Capitale: Guatemala City
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J'ai couvert l'histoire précolombienne du Guatemala dans la page sur l'histoire de la nation maya donc je vais mentionner seulement quelques événements de la post-colombienne que je perçois avoir fait du Guatemala ce qu' il est aujourd'hui. La culture maya avait vécu sa décadence (900 à 1000 AD), et la renaissance toltèque-maya entrait elle-même dans sa décadence à cause des conflits entre les Cocom et les Xiu lorsque les Espagnols attaquèrent en 1530 après avoir d'abord éliminé les puissants Aztèques. L'éradication brutale de la culture maya par les Espagnols se classe dans la même catégorie que le génocide des Arméniens chrétiens par les Turcs musulmans en 1915 et que l'holocauste perpétré sur des Juifs par les Nazis durant la deuxième guerre mondiale. Après la conquête, la majorité Maya survécut en adoptant un christianisme contrefait qui cachait ses divinités traditionnelles. Elle survécut, mais elle fut complètement exclue des centres du pouvoir pour lesquels se battaient les extrémistes conservateurs et libéraux avec une violence caractéristique de l'héritage espagnol dans ses ex-colonies. Après l'indépendance de l'Espagne en 1821 et du Mexique en 1823 et la dissolution de la Fédération d'Amérique centrale en 1840, le Guatemala fut dirigé par une succession de dictateurs conservateurs avec de rares intervalles de régimes libéraux. Après la deuxième guerre mondiale, un président libéral, Juan José Arévalo, élu en 1945, institua la sécurité sociale nationale, et certaines autres réformes progressistes qui furent poursuivies en 1951 par son successeur Jacobo Arbenz Guzman. Lorsque Arbenz déclara son intention d'effectuer une réforme agraire, les États-Unis organisèrent en 1954 une invasion à partir du Honduras menée par des officiers guatémaltèques exilés pour empêcher la distribution des vastes terres de la United Fruit à ceux qui les cultivaient. La violence des protestations et de la répression augmentèrent d'année en année et atteignit un sommet sous le général José Efrain Ríos qui s'empara du pouvoir en 1982. Amnistie Internationale estime que la violence politique a coûté 60 000 vies dans les années '70 et un autre 15 000 durant le terme de 11 mois de Ríos Montt. En 1983 Ríos Montt fut destitué par Oscar Humberto Mejia Victores qui continua le bain de sang que l'on évalue à 100 assassinats politiques et à 40 enlèvements par mois. Le scandale de ces excès devint si grave que les États-Unis durent retirer leur appui aux militaires. Trois élections conduisirent des civils au pouvoir en 1985, 1990 et 1996 mais la lutte guerrière continua jusqu'à ce qu'un accord de paix soit signé entre l'Union Révolutionnaire Nationale Guatémaltèque (URNG) et le gouvernement en 1996 après 36 ans de guerre civile. Le Guatemala a maintenant une petite "classe moyenne" mais les 20 % mieux nantis de la population jouissent d'un revenu 30 fois supérieur à celui des 20 % plus pauvres. Le Coefficient Gini du Guatemala se maintient autour de 0,60, un des plus élevé au monde. |
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J'ai choisi des photos du Salvador prises en 1993 pour montrer les ruines mayas de Tazumal et de San Andrés. En fait, je n'ai pas visité le Salvador cette année. J'ai pris un camion de Copán Ruinas à la frontière du Guatemala, ensuite un autobus jusqu'à Chiquimula et un deuxième autobus pour la ville de Guatemala. J'ai trouvé une belle chambre peu dispendieuse au Hospedaje de Oslo, à mi-chemin entre le quartier peu sécuritaire des terminus d'autobus et la Plaza Major.
La ville fut fondée en 1776 pour devenir la capitale après qu'un tremblement de terre eut détruit l'ancienne capitale Antigua. Le nouvel emplacement était aussi instable. La nouvelle capitale fut presque complètement détruite en 1917 et endommagée à nouveau en 1976
Le Palacio Nacional, que l'on voit ici, est le siège du pouvoir au pays. Le manoir présidentiel est juste derrière. Formellement le Guatemala a une constitution démocratique mais le pouvoir réel, concentré entre les mains d'un petit nombre de familles propriétaires terriennes et celles de compagnies étrangères, a été exercé par des dictateurs de droite pendant la majeure partie de l'existence du pays.
