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Précédent: Géorgie
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Capitale: Erevan
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L'histoire de cette région comprend une première période de 2300 à 600 avant Jésus Christ, couvrant le développement des Royaumes des Urartus autour du lac Van et leur interminable lutte pour le contrôle des routes marchandes avec les Assyriens du sud, jusqu'à ce que les deux ne tombent sous le contrôle des Mèdes au sud et des Scythes au nord. Une seconde période, qui dure jusqu'à nos jours, débuta avec l'arrivée des tribus Hayk de Phrygie (l'actuelle Turquie Centrale) qui érigèrent un royaume dans le Van et seront connus sous le nom d'Arméniens. L'histoire des Arméniens est dramatique car ils furent assujettis à la domination étrangère pendant la moitié de leur 26 siècles d'existence en tant que peuple. Ils furent annexés à l'empire persan des Achéménides jusqu'en 330 avant Jésus Christ, puis eurent trois dynasties souveraines, les Orontes, les Artaxias et les Arsaces jusqu'en 430 après Jésus Christ, suivies par 4 siècles de domination étrangère, successivement par les Perses, les Byzantins et les Arabes. Ensuite ils eurent deux autres dynasties libres, les Bragat et les Reuben de 885 à 1400 avant de tomber sous la domination de l'empire Ottoman pendant 500 ans. Malgré ces tribulations les Arméniens ont toujours conservé leur religion et culture et ont développé une forte identité nationale. |
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Du train de nuit venant de Tbilissi, je pouvais voir le Mont Ararat dans le vaste territoire de la Turquie, autrefois occupé par l'ancienne Arménie. A son apogée sous Tigran le Grand en 83 avant Jésus Christ, l'Arménie comprenait l'actuel Azerbaïdjan et la Géorgie et s'étendait jusqu'en Iran et en Irak. Elle avait alors accès à trois mers, la Caspienne, la mer Noire et la Méditerranée.
Au 18 siècle, les Russes firent des incursions au Sud dans le territoire Ottoman et n'arrêtèrent pas leur progression jusqu'à la guerre russo-turque de 1870. Ils arrachèrent à la Perse la moitié nord de l'Azerbaïdjan, et aux turcs une partie de l'Arménie, laissant ainsi la moitié du territoire et 2,5 millions d'arméniens dans les mains des turcs. En 1894-96, des centaines de milliers de ces chrétiens arméniens furent massacrés en Turquie musulmane et en 1915 le gouvernement des Jeunes Turcs ordonna l'extermination de ce qui restait de la population arménienne. Plus d'un million de morts ont été recensés.
En 1936, la République Fédérale Soviétique Transcaucasienne divisée en trois républiques, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan obtint alors le contrôle du Karabakh, un îlot de chrétiens arméniens entourés d'Azéris musulmans. Ils votèrent pour la réunification avec l'Arménie lorsqu'ils eurent l'occasion de le faire en 1988 mais l'Azerbaïdjan s'opposa à la sécession. Une guerre s'en suivi et des milliers de réfugiés durent fuir dans les deux directions. Une partie du Karabakh tomba sous le contrôle des Arméniens et se déclara République indépendante en 1991. La lutte s'est apaisée mais l'enclave est virtuellement en état de siège et le problème demeure comme une bombe à retardement entre les deux États.
Le Musée d'Histoire et la Galerie d'Art se trouvent sur ploshchad Lenina qui marque le centre de la ville.
Je suis arrivé un jeudi matin et pris une chambre à l'hôtel Shirak à 20 dollars US par jour. J'ai appelé les trois contacts Internet que j'avais à Erevan, l'un était absent, les deux autres étaient trop occupés pour me rencontrer tout de suite mais Arthur Petrossian prit rendez-vous pour prendre un pot le lendemain soir.
Sur ploshchad Lenina se trouve aussi ce bel immeuble qui abrite le restaurant Ararat, des boutiques et des bureaux.
J'ai visité Erevan tout seul et à pied jeudi et vendredi m'arrêtant au musée, à la galerie d'art, à l'opéra, au marché central et dans les parcs.
L'édifice du Conseil des Ministres Arménien est un autre bel immeuble sur la ploshchad Lenina.
J'essayai en vain de trouver un accès Internet dans les réceptions des grands hôtels. J'écrivis des tas de cartes postales, je les expédiai par le bureau de poste de l'autre côté de la rue et je me suis promené comme n'importe quel touriste.
