Capitale: Santiago
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On peut avancer que de grandes civilisations ne se sont pas développées sur la côte Pacifique du Chili, car les conditions étaient trop difficiles dans les déserts du nord pour permettre une irrigation extensive et trop faciles dans les zones centrales tempérées pour inciter les peuples bien nourris par la chasse et la cueillette à se donner la peine de pratiquer l'agriculture. Les quelques tribus éparpillées, vivant de la pêche et d'une agriculture de subsistance dans les oasis du nord, sont facilement tombées sous l'expansion de l'Empire Inca au 15ième siècle, mais les chasseurs Mapuche Araucaniens et les peuples vivant de chasse et cueillette dans le centre et le sud du Chili ont pu résister à l'avance des envahisseurs Quechua. Les explorations initiales n'ayant pas trouvé d'or, la conquête espagnole du Chili a été retardée jusqu'en 1541 lorsque Pedro David de Valdivia fonda Santiago et y amena des soldats espagnols pour faire cultiver la terre par le travail forcé des indigènes. Les soldats fondèrent de grandes propriétés appelées encomiendas et prirent des femmes indigènes qui leur donnèrent des descendants Mestizos. Les fiers Mapuche se sont rebellés pour résister à l'esclavage, à chaque fois qu'ils ont pu, pendant plus de trois siècles. Ils ont été décimés en partie par la guerre, en partie par la maladie et souvent par des massacres purs et simples, comme les tribus aborigènes du Brésil et les Indiens des plaines d'Amérique du Nord. Ainsi, le Chili est devenu à prédominance Mestizo avec de grandes haciendas ou fundos travaillées par des amérindiens et des tenanciers Mestizo appauvris (inquilinos). La richesse était concentrée dans les mains de quelques familles de grands propriétaires terriens qui dirigeaient le pays sans opposition après que San Martin eut chassé les Espagnols en 1825. Le Chili Indépendant dirigé par les propriétaires terriens a bientôt cherché à s'étendre en revendiquant la Terre de Feu et la Patagonie et en construisant le Fort Bulnes en 1843. Le District des Lacs était ouvert aux colons Européens ce qui a augmenté la pression sur les Mapuche qui ont finalement été militairement écrasés en 1883. Au nord, la Guerre du Pacifique s'est terminée par la victoire du Chili sur le Pérou et la Bolivie et l'annexion du désert de l'Atacama, riche en mines de nitrates et de cuivre. Le développement industriel a créé une classe émergeante de travailleurs urbains dont les besoins sociaux ont entraîné une guerre civile qui a été gagnée par l'Officier Naval Montt en 1890 contre le président réformiste élu, Balmaceda. Un modèle avait ainsi été établi et les militaires, conduits par le Général Ibáñez del Campo, ont de nouveau pris le pouvoir en 1924 au Président élu Alessandri dont les réformes avaient déplu à l'oligarchie. Avec le temps et après une lutte considérable, quelques réformes favorables aux travailleurs et à la classe moyenne ont bien été effectuées, mais lorsque le gauchiste Salvador Allende a gagné les élections de 1970, les extrémistes de droite, stimulés et appuyés par la CIA, ont appelé à son renversement par la force. En Septembre 1973, le Général Augusto Pinochet répétait le scénario avec une violence sans précédant causant la mort d'Allende et de milliers de ses partisans. Le pouvoir est maintenant une fois plus dans des mains civiles... mais pour combien de temps? |
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Voici l'une caractéristiques d'Arica, le rocher "Morro". Le fort, au sommet, est maintenant un musée commémorant la victoire du Chili sur le Pérou et la Bolivie dans la Guerre du Pacifique.
Il était minuit quand l'autorail de Paz est entré dans Arica. La recherche d'un endroit pour dormir, tout seul la nuit, n'est jamais recommandable. Doug et Diane de Kingston en Ontario, Pamela et Janet de Santiago, et moi, sommes donc restés ensemble jusqu'à ce que nous aillions trouvé des chambres à l'Hôtel Valencia (pour seulement 5 dollars la nuit). L'ambiance à Arica était bien différent de celle du Pérou et de la Bolivie. Nous sommes sortis casser la croûte et prendre une bière et nous nous sommes sentis bien en sécurité car il y avait encore beaucoup de gens dans les rues quand nous sommes rentrés à 1 heure du matin.
