Capitale: Canberra
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Enfin l'Australie! J'ai toujours été curieux de savoir ce que je trouverais du côté de la terre opposé à Montréal. J'ai pris l'avion pour Melbourne dans le sud et j'ai remonté la côte est en autobus jusqu'à Cairns, ce qui m'a permis de visiter en cours de route les villes principales (Canberra, Sydney et Brisbane) ainsi que plusieurs autres villes et plages. De Cairns, j'ai poussé à l'ouest et au sud dans le très beau désert intérieur puis, au nord, vers la ville tropicale de Darwin, où j'ai pris l'avion pour l'Indonésie. En tout, j'ai passé sept semaines en Australie et parcouru 7 600 km en autobus Greyhound au prix forfaitaire de 380$US. Je me suis gardé la Tasmanie, Adelaide et Perth pour la prochaine fois... |
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Lonely Planet CIA as |
En Australie, comme en Nouvelle-Zélande, il n'y pas de choc culturel à savourer. Melbourne, Sydney et Brisbane pourraient tout aussi bien être des villes nord-américaines et Christchurch et Duneden, des villes européennes. Les valeurs sont semblables à quelques nuances près, on y parle l'anglais, mais avec un accent différent. Le lendemain de mon arrivée, la belle Melbourne était envahie par une foule célébrant la fête nationale de l'Australie.
Les célébrations de la fête nationale de l'Australie étaient très colorées, avec acrobates, jongleurs, avaleurs de feu et toutes sortes de divertissements. Mais ce qui m'a le plus impressionné, ce fut l'excellent orchestre hard rock formé de membres de la Police de Victoria! Tous de très bons musiciens et, surtout, débordants d'une rafraîchissante irrévérence. De très bonnes relations publiques, en tout cas, et je souhaiterais que les membres de la triste et suffisante Sécurité du Québec puissent en faire autant!
Ici, la foule assiste aux spectacles d'un festival de jazz commandité par le Centre d'arts de Victoria sur la rue St-Kilda, à côté des théâtres et de la salle de concert de Melbourne. De l'autre côté de la rue, les Jardins Alexandra et ceux de la Reine Victoria s'ouvrent sur une enfilade de parcs menant aux remarquables Royal Botanic Gardens. Un endroit fort agréable pour une promenade.
Ce beau bâtiment loge plusieurs théâtres et deux galeries d'art.
Cette grande sculpture devant la Galerie Nationale ajoute au caractère décidément très artistique de cette partie de la ville. Sydney a sa Maison de l'Opéra mais Melbourne a tout un quartier consacré aux arts pour soutenir sa prétention d'être plus cultivée que sa ville sœur...
L'Australie, comme la Nouvelle-Zélande, offre
aux voyageurs à petit budget un accueil très bien organisé.
A Melbourne, j'ai logé dans un des nombreux petits hôtels
dans le quartier Ste-Kilda, non loin du parc d'amusement du même
nom, que l'on voit ici. Sur sept semaines, le coût moyen d'une nuitée
a été de 10.40$US, soit un peu plus que la moyenne de 10.10$US,
en Nouvelle-Zélande.
De Melbourne, je suis allé à Canberra pour satisfaire ma
curiosité. J'ai vite réalisé que je suis allergique
aux capitales artificielles; j'avais vécu la même expérience
à Brasilia, au Brésil. Je me suis enfui en courant et suis
allé à Sydney, pétillante de gens vrais, de bruits
et d'odeurs.
Cette grande Maison de l'Opéra est sans aucun doute une oeuvre-d'art, d'une beauté vraiment très impressionnante. Je suis certain qu'elle flatte merveilleusement l'égo des citoyens de Sydney dans leur compétition avec les gens de Melbourne pour le titre de ville plus cultivée. Personnellement, je trouve cette compétition plutôt amusante. Une telle concurrence entre Toronto et Vancouver ou Miami et Los Angeles serait tout aussi ridicule. Certains Australiens éprouveraient-ils le besoin de paraître cultivés parce que leurs origines remontent à Botany Bay?
