Capitale: Tbilissi
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La Géorgie a une histoire longue et mouvementée. L'isthme entre la Mer Noire et la Mer Caspienne a été l'une des plus grandes voies de communication entre l'Europe et l'Asie. Les Grecs fondèrent des colonies sur la côte de la Mer Noire dès le 8ième siècle avant Jésus-Christ. Au 7ième siècle, des tribus Anatoliennes expulsées de ce qui est maintenant la Turquie Centrale se sont métissées avec les populations locales donnant naissance au royaume d'Ibérie qui fut sous domination Romaine du 1er siècle avant J.C. au 2ième siècle après J.C. Le 3ième siècle a vu la conversion de l'Ibérie au Christianisme. Au 4ième siècle, la partie ouest était rattachée à Constantinople pendant que l'est d'Ibérie tombait sous le contrôle Persan. Puis vinrent les Arabes qui érigèrent un émirat à Tbilissi au 7ième siècle. L'est et l'ouest d'Ibérie furent réunifiés au 10ième siècle par le roi Bagrat et les Arabes furent chassés de Tbilissi au 11ième siècle par le roi David II le bâtisseur, permettant à la Géorgie d'atteindre son apogée sous la Reine Tamara (1184-1213). Son royaume s'étendait de la mer Noire à la mer Caspienne. La terreur Mongole a soufflé sur le Caucase au 13ième siècle et un siècle plus tard ce sera la vague destructrice de Tamerlan. Ensuite la Dynastie Persane des Safavides et les turcs Ottomans se sont disputés ce carrefour jusqu'à ce que les Russes s'impliquent au 18ième siècle. A la fin du 19ième siècle, ils avaient annexé la totalité de l'isthme. Après la première Guerre Mondiale, les communistes prirent le dessus et fondèrent, en 1922, la République Fédérale Soviétique Transcaucasienne qui fut divisée en trois parties: la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan en 1936. Les troupes soviétiques maintinrent les tensions sous contrôle, mais rien ne fut fait pour améliorer les conditions des Chrétiens Arméniens du Karabakh isolés dans l'Azerbaïdjan Musulman ou celles des musulmans de l'Abkhazie isolés dans la Géorgie Chrétienne. Toutes les conditions étaient réunies pour les conflits sanglants qui secouèrent la Caucasie quand l'empire soviétique de désintégra. L'explosion eut lieu en 1991. Les Géorgiens voulurent quitter l'empire soviétique et les Abkhazes et les Ossetiens cherchèrent se séparer de la Géorgie. Une guerre s'en suivit et l'Abkhazie se déclara république indépendante en octobre 1993. Quelques 200 000 réfugiés fuirent l'Abkhazie posant de lourdes contraintes à l'économie Géorgienne. Un cessez-le-feu fut signé en mai 1997 mais de vraies négociations entre l'Abkhazie et la Géorgie n'eurent lieu qu'en juin 1997. Les négociations avec la république autoproclamée de l'Ossétie du Sud semblent également en bonne voie. |
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Le pont de la Reine Tamara sur le paisible fleuve Kura à Tbilissi.
J'avais quelques appréhensions en préparant mon voyage en Géorgie a cause de la récente guerre civile et des conflits régionaux persistants et plus particulièrement à cause d'une criminalité élevée, due aux difficultés économiques actuelles. J'étais donc doublement enchanté quand Merab Abdaladze, que j'ai connu grâce à Internet, m'a invité à partager à son appartement pendant mon séjour. Cela me permis de me sentir en sécurité.
La Cathédrale Sioni de Tbilissi sur le Fleuve Kura, vue du nord de la montagne Mtatsminda.
L'autobus de Bakou m'a laissé au milieu de la nuit sur une vaste place vide. Je ne savais pas où j'étais et il faisait très noir, à part quelques faibles lumières de ce qui se révéla être l'Hôtel Adzharia sur ploshchad Constitutsii au nord ouest de la ville. Le concierge me laissa entrer et dormir sur une chaise jusqu'aux premières lueurs du jour. J'ai attendu jusqu'à 8 heures du matin puis j'ai appelé Merab qui est venu me chercher pour m'amener à son appartement dans la vieille ville dans la partie sud-est de la ville.
L'Eglise Meteki sur un escarpement au bord du Fleuve Kura, vue du côté est du mont Mtatsminda.
