Capitale: Bamako
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Le territoire du Mali a été le centre de grands Empires, l'Empire du Ghana qui a connu son apogée de 950 à 1050, l'Empire du Mali, de 1230 à 1320 et l'Empire du Songhaï, de 1460 à 1530. Au 17ième et 18ième siècles, plusieurs petits états se sont développés le long du bassin du Niger, mais ils sont tombés au milieu du 19ième siècle dans la guerre sainte dirigée le chef Musulman al-Hajj Umar, dont l'Empire théocratique Toucouleur s'étendait de Tombouctou jusqu'au cours supérieur du Niger et au Sénégal. Son fils Ahmadou qui lui a succédé, a été vaincu par les Français en 1893. Après une fédération de courte durée avec le Sénégal, la République Indépendante du Mali a été établie en 1960 sous le Président Modibo Keita qui a été évincé en 1968 par un coup d'état dirigé par le Lieutenant Moussa Traoré. Ce dernier a été confirmé comme président par des élections dont il était le seul candidat en 1979 et 1985. Quand des élections multipartites ont été imposées par les militaires en 1992, le pouvoir est passé à Alpha Oumar Konaré qui a été réélu en 1997. |
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A la frontière du Mali tout le monde est descendu et a déchargé ses bagages pour les faire fouiller mais à part cela le passage s'est fait sans histoire.
Le paysage était superbe avec le désert à notre droite et le Niger bleu à notre gauche. Du temps en temps nous avons dépassé des cases isolées en boue séchée au soleil et avons traversé des villages qui semblaient déserts comme celui-ci.
La route était vraiment mauvaise et nous avons été violemment secoués la plupart du temps sur notre chemin vers le nord, roulant aussi vite que possible. Alors c'est arrivé, une roue a cédé. Nous avons fait une violente embardée à gauche et le chauffeur a presque perdu le contrôle avant de s'arrêter. Les secousses sur la route avaient été si fortes que la jante a été tout simplement arrachée des boulons qui la fixaient à l'essieu, comme vous pouvez voir sur cette photo.
Nous avions eu de la chance que l'accident soit arrivé à seulement une douzaine de kilomètres d'Ansongo qui apparemment était la destination de certains des voyageurs. Les autres étaient familiers de l'endroit et savaient où aller, mais j'étais le seul occidental à bord et le seul à demander où se trouvait l'hôtel. Le chauffeur, Sékou Boubakar, a résolu mon problème en m'emmenant chez lui à travers un labyrinthe de rues sombres. J'ai très bien dormi sur un matelas de mousse placé directement sur le sol en terre battue de la maison que l'on aperçoit juste derrière nous sur cette photo, prise par son frère le lendemain matin avec quelques uns de ses enfants.
De ce que j'ai, vu j'ai conclu que Sékou et son frère vivaient dans la maison de terre et que leurs femmes et enfants vivaient dans diverses cases en roseaux érigées dans la même enceinte.
Les dames se sont précipitées dans leurs cases quand j'ai sorti mon appareil photographique mais au contraire les enfants n'étaient pas gênés. Il était intéressant de voir comment ces gens vivaient dans l'intimité de leur enceinte entourée de hauts murs. (Il y avait seulement une étroite porte donnant accès à la rue). Dans un coin, des latrines à ciel ouvert derrière un muret de deux pieds, étaient utilisées par tout le monde et dans un autre quelques moutons et chèvres fouillaient une pile de détritus.
Après m'avoir donné un verre de thé sucré, Sékou m'a raccompagné à la place du marché au travers des rues qui m'avaient semblé si mystérieuses la nuit précédente.
Les rues du village étaient désertes mais il y avait du monde dans le marché. Ici quelques uns donnent un coup de main pour faire démarrer ce vieux camion surchargé. Sékou a rapporté l'accident à un monsieur d'allure imposante qui s'est avéré être le propriétaire du 4 x 4 et qui m'a trouvé une place en cabine dans un autre 4 x 4 partant pour Gao avec quelques uns des voyageurs de la veille.
Des tentes de nomades dans le désert.
Ces enfants étaient assez curieux pour venir m'examiner mais ils étaient gênés d'être photographiés, surtout celui d'en face qui a levé son bras pour cacher sa figure.
La route était mauvaise mais le paysage était magnifique tout le long du trajet.
Nous sommes finalement arrivés à Gao après avoir mis cinq heures pour couvrir 95 kilomètres. Il y avait quelques terrains de camping aux abords de la ville mais seulement un hôtel et le voici: l'Atlantide. Il n'y avait que deux autres clients donc réussi à faire baisser le prix demandé de 20 dollars à 10 pour une chambre qui avait une salle de bain mais pas d'eau!
Il est impossible d'ignorer le symbolisme phallique du minaret de cette Mosquée! Une question vient à l'esprit: ce symbole vient-il d'une quelconque religion animiste pré-Islamique ou bien tous les minarets Musulmans sont-ils des symboles phalliques? C'est une bonne question, compte tenu de tous les tabous sexuels de cette religion!
Me rendre à Tombouctou n'allait pas être facile. De grands bateaux de voyageurs et de plus petites pinasses montent et descendent le fleuve quand les eaux sont hautes en été, mais c'était maintenant la saison sèche et il n'y avait pas de trafic sur le fleuve. Il y avait bien un bus régulier pour Bamako en passant par Mopti et Ségou mais c'était la seule route bitumée partant de Gao et il n'y avait pas de transport régulier sur les pistes du désert. J'ai d'abord fait le tour des diverses ONG comme la Croix Rouge Internationale ou le CECI Canadien, qui auraient pu me donner un coup de pouce, si l'une d'elles avait eut l'intention d'aller à Tombouctou dans les jours suivants.