J'ai aimé les deux villes. Elles offrent toutes deux de très beaux musées, des galeries intéressantes et de superbes parcs. Franchement, je n'y suis pas resté assez longtemps pour pouvoir juger si la population de l'une était plus cultivée que celle de l'autre; je m'en fichais pas mal! J'ai rencontré des gens chaleureux et me suis bien amusé dans l'une et dans l'autre.
Le port de Sydney offre des vues impayables, tout comme la rivière Yarra près du quartier culturel de Melbourne.
Les deux villes sont belles, mais j'ai préféré Sydney pour son dynamisme, sa diversité et ses plages.
Cette préférence n'est peut-être pas juste... je suis resté plus longtemps à Sydney et j'y ai fait des rencontres plus intéressantes.
Les plages sont des plages et rien ne ressemble plus à une plage qu'une autre plage. Voici la plage Coogee, à 10 km au sud de Sydney.
Pendant un mois, je suis allé de plage en plage sur la côte est. Voici la fameuse plage Bondi, à 8 km à l'est de Sydney.
Par traversier, la plage Manly est à environ 12km au nord-est de Sydney. Le trajet en bateau vaut le coup, ne serait-ce que pour les points de vue qu'il offre sur le port.
Après avoir profité des plages de Sydney, j'ai essayé la plage Port Macquarie (où je me suis contenté de regarder les experts parce que la mer était trop forte) et j'ai logé à l'auberge de jeunesse J's, ici, à Baie Byron.
J'ai beaucoup aimé Byron Bay, et en grande partie parce que j'ai été adopté par quatre jeunes femmes britanniques qui se cherchaient un chaperon pour les accompagner à Nimbin, un village hippie dans les montagnes...
Nimbin, un tout petit village à 70km de Byron Bay, regroupe une colonie de hippies dans la cinquantaine avancée qui affichent fièrement leur attachement à un mode de vie marginal ayant complètement disparu des lieux qui l'ont vu naître. Tout le village est un musée, et non pas seulement le musée que l'on voit ici. Ce fut une expérience intéressante qui m'a rappelé l'atmosphère du Village de New York à la fin des années cinquante. On peut comprendre que Nimbin puisse demeurer inchangé longtemps après que ses premiers habitants l'aient quitté pour cultiver la mari sur des terres plus fertiles et qu'il continue quand même d'attirer les touristes.
Byron Bay est l'un des endroits que j'ai le plus appréciés, d'abord en raison de l'agréable compagnie que j'y ai trouvée, mais aussi parce que c'est un endroit sympathique, chaleureux et pas trop touristique comme le sont certains endroits du Queensland.
Je me suis arrêté ici quelques heures pour bien observer l'endroit, mais pas plus. Il m'apparaît que toute forte concentration d'hôtels, de boutiques et de services axés sur les touristes de plage produit exactement le même résultat. Je n'ai pas vu grand-chose pouvant différencier cet endroit d'Acapulco au Mexique, de Via del Mar au Chili, de Mar de Plata en Argentine, de Punta del Este en Uruguay, du Durban Beach Front en Afrique du Sud ou de la Croisette à Cannes. Je suis venu, j'ai vu et j'ai quitté pour Brisbane.
Avec sa population de 1,3 millions, Brisbane est petite comparée à Melbourne (2,9 millions) ou Sydney (3,7 millions). Je n'y suis pas resté assez longtemps pour rencontrer du monde car j'avais hâte de me retrouver sur les fameuses plages du Queensland.
Brisbane est un endroit ravissant. J'ai dû chercher pour trouver un cybercafé où vérifier si j'avais reçu du courrier électronique, mais les gens se sont montrés affables et j'en ai finalement trouvé un. J'aurais dû y rester plus longtemps parce que les endroits au nord d'ici sont beaucoup trop touristiques à mon goût.
