié Pohnpei et particulièrement le rocher de Sokehs qui fut transformé en un mini Gibraltar garni de canons antiaériens et navals, d'abris et de tunnels.
À Kolonia j'ai logé à l'hôtel Sea Breeze où j'avais une belle chambre avec l'air climatisé pour 35 $ américains.
Voici le minuscule musée de Pohnpei. J'ai été plutôt déçu par le manque d'informations détaillées sur l'intéressante dynastie Saudeleur qui a dominé Pohnpei de 500 à 1450 av. J.C. ainsi que sur la série de "Nahnmwarki" qui a suivi.
Ces bureaux de télécommunications et antennes paraboliques desservent non seulement Kolonia mais aussi et surtout, Palilir qui est la capitale des États Fédérés de la Micronésie (EFM).
Les EFM sont nominalement indépendants mais en fait, ils dépendent de l'aide financière provenant de leur Alliance de Libre Association avec les États-Unis, pour les deux tiers de leur budget de 160 millions de dollars. La location de permis de pêche à des intérêts japonais, coréens et taïwanais rapporte environ 20 millions mais les ressources marines de la fédération ne récupéreront pas si elles continuent à être surexploitées comme maintenant.
Le Collège de Micronésie a un aspect de "maison de poupées" mais c'est normal, la population de Pohnpei n'est que de 37 000 habitants.
Le niveau de vie à Kolonia est élevé car les deux tiers des travailleurs sont employés par le gouvernement (C'est-à-dire... en fait, payés par les États-Unis)
Ce restaurant sur pilotis est un bon endroit pour admirer le coucher de soleil en sirotant une boisson rafraîchissante.
J'ai été de nouveau chanceux, en rencontrant un intéressant expatrié italien, Robert Tona, qui m'a emmené voir la capitale Palikir.
Ces beaux édifices gouvernementaux sont très impressionnants compte tenu de la faiblesse de l'économie sous-jacente.
Voici un autre bel édifice dont le style s'inspire des salles communautaire traditionnelles. Il a vraiment fière allure!
Les EFM sont nominalement indépendants mais "celui qui paie le musicien choisit la mélodie", surtout lorsqu'il n'y a pas d'autre moyen de survivre!
Voici Nett Bay, juste à l'est de Kolonia.
Roberto Tona, son épouse coréenne Terumi, leurs deux fils et moi sommes allés visiter les fameuses ruines de Nan Madol sur la côte est de l'île.
Roberto et Terumi étaient des missionnaires nouvellement arrivés ardemment désireux de faire connaître les enseignements du Messie, le Révérend Sun Myung Moon, fondateur de l'Église de l'Unification!
Ils m'ont raconté comment leur mariage avait été arrangé par le Révérend Moon qui les avait choisis pour apporter la lumière à l'obscure Micronésie.
J'aime bien me faire photographier avec des enfants heureux alors lorsque ce groupe s'est approché pour me regarder prendre des photos, Roberto a pris celle-ci.
Nan Madol n'est pas très loin de Kolonia mais la route devient plus raboteuse à mesure que l'on avance dans la jungle. C'était donc une bonne chose que Roberto ait eu un véhicule à 4 roues motrices.
Ce n'est pas tout le monde qui est sur la liste de paye du gouvernement!
Roberto et Terumi venaient juste d'arriver quelques semaines auparavant. Ils étaient bien conscients des critiques lancées contre leur église par d'anciens membres et étaient encore à tâter le terrain pour se faire une place dans la communauté de l'île en espérant éviter les pièges d'un mauvais départ.
Voici un dépanneur dans la brousse.
Je n'ai pas manqué d'exprimer mon scepticisme à l'égard des religions et ils n'ont pas insisté alors nous avons eu d'intéressantes conversations sur la logistique du travail missionnaire. C'est à peu près équivalent à ouvrir une succursale ou une franchise pour vendre des "machins" ou des "trucs muches".
La route devient plus étroite lorsqu'on se rapproche de Nan Madol.
