Capitale: Managua
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Christophe Colomb navigua le long de la côte du Nicaragua en 1502 mais les premiers villages de Granada et Leon ne furent établis qu' en 1524. Granada devint vite prospère grâce à son accès à la mer des Caraïbes par la Rio San Juan dans laquelle se déverse le Lago de Nicaragua. Elle devint aussi le centre du parti conservateur favorable à l'Église catholique et à la monarchie. Leon située sur le petit Lago de Managua qui n'a pas accès à la mer fut choisie comme capitale en dépit de son moindre potentiel économique. Elle devint le foyer des ecclésiastiques radicaux et des intellectuels du parti libéral favorable à des réformes sociales semblables à celles des révolutions française et américaine. Cette situation des deux villes polarisa le conflit entre les libéraux de Leon et les conservateurs de Granada qui tourna carrément en guerre civile à certains moments. En 1855, les libéraux de Leon demandèrent l'aide du flibustier opportuniste William Walker pour écraser les conservateurs de Granada. Il l'emporta, se fit élire président du Nicaragua et fut reconnu par le gouvernement américain. Il rétablit l'esclavage, déclara l'anglais langue officielle et annonça son intention de prendre les rennes des autres pays de l'Amérique centrale. Il fut défait par une armée de volontaires civils costaricains à Rivas en mai 1857. Plus tard soit en 1857 on fit Le compromis de nommer Managua comme capitale en 1857 atténua mais n'élimina pas le conflit qui s'est embrasé de nouveau plusieurs fois. Les Américains envoyaient les "Marines" de temps à autre, généralement pour supporter les conservateurs. En 1934 Anastasio Somoza Garcia issu de la garde nationale formée par les États-Unis assassina le libéral Augusto Sandino et se fit par la suite frauduleusement élire président en 1937. Il gouverna en dictateur pendant les 20 années suivantes, parfois comme président, parfois derrière un pantin désigné président. Il fut assassiné en 1956 mais son fils aîné Luis le remplaça jusqu'à sa propre mort en 1967 et c'est alors que le fils cadet Anastasio assuma la présidence. Les abus de pouvoir montèrent la population contre lui et la guerre civile éclata en 1978. Somoza démissionna et le Frente Sandinista de Liberación Nacional, conduit par le révolutionnaire Daniel Ortega Saavedra, marcha sur Managua en 1979. La garde nationale de Somoza fut démantelée et remplacée par l'armée du peuple Sandinista. Le président Carter autorisa les mesures d'urgence au Nicaragua mais lorsque Reagan prit les rennes en janvier 1981, il suspendit toute aide et commença à financer des groupes contre-révolutionnaires formés par des anciens soldats de la garde nationale de Somoza et opérant à partir du Honduras. La guerre Contra s'aggrava. Le congrès américain rejeta toute aide supplémentaire pour les Contras en 1985 mais l'administration Reagan continua à les financer à travers la vente illégale d'armes à l'Iran. En février 1990 Ortega déclara des élections qu'il espérait gagner mais les perdit aux mains de Violeta Chamorro de l'Unión Nacional Opositora, une coalition de 14 partis financée par les États-Unis. Les contras cessèrent les combats, l'embargo américain fut levé et l'aide des États-Unis arriva mais la reprise économique promise ne se matérialisa pas et le chômage demeura élevé durant toutes les années '90. En 1991 le nouveau gouvernement annula la distribution des terres effectuée par les Sandinistas. Maintenant, dix ans après la fin de la guerre civile, le profond désaccord entre les libéraux et les conservateurs existe toujours et les gens ordinaires à qui j'ai réussi à parler paraissaient amers et désillusionnés. Une triste situation!
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De San José, j'ai profité de l'excellent service des autobus "Tica Bus" pour un trajet sans arrêt jusqu'à Managua (8 ½ heures incluant le passage aux douanes) et je suis revenu vers Grenada avec un autobus local. Cette photo fut prise plus tard à la frontière entre le Nicaragua et le Honduras.
La compagnie costaricaine (les costaricains sont appelés des Ticos) dessert toute l'Amérique centrale de la ville de Panama jusqu'au sud du Mexique. Elle est devenue une importante institution en fournissant un moyen de transport sécuritaire et confortable à travers cette région fortement criminalisée et ce, même pendant les guerres civiles qui ont ravagé le El Salvador et le Nicaragua.
La plupart des autobus en Amérique centrale et dans les pays Andins sont des autobus scolaires usagés importés du Canada et des États-Unis. Ceux-ci, à Granada, ont conservé leur couleur jaune mais les marques les identifiant comme autobus scolaires ont été remplacées par leurs nouvelles destinations. Je suppose qu'ils sont sécuritaires mais les sièges ont été rapprochés les uns des autres, laissant très peu d'espace pour les jambes.
