À Santiago, je logeais au Residencial Mery dans le quartier Brasil. C'était propre, bon marché à 5 $US la nuit et bien situé près de la station de métro Republica.
Ma première sortie fut une visite à la Plaza de Armas que j'ai trouvée bien plus encombrée de vendeurs et de visiteurs qu'il y a dix ans.
C'était une journée très chaude alors les enfants profitaient de leur âge pour se rafraîchir dans la fontaine pendant que les adultes les regardaient avec envie.
Une assistance nombreuse faisait honneur au concert organisé par la municipalité de Santiago.
Voici le bureau de poste central sur le côté nord de la plaza.
Le Paseo del Puente, à proximité du bureau de poste, conduit au marché central situé près du fleuve Mapocho qui traverse le nord de la ville. Au sud de la plaza la même voie piétonnière devient le Paseo Ahumeda.
Plusieurs rues comme le Paseo del Estado sont réservées aux piétons dans le centre-ville de Santiago.
Ci-dessous, à gauche, un mime gagne sa vie en comptant sur les offrandes des passants au coin des rues Paseo El Estado et Paseo Huerfanos.
À droite, la calle Nueva York va de l'avenue Alameda, la principale artère de Santiago, vers le Paseo Ahumeda qui conduit à la Plaza de Armas.
Également au centre-ville se trouve le théâtre municipal au coin de Agustinas et San Antonio.
Ci-dessous à gauche, le point de repère qu'est l'église et musée colonial San Francisco sur Alameda et, à droite, une autre photo de l'église prise à travers une sculpture moderne sur le trottoir de l'autre côté de la rue..
Et voici mon amie Raquel que j'avais rencontré à Coroico en Bolivie avec sa fille Cecilia que je ne connaissais pas encore.
Je suis aussi arrêté à Santiago pour obtenir un visa pour le Paraguay et pour visiter quelques nouvelles connaissances de l'Internet. L'une d'elles, qui s'appelait aussi Cecilia, m'a promené dans le quartier des riches dans le nord-ouest de la ville. Les gratte-ciel sur cette photo sont dans le quartier moderne de Providencia. Le centre de Santiago est derrière eux à l'est et le quartier Brasil, où j'habitais, est encore plus loin à l'est.
Voici le club de santé et gymnase de luxe de Cecilia.
Le Chili est redevenu une démocratie depuis la défaite du dictateur militaire Augusto Pinochet par le plébiscite de 1998, mais c'est une démocratie sud-américaine dans laquelle, fidèle à la tradition absolutiste espagnole, le pouvoir et la richesse sont détenus par une petite élite privilégiée qui peut faire appel à l'aide des militaires et à celle du gouvernement américain lorsque ses intérêts sont menacés.
voici la piscine du gymnase de Cecilia. C'est bien beau mais les super riches ne viennent pas ici. Ils possèdent leurs propres gymnases et piscines derrière les murs élevés de leurs enclos privés. D'ailleurs, ici, ce n'est que pour la classe moyenne supérieure!
L'inégalité sociale est aussi répandue ici qu'en Argentine (les deux ont le même coefficient Gini de 0,65), mais les gens ont une attitude plus positive et sont plus optimistes que leurs voisins de l'autre côté des Andes.
Le Chili a effectivement un PNB légèrement plus élevé
que celui de l'Argentine mais dans la mesure où j'ai pu le percevoir, la meilleure
qualité de vie ici est essentiellement due à deux facteurs assez évidents:
a) un plus bas niveau de corruption de la police, des bureaucrates et des politiciens;
b) un sentiment d'appartenance à une nation ayant des valeurs communes et par
le fait même, une plus grande implication civile et moins d'égoïsme.
Les pauvres du Chili ont aussi la vie dure mais ils n'ont pas été enrôlés comme en Argentine dans des mouvements de révolte sans issue comme ceux des "piqueteros" qui bloquent la circulation ou ceux des "caserolos" qui font beaucoup de tapage en frappant sur des casseroles.
Les Chiliens démunis et les immigrants du Pérou et de la Bolivie ont eu la permission d'envahir les mails piétonniers du centre-ville le soir pour colporter des objets d'artisanat et tout ce qui s'ensuit comme ce que l'on voit ici sur le Paseo Ahumeda.
Quelques pauvres sont même tolérés durant le jour comme cet indigent sur le Paseo El Puente.
J'ai vu la misère et de la pauvreté dans plusieurs parties du monde et je me suis durci le cur contre les souffrances de la condition humaine. Les épreuves physiques des nomades des steppes de la Mongolie, des Tuareg du désert ou des bergers Masai sont beaucoup plus grandes que celles de cet indigent urbain mais elles ne me dérangent pas du tout parce que tous les membres de ces groupes vivent plus ou moins les mêmes difficultés.
Je suis cependant profondément ému par les inégalités à l'intérieur d'une même société. Est-ce que ce clochard est sur la rue parce qu'il ne veut pas travailler, parce qu'il est tombé dans la bouteille ou parce qu'il n'a pas eu la possibilité de se bâtir une vie décente dans son propre pays?
Le produit national brut par citoyen d'un pays ne raconte pas tout l'histoire lorsqu'un coefficient Gini élevé indique que quelques rares privilégiés s'emparent de la plus grande partie de la richesse nationale pour eux mêmes aux dépens de la majorité.
Après Santiago, je suis arrêté dans la petite ville de San Felipe en route vers Mendoza en Argentine pour rendre visite à Rolando, le père de Marisol, une voisine chilienne de Montréal.
Pour un observateur externe, la vie dans les petites villes semble toujours plus agréable que celle des les grandes villes parce que les gens se connaissent tous et aussi parce que les injustices sociales y sont généralement moins brutalement évidentes.
Rolando, qui avait émigré au Canada pour fuir le régime oppressif de Pinochet, est revenu pour devenir le maire de sa ville natale après le rétablissement de la démocratie au Chili.
La démocratie a apporté la liberté d'expression mais elle n'a pas changé la distribution inégale de la richesse au Chili ni diminué l'omniprésence des compagnies américaines établies durant le régime Pinochet. Une balade sur les avenues Providentia et Apoquindo dans l'ouest de Santiago est impressionnante à cet effet. Les deux tiers sinon plus des boutiques et places d'affaires sont des filiales ou succursales américaines.
La plus grande partie du transport routier entre le Chili et l'Argentine passe par le haut col "de Los Libertadores" au nord de Santiago.
La route grimpe jusqu'au col des Libertadores à 3 200 mètres, seulement 20 km au sud de Cerro Aconcagua, le plus haut sommet d'Amérique du sud (6 960 m ou 22 685 pi)
Cette structure en forme de coquillage protège les installations des douanes et de l'immigration contre les neiges abondantes qui bloquent parfois le passage durant l'hiver (juillet). Il a été suggéré de construire une nouvelle autoroute à grand débit à travers le col moins élevé de Pehuenche (2 500 m), à quelques 400 km au sud d'ici.
À partir d'ici la route descend pendant 180 km jusqu'à Mendoza.