Le Guatemala panse encore les plaies (200 000 morts, un million de réfugiés) d'une guerre civile de 36 ans qui se termina par la signature d'un accord de paix au Palacio Nacional le 29 décembre 1996. La guerre civile est terminée mais les inégalités qui l'ont causée demeurent, 70 % des terres sont détenues par moins de 3 % de la population et la discrimination envers les indigènes (60 % de la population) est une pratique tolérée, héritée de la croyance espagnole en la suprématie des blancs, adaptée pour leur propre bénéfice par les métis ladinos.
Pourtant , les ancêtres de ces gens que l'on piétine, les Mayas, ont créé la civilisation la plus avancée de l'époque précolombienne, la première à concevoir un calendrier précis et la seule à avoir développé une méthode d'écriture.
Le "Museo Nacional de Arqueologia y Etnologia" de la ville de Guatemala vaut définitivement une visite. C'est paradoxal que le Guatemala pourtant si fier des Mayas traite si médiocrement leurs descendants.
Ayant visité Tikal en 1993, j'étais particulièrement intéressé par cette maquette idéalisée qui montre toutes les structures que l'on peut imaginer à partir des ruines du site qui furent explorées à date.
Si j'avais su que j'écrirais sur Tikal en 2001 j'y aurais pris plus de photos en 1993.
À l'arrière-plan on aperçoit le Temple I vu de l'arrière du Temple II.
En bas à gauche, le Temple I, en regardant vers l'est de la terrasse de l'Acropole Nord et à droite, le Temple II vu de l'autre côté de la Plaza est. Le type au premier plan est un bourlingueur espagnol rencontré là, Alejandro Crespillo.
Et me voilà, devant l'Acropole Nord.
et voici Alejandro et son ami Antonio Garre Lopez que j'ai revu lorsque j'ai visité "La Costa del Sol" en 1999.
Du haut du temple IV une vue sur la jungle sans relief qui faisait jadis partie de l'empire Maya.
La situation misérable dans laquelle se trouvent présentement les indiens mayas est due en partie à l'absolutisme de l'Église catholique espagnole qui a consciencieusement fait disparaître tout ce qu'elle a pu de la culture païenne maya. Les temples et les idoles furent détruits et des milliers de livres mayas furent brûlés. Il en subsista seulement trois, le Codex de Dresden conservé dans cette ville, le Codex Tro-Corteianus gardé à Madrid et le Codex Peresianus qui se trouve à Paris.
La cathédrale Metropolitana fut terminée en 1815 plus d'un siècle avant la construction du Palacio Nacional juste à côté sur la Plaza Central.
L'Église catholique exerce un pouvoir considérable au Guatemala comme partout ailleurs en Amérique latine mais elle a perdu du terrain au profit de religions protestantes évangéliques comme conséquence de son étroite association avec l'extrême-droite et les grands propriétaires terriens.
Catholiques ou protestants, les ladinos sont très religieux.
Les indiens mayas sont également religieux et la plupart pratiquent encore leur ancienne religion en dépit de tous les efforts de l'Église pour l'éliminer.
Les Mayas n'ont pas eu trop de mal à absorber le christianisme et à le mêler à leurs propres croyances qui sont compatibles à plusieurs égards. Les croyances mayas intègrent une vie après la mort soit dans un paradis à 13 niveaux ou dans un enfer à 7 niveaux, "Xibalba". Les Chrétiens avaient plusieurs saints et les Mayas avaient d'innombrables divinités et ancêtres déifiés. Les Mayas ordinaires ne pouvaient guère espérer communiquer avec les dieux eux-mêmes; ils devaient avoir recours à un clergé sacro-saint tout comme les Catholiques.
Finalement, il était évident pour les Mayas que la religion catholique était aussi inséparable du pouvoir espagnol que leur religion l'était de leurs propres élites dominantes.
Parmi les nombreux saints et dieux mayas-chrétiens il y a le pittoresque, buveur de rhum et fumeur de cigares, Maximón vénéré par les Mayas Cakchiquels autour de Santiago sur le Lac Atitlan. Leurs adversaires traditionnels, les Mayas Quiché de Zunil ont un dieu-saint de mauvaise réputation équivalente nommé San Simón!
Après qu'un tremblement de terre majeur eut détruit la capitale sur ce site en 1773, le siège du gouvernement fut déménagé sur un nouvel emplacement que l'on espérait plus sécuritaire. C'était un vain espoir parce que la nouvelle capitale, la ville de Guatemala, fut presque complètement détruite en 1917.