La cathédrale devant le Parque Colon est bien sûr le centre de la ville.
Ce grand palais épiscopal à côté de la cathédrale témoigne du pouvoir dont jouissait l'évêque dans cette ville traditionnellement conservatrice.
Un demi-bloc au nord du palais épiscopal sur cette petite plaza, il y a la "Casa de Tres Leones", une impressionnante maison privée qui abrite maintenant une fondation culturelle. Son emplacement fournit une indication intéressante sur l'étroite association traditionnelle entre l'Église et les propriétaires terriens conservateurs en Amérique latine.
J'ai trouvé une chambre pour seulement 5 $US au Hospedaje Central un demi-bloc plus loin sur ce côté de la rue principale de Granada, calle La Calzada.
Ici comme partout ailleurs en Amérique Centrale, les gens sentent le besoin d'ériger des "rejas" (grilles et barreaux de fer forgé) pour protéger leur vie et leurs biens.
L'architecture coloniale de Granada possède le charme additionnel de paraître naturelle. La ville ne donne pas l'aspect des restaurations artificiellement organisées d'anciennes splendeurs que l'on retrouve souvent dans les sites touristiques.
Cette maison bien restaurée entre deux autres à l'abandon ressemble plus au résultat de l'effort d'un individu prospère qu'à ceux d'un fonds municipal de promotion touristique.
Cela démontre cependant qu'il y a des gens qui ont de l'argent dans ce pays pauvre.
Le couvent et l'église de San Francisco fondés en 1529 furent les premiers édifices religieux de la ville. Ils furent reconstruits à trois reprises après avoir été incendiés deux fois par des pirates (1665 et 1685) et détruits par le flibustier américain William Walker en 1856.
Ils logent maintenant un intéressant musée.
Voici la cour du musée San Francisco mentionné plus haut.
En descendant la calle La Calzada en direction du lac, on arrive à la "Iglesia de Guadelupe" qui a survécu au massacre de la ville par Walker en 1856.
Voici la plage au bout de la calle La Calzada. Je ne m'attendais pas à ce que cet endroit soit désert. Je me sentais inconfortable en marchant les 300 mètres vers le parc "Centro Turistico" que je n'ai d'ailleurs pas visité parce qu'il était également désert et donc non sécuritaire. Je dois admettre que j'étais heureux de rejoindre le centre-ville après avoir couvert 2 kms de la calle del Caimito, également déserte..
Après avoir exploré la belle Granada, je suis arrêté à Masaya en route vers Managua. Ici, on voit un restaurant ouvert dans le parc "parque 17 de Octubre" au centre de Masaya
Je ne pouvais pas prendre de photo de l'important point de repère la "Iglesia de la Asunción" à côté du parc parce qu'elle était couverte d'échafaudages alors j'ai remonté la calle San Jerónimo pour voir la "Iglesia de San Jerónimo"
en chemin, j'ai rencontré ce marchand qui m'a expliqué que les barreaux de fer forgé seraient inutiles en cas d'attaque à main armée mais qu'ils étaient néanmoins nécessaires pour empêcher quelque désespéré de prendre de la nourriture sans payer.
La "Iglesia de San Jerónimo" récemment restaurée, est soutenue pour empêcher des fissures de s'agrandir.
Masaya est un important centre d'artisanat indien qui est maintenant vendu dans ce marché restauré sur la calle Ernesto Fernandez.
Un peu plus loin dans cette rue, j'ai attrapé un autobus local pour retourner à Managua.
Managua, sur la rive sud du lac Managua, est devenu la capitale du Nicaragua en 1858 comme compromis entre la libérale Leon au nord-ouest et la conservatrice Granada au sud-est.
Managua fut détruite par des tremblements de terre en 1931 et encore en 1972 et fut endommagée plus tard par la révolution de 1978-79. Depuis, des difficultés économiques ont retardé la reconstruction du centre-ville.
La vieille cathédrale est un des édifices qui a résisté au tremblement de terre de 1972.
L'intérieur de la vieille cathédrale.
Le nouveau "Palacio Presidencial" à côté de la vieille cathédrale.
La nouvelle cathédrale de l'Immaculée Conception, construite assez loin de la vieille, fait l'objet de controverses car certains trouvent que ses nombreux petits dômes la font ressembler à une mosquée.
Les quelques chambres disponibles au terminus "Tica Bus" à Managua étaient occupées alors j'ai couché au Hospedaje Meza tout près.
Vous ne pouvez pas vous empêcher d'être conscients de la dure réalité du niveau élevé de criminalité lorsque vous constatez comment tout le monde ici vit à l'abri de sa cage.
Après quelques jours à protéger mes arrières je suis monté à bord d'un autobus Tica pour le trajet de 8 heures vers Tegucigalpa.