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SOUDAN alt



Capitale: Khartoum
Superficie: 2 505 810 kmē
Population: 30.1 million
Devise: 1 US$ = 435 SP
PIB: 870 US$

Langues: Arabe (officielle), Nilotique dans le sud

Ce fut vraiment pénible d'obtenir un visa du consulat du Soudan au Caire. J'ai dû y aller trois fois. Il m'a fallu une lettre de l'ambassade du Canada, ils m'ont fait attendre des heures et j'ai finalement dû payer 50 $ US pour un visa de sept jours. J'ai été obligé de prendre l'avion car les frontières du Soudan avec chacun de ses neuf pays voisins (Égypte, Libye, Tchad, République Centre Africaine, Zaïre, Ouganda, Kenya, Éthiopie, et Érythrée), étaient fermées pour une raison ou pour une autre en janvier 1995. La tension était très forte et ce n'était pas un bon moment pour les visiteurs.

Le Soudan est un très grand pays, avec ses 2.5 millions de kmē il est le plus grand d'Afrique. Il est devenu colonie britannique après la défaite du régime de la Mahdiya islamique face à Kitchener en 1898. Le Nord est sec, peuplé d'Arabes musulmans alors que le que le sud est marécageux, et sa population est noire et chrétienne. A leur départ en 1955, les Anglais ont rejeté les demandes sécessionnistes du Sud et ont abandonné ce pays aux frontières artificielles entre les mains de la Mahdiya islamique.

Naturellement, la guerre civile s'en est suivie et ne s'est pas arrêtée quand le colonel communiste Jaafar el-Nimeiry a pris le pouvoir en 1969. Nimeiry a été déposé en 1985 mais le chaos a continué et la guerre faisait toujours rage en 1995 entre le Sud sous John Garang et le Nord sous le dictateur islamique Omar Hassan Ahmed-el-Bechir. Je ne peux m'empêcher de penser que les Anglais sont responsables d'avoir créé les conditions de ce conflit sans fin qui aurait pu être évité s'ils avaient accordé au Sud l'indépendance qu'il l'avait demandé en 1955.

Lonely Planet    CIA    su

 

Kharthoum from my hotel window

Soudan

Je n'ai pas eu beaucoup de chance à Khartoum, il n'y avait pas de bus au départ de l'aéroport. J'ai pris un taxi pour le centre ville mais j'ai dû marcher avec mon sac à dos pendant un bon moment avant de trouver un hôtel à portée de ma bourse. J'ai réussi à visiter le petit musée ethnographique mais le plus important et le plus intéressant, le Musée National du Soudan était fermé pour cause de travaux.

J'aurais aimé prendre beaucoup de photos ici mais j'avis été averti qu'il fallait un permis de photographier, et que même avec le permis, un infidèle faisant des photos s'attirerait presque certainement des ennuis dans cette ville. Je me suis promené dans toute la ville et j'ai vu seulement deux autres "infidèles occidentaux" à l'Hôtel Acropole qui étaient venus ici par affaires. Eux aussi m'ont déconseillé d'utiliser mon appareil photographique. J'ai été prudent et j'ai pris cette photo de Khartoum du toit de mon hôtel (Hôtel Asia sur la Sharia el Baladaya). Au bout de la rue vous pouvez voir un autobus jaune sur la Place des Nations Unies et la mosquée, derrière. Les grands bâtiments plus loin dans le centre ville sont les Hôtels Métropole et Acropole.

Je n'ai pas été impressionné par Khartoum. Il y avait pénurie de tout en janvier 1995. Même la nourriture. Le falafel et le pain étaient tout ce que j'ai pu trouver à manger dans les restaurants près de mon hôtel.



 

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A friendly family

Soudan

Le lendemain je suis allé à Omdurman pour voir le tombeau du Mahdi et le célèbre souk de Omdurman. Dans autobus, je me suis assis près d'un jeune homme qui avait beaucoup de questions me poser, questions auxquels j'ai répondu volontiers jusqu'à ce qu'il aborde le sujet de la religion au Canada et mes propres croyances. J'ai veillé à ne pas l'offenser car de toute évidence il avait beaucoup de ressentiment. Un moment il a dit tout à fait calmement "vous savez, ceux qui n'aiment pas l'Islam, nous les tuons". J'étais choqué, pas par la déclaration car je sais qu'il y a des extrémistes dans pratiquement tout groupe religieux, politique ou ethnique, mais par la matière directe d'exprimer son fanatisme, comme si c'était tout à fait normal.

Je me suis promené dans l'intéressant Souk d'Omdurman, regardant les individus dans la foule et me demandant comment chacun d'entre eux interprétait les enseignements du Coran. J'ai observé leur manière de me regarder, l'étranger occidental dans leur milieu, et les vibrations que je recevais n'étaient pas bonnes. J'avais mon appareil photographique mais n'ai pas eu l'occasion de faire furtivement une photo de ce marché pittoresque. Je ne me sentais pas à l'aise à cet endroit et suis donc parti.

Après le souk, je suis allé au Jardin Botanique, j'ai acheté un pepsi et un sandwich au falafel d'un marchant ambulant et je me suis assis dans l'herbe pour me reposer et digérer mon expérience. A coté de moi il y avait cette famille sortie pour un pique-nique. L'homme parlait quelques mots d'Anglais et m'a dit "Hello". J'ai répondu prudemment et quelques instants après nous bavardions gaiement sur les aspects superficiels de la vie au Canada et au Soudan, chacun de nous deux évitant soigneusement les sujets potentiellement conflictuels. Les femmes et le garçon n'ont bien entendu dit aucun mot, ils regardaient seulement et souriaient. Naturellement, je lui ai demandé la permission de faire cette photo. C'était une rencontre amicale mais j'ai senti que nos échanges auraient pu aller beaucoup plus loin s'ils avaient eu lieu dans un pays plus libéral.

Eh bien, j'avais voulu voir à quoi ressemblait le Soudan et maintenant j'en avais une petite idée. J'en aurais vu beaucoup plus si j'avais pu faire le trajet en train depuis Wadi Halfa près de la frontière Égyptienne, et repartir par l'autobus pour entrer en Érythrée par Kassala, comme j'avais prévu de le faire. J'aurais probablement rencontré quelques personnes vraiment agréables et je serais reparti avec une meilleure impression. Cependant, de la manière dont les choses se sont passées, j'étais content de partir et j'ai pris l'avion pour Asmara.


 

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