Finalement, nous rejoignons l'île de Temwen et les battures de corail sur lesquelles furent construits les 92 îlots de Nan Madol il y a de cela 8 ou 9 siècles. La plus grande partie de l'ancienne "Venise" est recouverte d'une végétation très dense qui cache tout sauf les structures les plus évidentes.
Le sentier dégagé nous a conduit à cette grande structure que j'ai réussi à montrer ici en assemblant trois photos distinctes.
Il n'y avait pas d'enseigne mais je l'ai identifiée plus tard comme étant la double enceinte funéraire "Naudauwas" qui recèle la tombe du dernier Saudeleur.
Voici mes amis missionnaires, bien intentionnés mais égarés, avec leurs deux fils.
Il serait facile de les blâmer de chercher à enrôler plus de victimes dans la secte Moonie que la "sagesse conventionnelle" considère comme une escroquerie basée sur le lavage de cerveau. Où est la ligne de démarcation? Toutes les organisations religieuses ne pratiquent-elles pas le lavage de cerveau?
Personnellement, je pense qu'il ne peut y avoir de faute si un adulte consentant choisit d'acheter un machin "A" dans un marché libre où d'autres machins compétitifs sont aussi offerts, même si ce machin "A" est complètement sans valeur.
Quelques-unes de ces grosses poutres de basalte pesaient jusqu'à cinq tonnes!
C'est une toute autre affaire si la contrainte est utilisée comme c'est régulièrement le cas chez une secte très bien connue que je ne nommerai pas par peur d'être poursuivi en justice (mais vous savez tous à quels bandits je pense). Ou si le lavage de cerveau est imposé à des jeunes avant qu'ils n'aient eu le temps de développer la capacité de juger par eux-mêmes. C'est pourquoi je suis d'avis qu'il est d'importance capitale d'insister sur la complète séparation entre l'Église et l'État et de protéger les écoles publiques de toute influence religieuse. Je pense au contraire qu'il serait dans l'intérêt de "la démocratie" d'introduire des cours de pensée critique dès l'école primaire pour fournir aux citoyens les moyens de se protéger de la manipulation par les média.
À l'intérieur de la muraille externe il y avait une enceinte interne dont voici une partie.
Dans les pays civilisés, la fraude est reconnue avec raison comme un crime car chacun devrait être protégé des fausses prétentions qui empêchent un acheteur de faire un choix éclairé. Mais la fraude est légalement reconnue seulement lorsqu'on peut prouver que la prétention frauduleuse est fausse. Le domaine du surnaturel est hors de l'atteinte des cours de justice parce que ce qui est supposé s'y passer ne peut être ni prouvé, ni falsifié. Si des adultes consentants, n'ayant subi aucun lavage de cerveau depuis l'enfance ni aucune contrainte, veulent donner tout leur temps et argent au Révérend Moon ou à tout autre gourou ou chaman, c'est leur problème. Ils peuvent bien être victimes d'eux-mêmes si c'est ce qu'ils cherchent. Quant à mes amis missionnaires, je ne sais pas s'ils étaient des victimes crédules ou des complices conscients de l'escroquerie Moonie.
La raison d'être de cette immense double enceinte "Naudauwas" était manifestement de protéger et honorer les restes des Saudeleurs dont la tombe était recouverte des mêmes grosses poutres de basalte.
Il ne reste plus rien, même pas de la poussière d'os. Plusieurs Saudeleurs et les Nahnmwarki qui leur ont succédé furent inhumés ici. Étaient-ils les victimes crédules de quelque prêtre illuminé ou bien les complices conscients de l'escroquerie utilisée par l'élite au pouvoir pour exploiter le peuple naïf qui obéissait à toutes leurs volontés?
Finalement, sur un ton plus léger avant que je ne parte pour Chuuk, voici une dernière photo du mur côté sud.
Si vous avez trouvé ces photos intéressantes, vous aimerez la série que j'ai trouvée sur le site "Controlled Burn" qui montre clairement l'angle à partir duquel chaque photo a été prise.
