Capitale: Canberra
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Il y a six ans, soit en 1996, j'avais visité la côte est et le centre de l'Australie lors d'un voyage autour du monde. Un Canadien n'éprouve pas grand choc culturel en arrivant dans ce pays, mais j'étais curieux au sujet des aborigènes australiens et je voulais voir Perth. Les premiers colons de la "Nouvelle France" se mêlèrent assez facilement avec les populations indigènes (appelées malencontreusement les Indiens). D'ailleurs de nos jours, la plupart des Québecois ont du sang indien dans leurs veines. En ce qui me concerne, mon ancêtre Zacharie Cloutier s'installa à Château Richer près de Québec en 1635 et une dame Huronne nommée Catherine Annenontak est entrée dans ma lignée familiale en 1668. Le Manitoba fut également d'abord colonisé par des Français qui prirent des indiennes pour épouses, donnant naissance à la fière nation Métis vaincue par les Anglais lors de leur expansion vers l'ouest. Les colons portugais et espagnols se mélangèrent aussi librement avec les populations indigènes qu'ils rencontrèrent. Cependant peu importe l'endroit, les colons britanniques, s'associèrent rarement avec les indigènes, qu'ils considéraient de loin trop inférieurs. Les Indigènes devaient être "pacifiés" et quelquefois exterminés afin de libérer les meilleures terres à l'usage des blancs. Lorsqu'ils étaient relativement peu nombreux, comme au Canada et en Australie, on les reléguait dans des réserves où ils pouvaient continuer à vivre selon leurs traditions comme pupilles de l'État. Jusqu'à tout récemment, le qualificatif "half breed" (métis), était un terme de dénigrement dans la langue anglaise. Les problèmes causés par cette attitude négative ne sont pas encore réglés au Canada. J'étais donc curieux de voir comment l'Australie gérait sa cohabitation avec les Aborigènes dont les ancêtres vivent ici depuis 50 000 ans. |
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Darwin est une petite ville d'environ 100 000 habitants où l'on retrouve un peu de tout : commerce, navigation et tourisme. C'est aussi un pôle routier aérien et maritime pour le Nord.
Il a plu la plupart du temps que j'ai passé à Darwin. En février c'est l'été en Australie et celui-ci était chaud, plus chaud et plus humide que la dernière fois que j'y étais en 1996.
J'ai cherché à plusieurs reprises à amorcer une conversation avec les Aborigènes que j'ai croisés dans les endroits publics mais j'ai presque toujours rencontré de la méfiance et quelque fois même de l'hostilité. Partout où je suis passé, j'ai observé que les Blancs et les Aborigènes ne se parlaient pas. Il était visiblement "politiquement correct" de dire du bien des Aborigènes dans les media et les musées anthropologiques mais en pratique, ils étaient complètement exclus à de la société.
La situation est complexe, ceux qui ont survécu aux premières campagnes d'extermination qui suivirent la colonisation, ont servi de main d'oeuvre à bon marché pendant que leurs enfants étaient placés dans des "missions" pour les sevrer de leur culture ancestrale et en faire des chrétiens dociles. Ensuite, on les a isolés dans des réserves ou l'État assurait leur subsistance. Pas surprenant qu'ils soient marginaux!
Félix Leclerc avait raison de chanter que la meilleure façon de détruire un homme est de le faire vivre au lieu de lui donner du travail. Les résultats sont les mêmes en Australie qu'au Canada, alcoolisme et abus de toutes sortes de drogues, délinquance et taux de suicide astronomiques. Au Canada, les Amérindiens qui ont réussi à échapper aux réserves en devenant responsables d'eux-mêmes peuvent s'intégrer à la société et plusieurs l'ont fait brillamment, mais en Australie cette mobilité sociale est rarissime chez les Aborigènes àcause de l'extrême visibilité de leur héritage.
Les blancs à qui j'en ai parlé sont bien conscients du drame humain auquel ils assistent. Ils disent bien vouloir "respecter la culture des Aborigènes" mais ils n'en veulent pas comme voisins et encore moins comme gendres! Les gouvernements reconnaissent les torts passés et les médias ont une attitude positive mais il y a un énorme gouffre entre ces comportements "politiquement corrects" et les sentiments réels de la majorité des gens!
Le cas des Aborigènes en Australie n'est qu'un exemple de l'hypocrisie du "politiquement correct". A mon avis, l'actuelle tendance à l'auto-censure de tout ce qui n'est pas "politiquement correct" est extrêmement nocive car elle cache la réalité qui peut alors rester inchangée. Cela provient probablement du conformisme des médias qui s'efforcent d'éviter de déplaire à quiconque de peur de perdre des auditeurs. Après tout, la publicité, ça se vend selon la cote d'écoute et c'est bien le profit qui est la raison d'être des média privés!
Le problème, c'est qu'à force de s'habituer à être "politiquement corrects" on perd la capacité de générer sa propre pensée critique individuelle à partir de son expérience personnelle et on finit par ne plus savoir pourquoi on pense ce que l'on pense. Le "politiquement correct", c'est le cheval de Troie des memes, c'est la porte ouverte à toutes sortes de manipulations et ça conduit à l'abdication du droit de penser pour soi-même. Pour résister a ce lavage de cerveau, il faut d'abord s'en rendre compte...