C'est ainsi que j'ai rencontré Almoctar Ould Mohamed Abdoulahi, un Touareg de la Caste Religieuse qui m'a emmené à la base de la Croix Rouge, de l'autre côté de la ville.
Me voici avec Abdoulahi et son domestique noir dans sa boutique au marché central. Pour quelque raison, j'ai plu à Abdoulahi qui a dit que j'avais le visage d'un homme de vertu et m'a présenté à ses amis (C'était sans doute la barbe mais il ne savait pas qu'elle n'était que la preuve de ma paresse).
J'ai passé la plupart de mon temps à Gao à chercher un moyen de transport. Comme il n'y avait pas d'ONG en partance, il me fallait trouver un 4x4 privé.
Ici je suis encadré par deux Touaregs conservateurs, Mossa ag Mohamed et Madaye ag Atiwawar, l'habillement et la bourse traditionnelle suspendue par une ficelle autour du cou de ce dernier indiquent son origine plus noble que celle de l'autre.
Abdoulahi m'a invité partager un repas avec deux de ses frères dans sa maison derrière cette porte antique (le terme frère peut vouloir dire des vrais frères ou des parents ou même de très bons amis). A quatre nous nous sommes assis sur un tapis et nous avons mangé de la viande de chèvre et du riz avec nos mains droites, dans un plat commun qui nous a été servi avec déférence par deux domestiques noirs qui nous ont aussi préparé les trois verres rituels du très fort thé Touareg. Il devait y avoir des femmes dans la maison mais elles sont restées invisibles.
J'ai aussi eu la chance de rencontrer, dans mon hôtel, un fonctionnaire en visite qui avait quelques affaires à régler au musée ethnographique et m'a emmené avec lui. Ce n'était pas à plus de deux kilomètres mais je ne pense pas que j'y serais allé à pied à cause de la température de plus de 40 degrés de la mi-journée. Le musée était très bien mais j'étais heureux n'être pas venu à pied. Ce monsieur, dont j'ai oublié le nom, était né à Goa. Il m'a montré le quartier où il avait passé sa jeunesse et où nous avons rencontré et causé avec quelques uns de ses parents. Puis, il a fait un détour pour me montrer ce Tombeau du 16ième siècle d'un Roi Songhaï de la dynastie Askia, avant de revenir à l'Hôtel Atlantide.
Après avoir beaucoup cherché pendant deux jours, j'ai finalement trouvé ce 4 x 4 partant avec un chargement complet. Les deux sièges de la cabine avaient déjà été vendus (pour 30$ US chacun) à un homme d'un certain âge avec une femme plus jeune portant un bébé, mais si je voulais, je pouvais monter à l'arrière avec 11 autres adultes et un enfant de 12 ans (pour 20$ US).
D'abord je suis allé voir ailleurs car l'arrière était déjà plein des bagages recouverts d'un filet de cargo, comme vous pouvez le voir. J'ai toutefois du reconnaître qu'en cette saison il était fort possible que je ne trouve aucun autre moyen de transport avant une semaine, et qu'obtenir une place en cabine était plus une affaire d'influence que de d'argent. Alors, je me suis dit que si les autochtones pouvaient voyager de cette façon, je le pouvais aussi, et j'ai conclu le marché juste avant que la 4x4 ne quitte à 6 heures de l'après-midi.
Je m'étais embarqué pour le voyage le plus rude de ma vie, cramponné au filet avec 12 autres personnes pour ne pas tomber car nous volions littéralement sur cette piste inimaginable. A 7 heures de l'après-midi nous nous sommes arrêtés pour prier Allah.
C'était incroyable, cet individu, qui était l'aide du chauffeur, s'était assis à l'arrière avec ses pieds pendant à l'extérieur et semblait jouir de chaque minute. Après un moment, à Bourem, deux autres femmes sont montées (une avec un bébé). Nous étions maintenant un total de 16 passagers rebondissant sur chaque bosse et chaque creux jusqu'au moment où on s'est arrêté pour le dîner dans endroit appelé Téméra où les deux femmes et le bébé sont descendus. A ce moment il faisait nuit mais nous sommes remontés et nous avons continué jusqu'à Bamba où nous nous sommes arrêtés pour dormir, aux environs de minuit. J'ai porté tout ce que j'avais pour lutter contre le froid et j'ai dormi comme une souche sur le sol dur, comme tout le monde.
Quand le soleil s'est levé au petit matin, nous en avons fait autant. Le monsieur au boubou vert avait deux de ses femmes avec lui. La plus jeune avec le bébé (debout) a voyagé dans la cabine avec lui et la plus âgée (assise, avec le boubou blanc), a souffert avec nous à l'arrière.
L'arrêt à Bamba a été un repos salutaire, après les six infernales heures que nous avions enduré la veille.
Nous nous sommes embarqués de nouveau pour les derniers 192 kilomètres avant Tombouctou. La route était tout aussi mauvaise mais je l'ai mieux supporté car j'étais maintenant un vieux routier.... A un endroit il y a eu une forte secousse, exactement au moment où j'allais boire dans un bidon lourd. Il m'a frappé violemment sur la bouche, fendu ma lèvre et cassé une dent faciale. C'était un bon moyen de m'assurer que je n'oublierais pas ce voyage insensé! Maintenant que tout cela est passé je suis content que ce soit arrivé car ça m'a permis de faire le vide dans ma tête et de remettre les valeurs à leur place. J'ai besoin de faire cela de temps en temps...