Mon objectif suivant était de visiter des ruines romaines d'Éphèse. J'avais le choix de rester à Selçuk située à l'intérieur, ou à Kusadasi sur la côte, qui selon mon livre, se gonflait de touristes durant l'été comme Marmaris et, en outre, était une destination de choix pour les bateaux de croisière.
Naturellement, j'ai choisi Selçuk et cela s'est avéré être un bon choix. Étant très près d'Éphèse, Selçuk a été transformée par le boom d'un paisible centre agricole en une ville touristique (dans des limites supportables durant l'hiver).
En plus des ruines à proximité, elle offre cette citadelle byzantine du 6e siècle, reconstruite par les Seldjoukides et restaurée depuis, qui était fermée lors de mon passage..
Selçuk a aussi un beau petit musée et ces ruines de la basilique St-Jean érigée par Justinien du 6e siècle sur une tombe qu'on dit être celle de l'apôtre St-Jean. Il ne reste plus grand chose à voir de nos jours...
Éphèse n'est qu'à une courte distance en autobus. Au haut de la voie de Curetes, on trouve la porte d'Hercule érigée au 4ième siècle.
Éphèse débuta 800 av.J.-C. lorsque les Phrygiens y érigèrent un temple à leur déesse de la fertilité Cybèle, plus tard identifiée comme Artémis par les Grecs et éventuellement comme Diane par les Romains. À cette époque, la mer venait à l'intérieur des terres jusqu'au bas de cette colline où un port achalandé fut prospère jusqu'à sa destruction par Crésus de Lydie aux environs de 600 av.J.-C. Les Éphésiens furent des vassaux de la Lydie et ensuite de la Perse, ils se joignirent à la confédération athénienne mais retombèrent plus tard sous le contrôle des Perses.
La voie de Curetes descend jusqu'au bas de la colline à partir du haut de la ville vers le port qui est maintenant à sec.
Après la destruction du temple par le feu en 356 av.J.-C., il fut reconstruit de façon si grandiose qu'il fut reconnu comme une des sept merveilles du monde. Éphèse fut dominée successivement par Alexandre, par les Séleucides de Syrie, par les Ptoléméens d'Égypte et finalement par les Romains qui en firent leur capitale d'Asie mineure. La légende veut que St-Jean se soit retiré ici avec la Vierge Marie, suivi par St-Paul.
La métropole prospère d'Éphèse avec ses 200 000 habitants perdit son opulence lorsque son port s'enlisa en dépit de tous les efforts déployés pour le conserver.
Trajan qui étendit l'empire romain jusqu'au Danube, à la Mésopotamie et à l'Arabie fit construire cette fontaine au début du premier siècle.
Voici l'entrée des bains de Scholastika sur la voie de Curetes.
Et tout près, les toilettes des hommes où fut découverte la statue bien dotée de Priape.
Toujours le long de la voie de Curetes, cette porte tetrapylône fut construite en l'honneur d'Hadrien, successeur de Trajan, qui tenta de sauver Éphèse de son destin en détournant la rivière Cayster.
La voie Sacrée, qui vient de l'amphithéâtre à travers la porte d'Auguste à droite, rejoint la voie de Curetes ici à Embolos devant l'élégante bibliothèque de Celsus du 2e siècle devenue la marque de commerce d'Éphèse.
Et finalement, voici l'impressionnant grand théâtre pouvant asseoir 25 000 personnes construit dans le flanc du mont Pion entre 41 et 117 AD pour remplacer un ancien théâtre grec.
D'ici, j'ai pris un dolmus vers Izmir où je me suis arrêté juste le temps de sauter à bord d'un autobus pour Bursa sur ma route vers Istanbul.
Je n'ai donc pas visité Izmir ni les Dardanelles mais, après tout, je dois laisser quelque chose à visiter pour la prochaine fois!
Plus de sept heures plus tard je suis descendu de l'autobus de ville près de Ulu Camii et j'ai pris une chambre à l'hôtel Günes tout près dans le quartier Inebey. Je ne l'ai pas aimé et le lendemain je suis déménagé à l'hôtel Camlibet bleu que l'on peut apercevoir en haut de la rue. C'était plus propre et il y avait un ascenseur ce qui m'évitait de grimper des escaliers avec mon mauvais genou. J'ai essayé le hammam Inebey à côté, je l'ai trouvé correct pour se laver mais pas assez chaud pour y prendre plaisir.
L'immense Ulu Camii de style seldjoukide datant de 1396 était juste de l'autre côté d'Ataturk Caddesi de mon hôtel. La première chose que je fis le lendemain fut donc de la visiter. Elle diffère des autres mosquées en ayant son sadirvan à l'intérieur au centre plutôt qu'à l'extérieur (fontaine où les Musulmans se lavent les pieds, les mains, la figure et la bouche avant de prier).
Ci-dessous à gauche, le minaret d'Ulu Camii et à droite, son saint mihrab.
À l'extérieur, Ulu Camii Caddesi pavée de galets et bordée de boutiques conduit au Bedesten (marché couvert).
Le Bedesten, initialement érigé au 14e siècle, fut complètement reconstruit après avoir été détruit par un tremblement de terre en 1855.
On trouve des hans ou caravansérails partout au Moyen-Orient et en Asie centrale. Ce sont des enceintes comportant une grande cour entourée de boutiques et de gîtes où les caravaniers pouvaient commercer et passer la nuit en sécurité
Le petit han Émir, a maintenant l'air précieux et très comme il faut avec sa jolie petite fontaine mais imaginez donc ce que ça devait être il y a des siècles avec des centaines de chameaux assis dans leurs crottes entourés de piles de ballots de marchandises et de deux douzaines de marchands débraillés en train de se chicaner bruyamment sur le prix de la soie.
Un peu plus loin dans Capali Carsi Caddesi se trouve le han Hoza beaucoup plus grand, construit en 1451. Il se spécialise aussi dans la soie mais de nos jours les cocons sont apportées par des camions, pas par des chameaux.
Les ballots de cocons de soie sont marchandés en juin et en septembre autour de cette petite mosquée au centre du han Hoza.
Plus à l'est se trouve cette jolie place adjacente à la Orhan Gazi Camii.
Et naturellement, comme vous vous y attendiez, voici quelques photos du marché coloré de Bursa.
Les marchands étaient sympathiques même lorsque c'était évident que je n'achetais rien!
Dans cette section du marché, les clients pouvaient juger de la fraîcheur des poissons par la couleur de leurs branchies bien exposées.
Ces deux types disposaient d'une grande variété de fromages dont ils m'ont offert de petites tranches à déguster. Leur fromage vieilli et fort était excellent. Je leur en ai donc acheté et suis revenu en chercher d'autre. Leur viande pasturma séchée était aussi très bonne. J'aime bien manger dans les gargotes de marchés pour goûter aux produits locaux. C'est bon marché, généralement bon, et toujours intéressant.
J'ai préféré Bursa aux stations touristiques sur la côte.
De Bursa, j'ai pris un autobus pour Yalova, sur la mer de Marmara, où je suis monté à bord du traversier Irfan Sezgin partant pour Istanbul.