Capitale: Kingston
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Les premiers habitants, les Indiens Arawak, n'ont pas survécu aux 150 ans d'occupation espagnole et furent graduellement remplacés par des esclaves africains importés pour fournir la main d'oeuvre. Lorsque les Britanniques envahirent l'île en 1655 un grand nombre d'esclaves s'enfuirent dans les montagnes où ils résistèrent à toutes les tentatives d'assujettissement par les colons jusqu'à ce que leur indépendance soit reconnue autour de 1730. Les "Maroons", comme on les appelait, restèrent libres jusqu'à l'abolition de l'esclavage un siècle plus tard. La Jamaïque fut énormément profitable pour les Britanniques. Dans les années 1700, Kingston et sa base navale servirent de paradis pour les pirates tel Henry Morgan qui avait l'autorisation de la couronne royale de piller les galions espagnols. Plus important encore, la Jamaïque était un élément clé de l'infâme triangle commercial (esclaves vers les Caraïbes, sucre vers l'Angleterre et marchandises de pacotille vers l'Afrique), grâce auquel tellement de fortunes britanniques, maintenant respectables, ont été construites (la Barclays Bank par exemple). Les investissements américains dans les mines (bauxite) et les produits manufacturés grossirent rapidement durant le siècle dernier et étaient devenus prédominants quand la Jamaïque devint un membre indépendant du Commonwealth Britannique en 1962. Dans les années '70, le premier ministre Michael Manley adopta des politiques socialistes et développa des liens étroits avec Cuba. Il fut suivi par le conservateur Edward Seaga du JLP (Jamaica labour Party), qui occupa la première fonction dans les années '80. Manley revint en '89 mais se retira en '93 et Percival Patterson, aussi du PNP (People's National Party) qui est encore au pouvoir, lui succéda. En Jamaïque la violence politique était et est encore courante pendant les élections. La violence criminelle est également courante ce qui donne au pays une mauvaise réputation au niveau de la sécurité. Kingston en particulier doit être évitée le plus possible.
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Atlapedia CIA Country Reports Lonely Planet Traveldocs |
J'ai vu des bateaux de croisière tel que celui-ci à l'occasion dans différentes parties du monde mais jamais en aussi grand nombre que dans les Caraïbes où ils dominent la scène malgré la multitude d'hôtels touristiques.
Ces deux bateaux de taille moyenne débarquaient leurs passagers vers des autobus qui les attendaient pour une visite d'une journée de Montego Bay. Après, ils repartiront répéter le même rituel à la prochaine destination touristique.
Pour des raisons qui dépassent ma compréhension, ces bateaux de croisières aussi appelés "loveboats" sont très populaires auprès des touristes de tous âges.
Si je pouvais me le permettre, je préférerais passer d'une île à l'autre dans un de ces petits voiliers amarrés à la marina près du terminal des bateaux de croisières.
Comparativement aux autres endroits dans le monde les Caraïbes sont dispendieuses pour un randonneur. J'ai été chanceux de trouver une chambre minable au YMCA pour 15$US la nuit. Le prix aurait été au moins 10 fois supérieur au luxueux hôtel Ritz Carlton.
Je suis allé voir de quoi avait l'air le Ritz parce que ma copine amie Ginette, qui avait gagné une semaine de vacances à cet endroit dans une loterie, m'avait dit que le service était formidable.
Malgré la terrible température, je pouvais l'imaginer jouant les héritières à côté de la piscine.
Elle va m'arracher les yeux pour avoir écrit ça sur mon site web.
Tout dans la zone touristique de Montego Bay est orienté pour satisfaire chaque caprice des visiteurs. À un certain prix évidemment...
Il y a au moins une douzaine d'hôtels comme celui-ci sur la plage au nord de la ville en allant vers le Ritz.
Dommage! Sans le froid et la pluie la plage aurait été couverte de vacanciers.
Margueritaville paraît terne avec ce climat et sans la présence de beaux baigneurs et baigneuses (surtout les baigneuses).
Les beautés s'entassaient dans les bars ou ne quittaient pas la chaleur de leurs chambres d'hôtel.
Le marché d'artisanat, c'est le plus que les touristes débarqués des bateaux, viennent à découvrir de la population locale.
Cet intéressant édifice appelé "The Cage" (La Cage), sur le Sam Sharpe Square au coeur de Montego Bay fut construit en 1806 comme prison pour les esclaves fugitifs et les marins ivres.