Avant la Guerre du Pacifique, Arica faisait partie du Pérou dont la frontière, à quelques kilomètres seulement sur la côte, est visible à partir de la forteresse au sommet du rocher "Morro".
Ayant manqué la descente de l'Altiplano à Arica, j'ai décidé de remonter sur le plateau Andin de jour avec un tour guidé. J'ai rarement aimé de tels tours, mais je peux sincèrement recommander celui-ci car les vues étaient tout simplement fantastiques.
On pense que ces ruines au sommet de cette colline, à 100 kilomètres d'Arica, étaient une forteresse (pukara) construite quelque 200 ans avant l'arrivée des Incas pour défendre la vallée de Copaquilla en dessous. Certaines vallées comme celle montrée dans la photo précédente étaient habitées dans la période pré-Inca mais elles n'ont pas donné naissance à des civilisations régionales sophistiquées comme celles des Mochicas ou des Chimús au Pérou, probablement parce qu'elles ne pouvaient pas faire vivre des populations suffisamment importantes et parce qu'elles étaient trop isolées les unes des autres.
Les marécages de haute altitude de l'altiplano sont trop froids et mouillés pour être cultivées, mais ils fournissent de bon pâturages à de grands troupeaux de lamas et d'alpagas.
Les doux alpagas sont des animaux adorables.
Cette église de mission, isolée au haut de l'altiplano Andin, a été construite par les Amérindiens dans le 17ième siècle. Ses lignes simples lui confèrent une noble beauté.
Le naïf "chemin de la croix" peint sur les murs intérieurs de l'église de la mission montrée dans la photo précédente, montre le Christ avec des traits Indiens et ses persécuteurs en habits espagnols!
Le vent était assez frais en été (janvier) à 4392 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il doit être difficile de survivre dans ces petites maisons quand le village est enneigé pendant l'hiver austral (juin).
Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans le seul restaurant de Parinacota où nous avons mangé de la délicieuse viande d'alpaga. Ma curiosité m'a amené à la cuisine où la charmante propriétaire du restaurant m'a laissé couper mes propres biftecks de la carcasse que je tiens et les faire cuire moi-même.
Oui, c'est bien ce qu'indique le panneau, 4500 mètres (14 760 pieds)! L'air est si rare à cette altitude que vous devez marcher lentement pour ne pas vous essouffler.
Le Kisikisini, de l'autre coté du lac, atteint 4900 mètres.
Le volcan Paranicota est encore plus haut à 6360 mètres!
Après l'altiplano froid et mouillé à 4500 mètres, voici le désert incroyablement chaud et sec au niveau de la mer.
Les autobus sont très confortables et il est facile de voyager au Chili malgré les longues distances. Je suis allé directement d'Arica à Santiago; le voyage de 2051 kilomètres a pris 30 heures, y compris les arrêts comme celui-ci. Malheureusement, mon voisin n'avait pas envie de bavarder, si bien que j'ai lu et dormi, lu et dormi, lu et dormi...
Les vues du Pacifique étaient superbes tout le long du chemin, mais si je refais ce voyage, je ne manquerai pas de m'arrêter pour voir quelques unes des mines qui ont entraîné la Guerre du Pacifique, et pour visiter le musée archéologique de San Pedro de Atacama.
Enfin Santiago! Après trois mois en Équateur, au Pérou et en Bolivie où la majorité de la population est Amérindienne, je me sens comme à la maison, à Montréal ou en Europe, dans cette grande ville sophistiquée.
L'église San Francisco du 16ième siècle, la plus ancienne de Santiago, abrite une bizarre collection d'art colonial. Bien sûr il y a des églises dans tout le Chili comme partout ailleurs en Amérique du Sud, mais j'ai eu l'impression que Église catholique n'avait pas autant de pouvoir ici qu'elle en avait ailleurs.
J'ai vraiment aimé Santiago, et j'ai l'intention de retourner un jour pour mieux la connaître. Je suis descendu dans cet hôtel près du centre, au coin des rues Morande et Santo Domingo. Il y'avait un sympathique restaurant en bas où j'allais boire du vin avec les habitués.
Le Centre de Santiago a une atmosphère nettement européenne comme vous pouvez le voir sur cette photo de la calle Nueva York, et la suivante, de Paseo Ahumeda.
En regardant ces gens affairés vaquer à leurs occupations, je me suis demandé quelle était la position politique de chacun, entre les traditions gauche et droite extrêmement polarisées de ce pays.