Capitale: Tirana
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La région occidentale de la péninsule balkanique était occupée par des tribus illyriennes quand les Romains l'envahirent en 165 av.J.-C. Suite à la division de l'empire romain en 395, l'Illyrie se retrouva avec la lointaine Byzance qui ne pouvait pas prévenir les invasions des barbares comme les Visigoths, les Ostrogoths, les Huns, les Lombards, etc. Suite à la migration massive de tribus slaves au 7e siècle, la plupart des Illyriens furent absorbés dans la lignée des Slovènes, des Croates et des Bosniens d'aujourd'hui, mais quelques-uns émigrèrent au sud, résistèrent à l'assimilation et devinrent les ancêtres du peuple albanais. En 1388, les Turcs ottomans envahirent l'Albanie et en achevèrent l'occupation aux environs de 1430. Le héros albanais le plus respecté, Gjergj Kastrioti, aussi connu sous le nom de Skanderbeg, fut pris en otage et amené à Istanbul mais il revint au château de son père à Kruja en 1443, se rallia les autres princes albanais, chassa les Turcs en 1449 et réussit à les maintenir hors du pays jusqu'à sa mort. Les forces ottomanes l'emportèrent néanmoins et le pays fut à nouveau occupé en 1479. Plusieurs albanais se sauvèrent en Italie et en Grèce et la plupart de ceux qui restèrent se convertirent à l'Islam. En 1878, les albanais formèrent la Ligue de Prizren pour résister au pouvoir ottoman mais ce fut seulement en 1912 qu'ils réussirent à les expulser. Le Kosovo fut inclus dans le nouvel état indépendant d'Albanie en 1912, mais l'année suivante les grandes puissances (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Angleterre, Italie et Russie) forcèrent l'Albanie à céder la région à la Serbie. Après des tentatives ratées pour former un gouvernement démocratique, le président d'extrême droite Ahmed Bey Zogu se fit couronner lui-même sous le nom de roi Zog I en 1928 et régna comme un dictateur jusqu'à ce que l'Italie fasciste envahisse et occupe le pays en 1939. Suite au retrait des Allemands en 1944, le parti communiste s'empara du contrôle sous le commandement d'Enver Hoxha, le secrétaire général du parti. Hoxha s'opposa aux efforts de Tito pour annexer l'Albanie à la Yougoslavie et devint un fervent disciple de Staline. Après la mort de Staline en '53, Hoxha résista aux réformes de Kroutchev et se rangea du côté de la Chine jusqu'à ce que cette dernière lui retire son appui en 1978. L'isolement de l'Albanie, déjà désastreux pour l'économie, ne fit qu'amplifier la paranoïa d'Hoxha qui gaspilla de rares ressources à la construction de casemates défensives à travers tout le pays. Suite à la mort d'Enver Hoxha en 1985, son successeur, Ramiz Alia, hérita d'une économie défaillante et d'un peuple mécontent. L'effondrement du communisme en Europe de l'Est en 1989 provoqua un malaise croissant qui fut la cause de démonstrations en 1990 et 1991. Les élections furent gagnées par le parti socialiste mais le malaise continua et le gouvernement s'effondra tandis que le PNB subissait une baisse de 50 pour-cent. De nouvelles élections furent tenues. Le parti démocratique sous Sali Berisha prit le pouvoir en 1992 et fut entériné en 1996 mais la violence éclata à nouveau quand des systèmes pyramidaux de richesse instantanée dans lesquels les albanais avaient lourdement investi firent faillite en 1997. La stabilité politique n'est pas encore atteinte en Albanie mais l'économie est en croissance et même si le pays reste un des plus pauvres en Europe, la période la plus difficile semble être passée.
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La route d'Ulcinj était si terrible que le minibus avançait à pas de tortue dans les pires endroits. Éventuellement, il me déposa juste en face de l'hôtel Rozafa sur la Rruga Marin Barleti adjacente à la place des Cinq Héros qui est le centre de Shkodra.
J'avais entendu tellement d'histoires atroces à Belgrade au sujet du niveau élevé de la criminalité en l'Albanie et au Kosovo que j'étais effectivement inquiet de me retrouver seul à 5h00 pm dans la rue déserte et poussiéreuse. Le vestibule du Rozafa était également vide mais un commis se présenta après un certain temps. Il n'y avait pas de guichet automatique et l'hôtel n'acceptait ni les cartes de crédit ni les chèques de voyage mais le commis me montra où je pouvais trouver des échangeurs d'argent dans une ruelle voisine.
Il y en avait trois, faisant des affaires à partir du coffre de leur voiture. Pas de compétition, leurs taux étaient tous les mêmes, 139 Leke par Euro. De retour à l'hôtel, j'ai eu une chambre avec salle de bain partagée pour l'équivalent de 2,30 $ américains.
Le lendemain matin je me sentais mieux et je me moquais de l'inquiétude ressentie la veille. Je réalisais que j'aurais dû tenir compte des traditionnels préjugés des serbes envers les albanais du Kosovo pour attribuer leur juste valeur aux histoires atroces entendues à Belgrade. De sévères préjugés à l'égard de minorités plus faibles servent souvent de justification morale pour les mauvais traitements qui leur sont imposés. Les Turcs font la même chose avec les Kurdes!
De l'autre côté de la rue en face du Rozafa, se trouvait un bon restaurant dans un agréable parc ombragé et juste à côté, cette moderne mosquée Sheik Zamil Abdullah al-Zamil, de style turc, complétée en 1995.
Le beau théâtre Migjenit sur la place des Cinq Héros avait l'air abandonné. Les sorties au théâtre ne sont pas une priorité en temps difficiles.