Il n'y a que deux saisons dans le nord de L'Australie, la pluvieuse, d'octobre à mai, et la sèche. Kakadu est un grand parc national marécageux dans la région d'Arnhem à l'est de Darwin. Le meilleur temps pour le visiter est à la fin de la saison sèche, juillet et août, alors que les animaux et les oiseaux sont faciles à repérer parce qu'ils se rassemblent autour des trous d'eau qui s'assèchent graduellement.
Ce n'était pas la bonne saison mais j'y suis tout de même allé dans l'espoir de voir quelque chose. Je n'ai vu aucune vie sauvage mais j'ai quant même pris une photo de cette énorme termitière.
J'étais le seul client du Mary River Lodge et j'ai eu ce pavillon de 4 lits à l'air climatisé pour moi tout seul à un prix dérisoire.
John, le gérant de l'hôtel, m'avait bien averti que nous aurions de la difficulté à voir les crocodiles à cause du niveau élevé de l'eau mais, étant venu si loin, j'ai quand même pris la chance de faire l'excursion sur la rivière. Naturellement, je n'ai rien vu.
J'ai tout de même vu ce wallaby, retenu dans un enclos à côté d'un restaurant à Jabiru, ce qui fait que ma visite à Kakadu ne fut pas un total fiasco.
J'aurais pu prendre un vol à prix réduit de Darwin à Perth pour moins que le coût du billet d'autobus mais j'ai choisi ce dernier moyen de transport pour voir de quoi avait l'air la côte nord ouest.
Les routes sont souvent inondées lorsque les pluies sont abondantes dans le Nord. Un peu plus loin au bord de la route un indicateur montrait qu'il y avait 40 cms d'eau lorsque mon autobus y passa sur le trajet de Darwin à Kununurra.
Naturellement, je logeais dans des auberges de jeunesse lesquelles sont en général plutôt confortables et peu dispendieuses en Australie. Dans celle-ci, le Desert Inn, un lit dans un dortoir coûtait 8 $US.
Il n'y a pas grand-choseà photographier à Kununurra. C'est une petite ville de seulement 5 000 habitants. L'édifice que l'on voit ici abrite les bureaux gouvernementaux de la région.
Le voyage en autobus le long de la côte nord m'a fait voir à quel point l'Australie est vaste et vide. Naturellement, la plupart de ses terres centrales arides sont inhabitables mais il y a encore beaucoup d'espace utilisable pour la colonisation.
On a finalement réalisé que la traditionnelle politique d'une "Australie blanche" qui rejetait les immigrants asiatiques était insoutenable et ces derniers entrent maintenant en nombre croissant. Tellement que l'on peut constater la différence dans les rues entre maintenant et il y a six ans.
À Broome, je suis descendu au "Broome's Last Resort". Où d'autre!
Broome est deux fois plus gros que Kununurra avec 12 000 habitants.
Le centre commercial Raspaley ,que l'on voit ici sur la rue Carnavon, et le centre commercial Boulevard sur la rue Frederick sont les seuls établissements de cette taille à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde.
La pêche aux perles était la spécialité de Broome. Maintenant, ce sont des perles cultivées et Raspaley's Pearls expédie ses fameuses beautés noires partout à travers le monde à partir de cette maison sur le coin.
Cette rangée de bâtisses de la Dampier Terrace est tout ce qui reste du "Chinatown" où les marchands de perles japonais faisaient leur commerce dans le temps de la pêche aux perles à Broome.
Six cents kilomètres plus à l'ouest nous arrivons à Port Hedland, terminus ferroviaireà partir duquel le minerai de fer des immenses mines Tom Price, Paraburdoo et Newman est expédié.
L'évaporation d'eau de mer dans de vastes salines produit ces montagnes miroitantes attendant d'être aussi expédiées.
L'ocre foncé du minerai de fer est la couleur préférée de Port Hedland.
J'avais d'abord prévu m'arrêter à plusieurs endroits le long du trajet mais il faisait tellement chaud et c'était tellement humide que j'ai laissé tomber Exmouth, Coral Bay, Carnavon, Monkey Mia et Kalbarri pour me rendre directement jusqu'à Geraldton à 26 heures d'autobus plus loin sur la côte.
Cette halte, nommée Overlander, est un des endroits isolés où on arrête pour casser la croûte, s'étirer et se gratter.
C'était définitivement plus frais et plus sec à Geraldton. En fait, le climat était très agréable ici.
J'ai logé au Batavia Backpackers dont voici un des trois bâtiments construits en 1887, qui ont servi d'hôpital et plus tard de prison avant d'être abandonnés et finalement restaurés pour devenir une superbe auberge de jeunesse.
Avec une population de 25 000 habitants, Geraldton était le premier endroit qui ressemblait à une ville depuis mon départ de Darwin.
C'est une ville charmante avec son horloge municipale de style ancien. L'artère commerciale principale est appelée The Mall mais c'est tout de même une rue où circulent les voitures.
Ce bel édifice est le Palais de Justice de Geraldton.
Et voici le Musée Maritime avec ses vestiges du "Batavia" et d'autres vaisseaux hollandais échoués au large de la côte ouest de l'Australie au 17e siècle après avoir été déviés de leur route par le vent alors qu'ils se dirigeaient vers les colonies hollandaises maintenant devenues l'Indonésie.
Geraldton a aussi une belle plage, un port de pêche et une conserverie de homards.
J'étais impatient de voir Perth, alors au bout d'une journée j'ai continué ma route...