La Jamaïque fut un avide consommateur d'esclaves. Plus d'un million d'esclaves furent amenés en Jamaïque et de ce nombre environ 200 000 furent réexportés pendant les trois siècles de la période d'esclavage. Cependant, après au moins 12 générations de reproduction d'esclaves, il en restait seulement 325 000 quand l'esclavage fut aboli. C'était moins cher pour les propriétaires de plantations de remplacer les esclaves qu'ils avaient fait mourir au travail que d'en prendre soin adéquatement.
Naturellement des traitements aussi durs provoquèrent une résistance et de nombreuses rébellions éclatèrent non seulement en Jamaïque mais partout aux Caraïbes. Les religions africaines furent bannies par les blancs qui réalisèrent qu'elles pouvaient devenir des véhicules de résistance et de révolte mais les noirs s'adaptèrent en camouflant leurs croyances traditionnelles derrière des images et des rites chrétiens. En Jamaïque cela produisit la religion Pocomania dérivée de l'ancienne religion Cumina d'Afrique.
Samuel Sharpe était un prédicateur noir baptiste laïque. Pendant des mois, il utilisa le prétexte de rencontres de prières pour décrier les injustices de l'esclavage et pour organiser la rébellion de 20 000 esclaves en décembre 1931. Les rebelles réussirent à résister à un régiment britannique pendant des mois mais ils se rendirent finalement, trompés par une promesse d'amnistie et la fausse rumeur prétendant que le gouvernement britannique avait aboli l'esclavage. La vengeance des blancs fut terrible, des milliers de noirs furent exécutés. On érigea une potence sur la place centrale qui porte maintenant le nom de Sam Sharpe qui y fut exécuté en mai 1832.
Ces événements tragiques contribuèrent à l'abolition de l'esclavage dans toutes les colonies britanniques le 1er août 1834. L'esclavage était chose du passé mais les noirs dépendaient encore des propriétaires terriens pour leur subsistance. Une exploitation sans pitié et des lois "blanches" injustes conduisirent à des grèves et à des révoltes sporadiques dans plusieurs îles comme le soulèvement de 1855 à Morant Bay en Jamaïque. Elles furent toutes brutalement refoulées par la minorité blanche.
Sur cette photo, un prédicateur loue les vertus d'être noir selon les principes de la secte des "Douze Tribus d'Israël", une branche de la religion Rastafarienne. J'ai essayé en vain d'engager une conversation en toute bonne foi avec différents membres de ce groupe mais ça n'a ne mordait tout simplement pas. Après un certain temps, j'ai réalisé que la communication était difficile parce que j'étais perçu comme encore un autre curieux parmi les plusieurs centaines de milliers de touristes qui viennent en Jamaïque chaque année. C'était un comportement tout à fait normal. J'ai remarqué que dans les endroits où les étrangers sont peu nombreux et dispersés, les gens du pays sont généralement aussi curieux envers leurs visiteurs que ces derniers le sont à leur sujet mais que, lorsqu'il y a trop de touristes, la familiarité fait naître le mépris.
Il y a toute une gamme de Rastafariens allant des fondamentalistes qui croient en la divinité de "Ras Tafari" (l'empereur Haïlé Sélasié d'Éthiopie) et en la supériorité noire, aux vendeurs de drogues pour qui les tresses rastas sont seulement un signe extérieur de non-conformisme. Celui à gauche en bas a accepté que je prenne sa photo mais a prudemment évité mes questions sur le sens du Rastafarianisme.
Personnellement, je pense que mon échec à communiquer est dû au trop grand nombre de touristes autour de Montego Bay. Je n'ai pas réussi non plus dans ma tentative de communiquer avec cette famille que j'ai découverte vivant dans un abri improvisé à partir d'une voiture abandonnée. J'ai obtenu des sourires amicaux des trois enfants et de la jeune mère qui en portait un quatrième mais aucun encouragement de la part du père. C'était juste le début de la frustration que j'ai vécue pendant ce voyage. J'aurais dû m'y attendre car je savais que les gens deviennent de plus en plus distants et secrets quand ils sont en contact avec de grands nombres de touristes.
Voici la rue principale de Montego Bay. Comme je l'ai dit plus haut, j'ai trouvé les gens assez amicaux mais d'une certaine manière distants et inaccessibles.
D'après ce que j'ai pu voir, ceci semble être l'image du succès pour le Jamaïcain moyen: une jolie maison de bois bien entretenue et une voiture voyante. J'ai trouvé que les Jamaïcains étaient très machos concernant leur voiture et je les soupçonne de percer des trous dans les silencieux des voitures neuves juste pour obtenir ce bruit de "vroum vroum vroum"!