Antigua fut graduellement reconstruite en conservant son caractère colonial traditionnel, son architecture et ses rues de galets. Elle fut déclarée monument national en 1944 et élevée au rang de Site de Patrimoine Mondial par l'UNESCO en 1979.
Mon amie Mariana Landaverde et sa sur Edna, photographiées ici devant la fontaine du parc central d'Antigua, ont marqué un point en me conduisant autour de la vieille ville par un bel après-midi.
J'avais passé quelque temps ici en 1993 pour apprendre l'espagnol. C'était donc un double plaisir pour moi d'apprécier la beauté de la ville et de me rappeler des bons moments que j'y avais vécus.
Antigua est entourée par trois volcans, Acatenango à l'ouest, Fuego au sud-ouest et Agua au sud-est. Ici on voit Agua pris de la rue entre la cathédrale et le parc central.
La "Catedral de Santiago", bâtie en 1542, a été endommagée par des tremblements de terre et reconstruite à plusieurs reprises. Elle est encore en restauration.
Voyez donc la couleur de ces arbres Jaracanda!
et le style de ces rues de galets.
Des couleurs audacieuses et des fleurs partout.
Arco de Santa Caterina.
Iglesia de la Merced.
Pas étonnant que l'UNESCO ait déclaré Antigua Site du Patrimoine Mondial!
Il n'y avait pas beaucoup de touristes cette journée-là. C'était parfait pour nous mais pas pour les artisans cakchiquels qui tentent de gagner leur vie avec leur artisanat.
Voici une autre vue du volcan Agua prise des jardins de l'hôtel cinq étoiles Casa Santo Domingo.
L'hôtel fait un très bon usage des ruines de l'ancienne église et du couvent "Santo Domingo" autour desquels il est bâti. C'est comme un musée...
Le Santo Domingo est aussi un des meilleurs restaurants de la ville. Un excellent repas fut le couronnement d'une journée parfaite avec Edna et Mariana.
Mariana Landaverde est une traductrice professionnelle. Je lui dois beaucoup car elle est responsable d'une grande partie de la version espagnole, très appréciée comme vous pouvez le constater en jetant un coup d'oeil à mon livre d'or.
Je n'ai aucune hésitation à recommander Mariana et son équipe de traducteurs. Vous pouvez la rejoindre à <mlandaverde@gold.guate.net.gt>.
Mariana est aussi la talentueuse conceptrice et la webmestre du site web de son église évangélique, "El Refugio de la Oveja" au Guatemala.
Lorsque je suis arrivé à la ville de Guatemala, Emilio le père de Mariana et son ami Jesus avaient planifié de visiter Candelaria, un petit village de pêche près de Iztapa sur la côte du Pacifique. Ils m'ont spontanément invité à me joindre à eux ce que je fis naturellement.
Dans l'ordre habituel, Jesus, moi-même et Emilio, leurs amis Efigenio et José Edwin Castillo avec Doña Marta et les enfants à l'avant.
La maison de Don Efigenio, typique de celle d'un prospère fermier-pêcheur de cette région, où j'ai bénéficié d'un genre d'hospitalité qui a disparu de l'Amérique du Nord et de l'Europe surdéveloppées.
José Edwin me montrant un unique "pez lagarto" ou poisson alligator qu'il avait attrapé et préparé pour nous.
Je n'avais jamais vu un poisson aussi étrange avec sa mâchoire d'alligator, sa peau blindée et sa queue d'apparence préhistorique (elle avait l'air de celle d'un coelacanth). La peau ferme était délicieuse frite dans le beurre sur un feu ouvert.
Nous avons visité certains des amis de Jesus et on nous a servi de la nourriture et de la boisson à chacun des arrêts. Autour de cette table, Emilio, Urban Urbano, José Edwin, Doña...., Jesus,...., et Efigenio.
Dans cette autre maison, Doña...nous fait cuire des canards. Nous nous sommes gavés comme des porcs et avons bu de la bière comme des poissons mais nous avions la bonne excuse qu'il eut été impoli de refuser l'hospitalité de ces braves gens.
Finalement, pour digérer, nous avons paressé sur le balcon de cette maison que Urba Urbano avait construite sur la côte pour louer à des touristes ou à des gens de la ville.
Je commençais à découvrir des aspects du Guatemala qui m'étaient inconnus auparavant.