Les conditions de la Géorgie post-soviétique après la guerre civile sont en fait très difficiles. Le produit national brut du pays était tombé à un cinquième de ce qu'il était en 1990, quand il s'est stabilisé en 1996. Merab est un scientifique a été obligé de quitter la recherche pour aller dans les affaires afin de survivre comme plusieurs de ses collègues.
Merab n'aurait put me recevoir d'une manière plus princière. Il a pris le temps de me promener et m'a fait rencontrer ses collègues à l'université, sa mère et quelques uns de ses amis dans la ville. Ici, Merab et moi regardions la ville, à partir du Fort Narikala. Quand il allait travailler j'aimais bien rester à la maison et utiliser son ordinateur pour écrire mes impressions sur le voyage et rester en contact avec Montréal et les amis un peu partout par l'Internet.
L'Hôtel de Ville sur ploshchad Lenina à deux pas de la maison de Merab. Merab a décidé que je devais voir le Caucase de près, aussi, le Samedi, Merab, son neveu Giga et moi partîmes pour les montagnes Kazbegi, à 150 km où nous avions été invités par sa nièce Tamar et son mari Gugua.
A vingt kilomètres au nord de Tbilissi nous atteignons Mtskheta où le fleuve Aragvi se jette dans le fleuve Kura. Le fort Bebristsikhe était une défense d'avant garde de la Tbilissi médiévale. Mskheta était la capitale d'Ibérie du 3ième siècle avant J.C. au 5ième siècle après J.C. C'est ici que le Roi Mirian fut converti au Christianisme par St Nino au 4ième siècle.
La Cathédrale Sveti Tskhoveli, ci-dessous, fut construite au 15ième siècle sur l'emplacement d'une cathédrale du 11ième siècle détruite par Tamerlan. Elle est extrêmement révérée par les Géorgiens comme étant la dernière demeure de plusieurs Rois Ibères.
Plus au Nord, nous arrivons au beau château Ananauri avec sa grande Eglise de l'Assomption près du Réservoir Zhinvali sur le fleuve Aragvi.
Il faisait beau temps et le paysage était splendide en longeant l'imposant Aragvi vers le nord. Remarquez à quelle hauteur a été construit ce petit village, hors de la portée des inondations de l'Aragvi.
En entrant dans le piedmont du Caucase, la vallée se rétrécit et se transforme en ravin. Nous quittons alors l'Aragvi qui coule vers le Sud, pour suivre le Terek qui emprunte le col Krestovy au Nord.
A l'entrée du village d'Arsha, cette ancienne tour est un poste de garde pour prévenir des invasions qui traversaient le Caucase par le col Krestovy, plus haut sur le fleuve Terek.
Merab me sert un excellent vin Géorgien au banquet d'une réunion de famille annuelle auquel j'ai eu l'honneur d'être invité.
Ce fut une expérience unique d'être traité comme un membre de la famille par ces Géorgiens heureux et hospitaliers. Le long week-end que j'ai passé avec eux est l'un des plus grands moments de tout mon voyage.
Ci-dessous, notre belle hôtesse, la nièce de Merab, Tamar Marsagishvili, son généreux mari Gugua Marsagishvili, Zurhab Areshadze un grand chanteur ami de la famille et Giga Kakusaadze le neveu de Merhab.
Un pique-nique en montagne est au programme pour le dimanche. Nous prenons place dans deux solides véhicules tous-terrains "Niva" et mettons le cap au Nord. Après un bout de route nous quittons la vallée du Terek pour grimper dans les montagnes avec des vues à vous couper le souffle de tous côtés.
Ce ruisseau d'eau glacée va rejoindre le Terek qui coule vers le nord au loin, de droite à gauche dans cette photo, bien plus bas que nous.
Où trouver meilleur site pour pique-niquer que ce riche pré agrémenté d'une source d'eau minérale naturellement gazeuse dans les hauteurs des monts Kasbegi?
Avec des panoramas comme ceux-ci, toutes les vicissitudes de la vie dans la Géorgie post-soviétique peuvent être oubliées... pour un moment.
C'était tellement agréable ici dans les montagnes que nous sommes restés une journée de plus avant de retourner à Tbilissi où, après avoir ramassé le visa que j'avais demandé au consulat d'Arménie, j'ai fait mes adieux à mon ami Merab et j'ai pris le train de nuit pour Erevan.