Après Brisbane, je me suis arrêté à Noosa, Hervey Bay et Airlie Beach, avant d'aboutir à l'Auberge des Globetrotters, à Townsville. Noosa était bien, et j'y ai rencontré un Canadien sympathique de Victoria, mais les endroits où j'ai logé à Hervey Bay et Airlie Beach étaient des lieux à fêtards bruyants... Ici, les choses se présentaient bien, l'endroit était calme, le propriétaire Dave était un brave type et j'ai rencontré Alain, un jeune randonneur du Québec vivant à quelques rues de chez moi, à Montréal.
J'ai aimé Townsville mais, comme Alain s'en allait à l'île Magnetic, j'ai décidé de l'accompagner.
L'île Magnétique est merveilleuse et quelque peu à l'écart de la cohue. J'y ai beaucoup apprécié le calme et le repos après avoir trop souvent veillé tard sur la côte du Queensland. Il y avait là une petite boutique de plongée dont j'aurais dû utiliser les services pour faire de la plongée sur le grand banc de corail au lieu d'attendre d'être à Cairns pour en faire.
Quelques jours plus tard, mon ami Alain a poursuivi son chemin vers le sud et je suis allé à Mission Bay avant d'arriver ici. Cairns était mieux que Surfer's Paradise mais c'est nettement un centre industriel (industrie touristique, s'entend...). Il y avait un très grand nombre de boutiques de plongée, mais très peu de concurrence entre elles en matière de prix ou services. Elles n'avaient pas à compétitionner tant la demande était grande: aucune réservation possible avant plusieurs jours chez la plupart des boutiques.
J'aurais mieux fait de retourner à l'île Magnetic mais j'ai passé deux jours dans cette grande usine de plongée nommée The Atlantic Clipper...
Nous devions être une quarantaine à bord... ce qui aurait été parfait pour une croisière de fête ou aurait été acceptable s'il y avait eu suffisamment d'instructeurs pour former de petits groupes.
Avec seulement deux instructeurs en service, nous formions un troupeau qu'il fallait faire plonger, manger, dormir et replonger avant qu'il soit remplacé par le troupeau suivant. De plus, la nôtre n'était pas la seule usine à plongée exploitant le même endroit, de sorte que la visibilité au fond était plutôt médiocre. Va pour le grand banc de corail. Si jamais je retourne y faire de la plongée, ce ne sera sûrement pas à Cairns!
Après avoir gaspillé une semaine à Cairns, j'ai poussé à l'ouest et me suis arrêté pour une nuit à Mount Isa et à Tennant Creek. Il a plu presque tout le temps, mais ces deux endroits reculés étaient intéressants. La ville minière de Mont Isa (cuivre, plomb et argent) était triste, dure et non souriante comme toutes les villes minières. Tennant Creek avait une forte population autochtone et plusieurs bars comme dans certaines petites villes du nord-ouest canadien.
Voici un train routier australien à Three Ways, où l'autoroute Barkly est-ouest croise l'autoroute Stuart nord-sud, de Darwin à Adelaide. Il n'y a rien dans le "outback" que de la broussaille et quelques rares petits villages comme Tennant Creek, à 25 km au sud d'ici.
Pour moi, les déserts ont une beauté impressionnante; les chauds comme celui-ci, le Sahara, le Mojave, l'Atacama, ou les déserts gelés de l'arctique canadien me plongent dans une atmosphère de rêve. J'aime les contempler et méditer comme devant la mer. Certains sont moins désertiques que d'autres, comme ce petit coin de verdure au Nord d'Alice Springs.
Cette prospère petite ville touristique au milieu de nulle part illustre le paradoxe de répondre aux besoins de touristes qui veulent vivre des expériences qu'ils ne trouveraient pas chez eux mais sans avoir à sacrifier le confort de leur maison. Le succès a transformé Alice Springs en quelque chose qui n'a rien à voir avec la dure cambrousse de l'Australie! Je suis convaincu que j'aurais beaucoup plus apprécié mon séjour ici si j'y étais venu il y a 30 ans, avant qu'Alice Springs ne devienne prospère.