L'Opéra et le Théâtre au nord du centre ville.
Le vendredi, je me rendis au bureau de la compagnie aérienne à côté, et j'achetai un billet pour Odessa pour dimanche, payant à contre cœur 240 $ US pour cela, le double des 120$ que payent les Arméniens.
Un petit parc près de l'opéra et le théâtre.
Le Vendredi soir, Arthur arriva à l'heure dite, nous prîmes quelques verres de bière, et discutâmes à propos de la vie en Arménie et de mes voyages. Nous nous sommes bien entendus et il suggéra que nous allions au lac Sevan pour la journée du Samedi; je trouvai l'idée excellente.
Le lendemain matin, Arthur, sa femme Annetta et moi prîmes très tôt le bus pour le beau lac Sevan. Nous avons flâné sous un soleil brûlant en dégustant du fromage, des saucisses et des tomates, que nous prenions avec du lavash (pain arménien) pour le dîner. Par chance Arthur rencontra son ami Elos qui nous invita tous les trois à nous joindre à lui sur un voilier.
Le club nautique de Sevan (qui appartient à l'état) organisait une régate ce jour là et Elos Avakian avait l'usage d'un voilier comme celui-ci, pour superviser et chronométrer le passage des concurrents à l'une des bouées de la course. Nous étions sept à bord, Elos avec sa femme et leurs trois enfants, Arthur, Annetta et moi.
Anetta, Arthur et Elos se plaisent autant que moi. L'eau du lac Sevan est vraiment de cette incroyable couleur d'un vert laiteux!
Il faisait beau temps et nous étions de bonne humeur, Elos, Marina et moi ne pouvions en demander plus.
Voici l'une des bouées et les bateaux de course, petits et grands. Regardez donc la couleur de cette eau!
Après la course nous prîmes du thé dans une très modeste cabane que Elos avait louée pour la semaine. Plus tard quand il nous fit faire un tour dans son tacot pour je puisse voir les autres parties du lac. Nous prîmes le bus pour revenir à pour Erevan et nous dînâmes dans un restaurant avant de nous dire au revoir...
Le lendemain était un dimanche et je suis allé visiter la grande Cathédrale du lieu saint Echmiadzin à quelques kilomètres de la ville. Fondée au 4ième siècle sur le site d'un temple d'adorateurs du feu, la cathédrale présente différents styles parce qu'elle a été modifiée, restaurée, augmentée plusieurs fois jusqu'à aujourd'hui. Le portique ouest et l'entrée principale ont été ajoutées en 1658 et la sacristie en 1882.
Les Chrétiens Arméniens sont d'accord avec les Chrétiens Grecs pour désavouer les Chrétiens Romains au sujet de l'infaillibilité du Pape et en prétendant que le Saint Esprit procède du Père seulement et non du Père et du Fils. Ils croient toutefois seulement en la nature divine du Christ et non en sa nature humaine et sont ainsi en désaccord avec les Chrétiens Grecs et les Chrétiens Romains. Les Arméniens ont conservé leurs croyances pendant les dix siècles de domination par les Perses Mazdéens, les Chrétiens Byzantins grecs, les Arabes musulmans de Bagdad et les Musulmans ottomans turcs. De ce fait leur religion bien particulière est devenue le symbole de leur identité.
Les photos ci-après évoquent les beaux moments que j'ai passé en Arménie. J'ai eu la chance de rencontrer des gens chaleureux et amicaux. Erevan est une ville propre avec un bon musée, de jolis immeubles et des parcs attrayants et je n'ai eu aucun problème avec des gardes frontières, des policier corrompus ou des bureaucrates insensibles et têtus.
Il faut cependant admettre que mes photos ne représentent pas objectivement la qualité extrêmement pauvre de la vie en Arménie post-soviétique. En 1995 le PNB était tombé à 30% de sa valeur de 1990 et la reprise a été très lente en 96 et 97. Il n'y a pas de travail et ceux qui travaillent ne sont pas payés pendant des mois. La qualité de l'habitat s'est dégradé comme ce typique bloc d'appartements de style soviétique et les gens ont beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts. Il y a aussi une certaine insécurité car la trêve dans la guerre avec l'Azerbaïdjan au sujet du Nagorni-Karabakh pourrait être rompue à tout moment.