L'économie de l'Albanie est en croissance mais elle vient de loin et il lui reste un long chemin à parcourir. Vous pouvez le constater en jetant un coup d'oeil au peu d'activité dans cette rue importante qui relie la place des Cinq Héros à la forteresse de Rozafa trois km plus loin.
Shkodra était déserte de façon déprimante durant le jour mais les gens sont sortis se promener sur le Bulevardi 13 Dhjetori près du centre-ville à la brunante.
Quelques cafés-terrasses, des vendeurs ambulants offrant des kebabs dans un petit pain et des foules de jeunes gens heureux faisaient toute la différence, comme la promesse de jours meilleurs pour une des plus vieilles villes d'Europe.
Cette colline facilement défendable et stratégiquement située près du confluent des rivières Buna et Drin, avait déjà été fortifiée par les Illyriens 500 ans av.J.-C. pour contrôler le commerce avec le lac Shkodra sur la Buna et avec le lac Ohrid loin à l'intérieur des terres sur la Drin.
Des anciens forts furent remplacés par des nouveaux jusqu'à ce que les Vénitiens construisent la forteresse Rozafa aux environs de 1396. Ils réussirent à la défendre contre le pacha Suleiman en 1473 mais la perdirent aux mains du pacha Nehmet en 1479. Elle fut plus tard agrandie par les Turcs.
J'ai du venir ici pour prendre un minibus jusqu'à Lezhe au sud en route vers Tirana.
De modestes maisons de travailleurs agricoles parsèment les champs entre Shkodra et Lezhe.
Voici le dépôt de minibus de Lezhe. Les minibus privées ne parcourent que de courtes distances. J'ai donc dû transférer ici à bord d'une autre minibus pour me rendre à Tirana. Ce système en apparence improvisé fonctionne bien et voyager en Albanie est peu dispendieux. Dans le remue-ménage du transfert, j'ai oublié un sac avec une pomme et mon guide Lonely Planet dans l'autre minibus.
Sans mon guide, j'étais délicieusement perdu quand le second minibus m'a déposé au coin d'une rue en banlieue nord-ouest de Tirana.
Voici le Musée National sur le côté nord de la place Skanderbeg au centre-ville.
Et voici le Palais de la Culture sur le côté est.
La statue équestre de Skanderbeg et la mosquée Et'hem Bey derrière, sont situées sur le côté sud de l'immense place centrale. Plus à l'est, derrière la mosquée, se trouve la tour de l'horloge de Tirana qui date de 1830.
Ce montage photographique vous donne un aperçu de l'intérieur richement décoré de la mosquée Et'hem Bey datant de 1793.
Les édifices de Tirana sont souvent de couleurs vives comme ceux que l'on voit ici. J'ai logé dans une pension de famille située dans une ruelle derrière le bloc-appartements rouge.
Cette pyramide, inaugurée en 1988, est un musée dédié au dictateur albanais Enver Hoxha.
J'aurais aimé demander le nom de ce fort alors que nous faisions route vers le sud depuis Tirana mais personne dans la camionnette ne parlait un mot d'anglais, de français ou d'espagnol. Je me suis donc contenté de prendre cette photo par la fenêtre en espérant l'apprendre par un lecteur de mon site. Finallement, un an plus tard, Bebian Becollini, un albanais de Philadelphia, m'a envoyé un courriel m'expliquant que Petrela faisait partie du triangle de Skenderbeg avec Kruja et Preza.
À Elbasan, j'ai transféré à un autre minibus qui se rendait à Pogradec au bord du lac Ohrid...
Hoxha était obsédé par le besoin de fortifier son petit pays contre l'invasion par ses voisins. Il a dépensé d'immenses sommes d'argent pour construire des casemates et des abris partout. Vous pouvez en voir des exemples ci-dessous. Quel gaspillage alors que les gens avaient besoin d'écoles et d'hôpitaux!
Après Elbasan, la route grimpait à travers une chaîne de montagnes sauvages nous offrant quelques-uns des plus beaux paysages montagneux que j'aie jamais vus. (Dans la même catégorie que la route de La Paz à Coroico en Bolivie ou de Kishinev à Osh au Kyrghistan). Ensuite, elle descendait rapidement au niveau du lac Ohrid à Qafe Thana par cette série de lacets et suivait le rivage jusqu'à Pogradec.
L'industrie touristique, pleinement développée du côté macédonien du lac Ohrid, commence à peine sa croissance du côté albanais.
Voici l'hôtel Royal, la meilleure place en ville, directement au bord de l'eau.
Ces messieurs qui jouaient aux dominos dans le parc situé au bord de l'eau étaient plutôt sympathiques et ne se sont pas objectés à ce que je les prenne en photo.
La plupart des albanais sont musulmans mais il y a une vigoureuse minorité grecque orthodoxe comme en atteste cette belle église.
À Pogradec, j'avais une grande chambre avec balcon au premier étage de l'hôtel Kinezi pour seulement 5 Euros.
J'ai mangé au restaurant à l'étage inférieur. La fille du propriétaire, qui parlait le français, m'a aidé à communiquer avec quelques travailleurs assis à la table voisine qui étaient aussi curieux à mon sujet et sur les raisons de ma visite dans leur pays que je l'étais à propos d'eux et de leur style de vie. Nous avons eu une conversation agréable.
Il n'y avait pas de service d'autobus régulier vers la frontière de la Macédoine mais l'un d'eux m'a amené rencontrer un de ses amis qui m'y a conduit pour un prix très raisonnable.