Il y a 30 ans, je n'aurais évidemment pas profité du confort de cette bonne auberge et j'y aurais trouvé très peu de touristes à qui parler. Mais, justement, j'aurais pu parler avec les gens de la place de leur vie dans l'arrière-pays et ils auraient été curieux d'en apprendre sur la vie au Canada. La curiosité des gens du pays de converser avec des voyageurs s'érode avec chaque rencontre, et elle disparaît complètement quand la concentration de touristes atteint le point de saturation, au-delà duquel les touristes ne sont plus des individus mais un troupeau de clients pour services touristiques. J'ai trouvé que ce mécanisme s'applique également aux voyageurs eux-mêmes quand il y en a trop!
Il est naturellement beaucoup plus intéressant pour les voyageurs à petit budget de se retrouver en un petit groupe dans des endroits peu fréquentés que de s'engloutir dans un autobus plein de touristes à destination d'une quelconque attraction touristique comme cette ferme de chameaux sur le route d'Ayer's Rock. Surtout quand il vous faut attendre que la foule de l'autobus précédant ait fini de visiter avant que ce soit votre tour de vous approcher pour prendre une photo!
J'ai beau être allergique aux foules de touristes je suis aussi une bonne poire qui se laisse prendre par la publicité sur les lieux à voir absolument. Mais il m'arrive parfois de penser qu'il vaut la peine d'attendre en ligne ne serait-ce que pour prendre une photo comme celle de ce chameau sexy... Regardez-moi ces longs cils!
Ayer's Rock est le principal endroit à voir absolument dans l'Australie intérieure. Le paysage est vraiment splendide. Si cela vous intéresse, je vous recommande de louer une voiture et de vous y rendre par vous-même. Sinon, vous devrez accepter de vous fondre au grand troupeau de touristes que l'on transporte par autobus et que l'on mène au lieu désigné pour la visite rituelle. Ce qui, évidemment, est une question fort subjective, car il en est qui adorent se perdre dans une foule.
C'est un long trajet de 23 heures en autobus depuis Yulara (le village touristique de Ayer's Rock) jusqu'à Darwin sur la côte nord, mais grâce aux escales de nuit à Alice Springs et Katherine, le voyage se fait assez facilement surtout si, comme moi, vous aimez contempler le vide du désert pendant des heures et des heures. Il faisait très chaud à Darwin mais je m'y suis plu et j'y ai passé une semaine avant de prendre l'avion pour Kupang sur l'île indonésienne de Timor.
J'ai passé un agréable séjour au Melaleuca en compagnie d'une joyeuse bande de voyageurs.
En Nouvelle-Zélande et en Australie, toutes les auberges offrent aux voyageurs à petit budget l'usage de la cuisine pour y préparer leur propre bouffe et certains endroits offrent un spécial du soir comme celui-ci: un dîner barbecue à 2,50$US. Les cuisines et les salles à manger sont toujours des lieux favorables pour bavarder et se faire des amis. Le soir, chacun apporte sa bière ou son vin et il arrive souvent que ce soit la fête... Telle est la vie du voyageur "sac à dos" en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Il y avait des touristes à Darwin mais, avec
son université et ses activités économiques normales,
cette ville a aussi une vie qui lui est propre et elle pourrait très
bien survivre sans les touristes. En d'autres mots, c'est une vraie ville
et non un de ces endroits créés par les touristes et menacés
de devenir des villes fantômes dès que se tarit le flot de
visiteurs.
Mon voyage en Australie était maintenant terminé et j'entamais
mon retour chez moi. J'ai aimé voyager à travers la Nouvelle-Zélande
et l'Australie où il y a des coins intéressants à
voir mais je n'y ai rien appris sur moi-même que je n'aurais trouvé
en parcourant la même distance en Amérique du Nord ou en Europe.