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Précédent: Libéria
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Capitale: Abidjan
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Le peuple Kru a migré vers l'est à partir du Libéria au 15e siècle au moment ou les Portugais faisaient le commerce de l'ivoire et des esclaves sur la côte. Au 16e siècle les Sénoufo et les Lubi sont venus du nord (Burkina Faso et Mali). Aux 18ième et 19ième siècles, les Malinkés sont arrivés du nord-ouest (Guinée) et les Akans Baoulés de l'est (Ghana). Dans les années 1830 les Français ont signé des traités avec les souverains de la côte et, suite à une longue guerre avec le chef Mandika, Samory Touré, la Côte d'Ivoire est devenue une colonie française en 1893. En 1944 Félix Houphouët-boigny, un chef Baoulé, fermier et médecin, a fondé un syndicat de fermiers africains duquel a émergé le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire PDCI qui s'est rapidement allié avec le Rassemblement Démocratique Africain, RDA de tendance marxiste Houphouët-boigny est devenu le premier président du pays après l'indépendance en 1960. Il a gouverné avec une main du fer jusqu'à sa mort à l'âge de 88 ans et a été remplacé en 1993 par un Baoulé de son choix, Henri Konan-Bédié qui a été confirmé comme président par les élections de 1995. |
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Les divers quartiers d'Abidjan sont séparés par des bras de la lagune qui en font un des meilleurs ports en Afrique de l'Ouest grâce au canal de Vridi qui donne accès à l'océan. Le pont Charles de Gaule qu'on voit ici sépare le centre d'affaire parsemé de gratte-ciel appelé "Le Plateau" à gauche de Treichville et Marcory au sud, où habitent les travailleurs. Treichville est renommée pour son marché animé et sa vie nocturne débridée qu'il est plus sécuritaire de goûter en groupe que seul.
Abidjan a des autoroutes modernes à six voies pour transporter sa population de presque 3 millions d'habitants, mais la circulation dans le centre d'affaires du Plateau est généralement congestionnée comme vous le voyez ici sur l'avenue Delafosse où se trouvent deux grandes banques.
De grandes fortunes ont été faites pendant les beaux jours d'Abidjan, certaines par un dur et honnête travail et d'autres par la corruption. La faible note de 3.1 points sur 10 de la Côte d'Ivoire sur l'Indice des Perceptions de Corruption (CPI), publié par Transparency International pour 1998, reflète le jugement des nombreux d'hommes d'affaires qui ont témoigné de leur expériences dans ce pays pour les quatre sondages indépendants qui ont servi à établir ce score.
Voici le fameux Hôtel Ivoire dans le quartier résidentiel de la haute classe, Cocody, à l'ouest du Plateau. Cet hôtel cinq étoiles avec ses 750 chambres a tout, une patinoire sur glace, une allée de bowling, sept courts de tennis, un cinéma, un casino, une épicerie de luxe et un grand magasin d'articles d'art.
Cocody et Le Plateau sont bien gardés et relativement sûrs par rapport aux autres quartiers d'Abidjan. Il y quelques années, Abidjan était l'une des villes les plus dangereuses d'Afrique avec Lagos et Johannesburg. La situation s'est maintenant amélioré suite à une campagne résolue d'imposition brutale de la Loi qui comprenait le payement de primes pour l'élimination des criminels connus (sans procès).
La Côte de l'Ivoire a deux des plus grandes Cathédrales Catholiques du monde bien que seulement un ivoirien sur dix soit Catholique. Telles sont les voies du pouvoir... quand il n'y a pas d'opposition.
Après l'indépendance, Houphouët-boigny, qui a régné avec une main du fer pendant plus de deux décennies avant sa mort en 1993, a été récompensé, par les Français, avec des dons généreux et une aide technique pour avoir bloqué le projet de Senghor d'une Fédération d'États d'Afrique de l'Ouest. Le nombre de français est passé de 10 000 à 50 000, pour la plupart des professeurs et des conseillers, et la politique de collaboration avec l'ancienne puissance coloniale a joliment payé pour la Côte d'Ivoire qui a bénéficié d'un des taux de croissance les plus élevé (10%) de Afrique pendant les années 60 et 70 (pays exportateurs de pétrole exclus). La récession mondiale et une sévère sécheresse au début des années 80 ont réduit l'économie à la stagnation avec une croissance annuelle de moins de 0.5 pour cent de 1985 à 1995 mais maintenant, les choses semblent aller mieux de nouveau.
Voici Louis Varre devant l'hôtel Le Stop qu'il gère pour Oswald Loosli que j'avais rencontré à Conakry. Par une coïncidence remarquable il s'est avéré que Louis était le beau-frère de René -Yvon Brancart, un haut fonctionnaire ivoirien que j'avais rencontré ici dans le cadre de mon travail, 27 ans plus tôt.
Ce fut une joie et un plaisir réels de revoir René-Yvon après si longtemps. Nous avions beaucoup à nous raconter sur le cours des événements au cours des années passées, alors nous sommes sortis tous les trois faire la foire en ville jusqu'aux petites heures du matin. J'ai dormi presque toute la journée du lendemain.
Après avoir récupéré de mes excès nocturnes, j'ai pris un taxi brousse sur l'autoroute, non loin de mon hôtel, pour faire une excursion d'une journée à Grand Bassam qui avait été la capitale pendant les premières années de la colonie.
Les masques et les sculptures de haute qualité, la bijouterie en or et les textiles sont des spécialités à ne pas manquer par les visiteurs de la Côte d'Ivoire. Cette boutique dans la ville touristique de Grand Bassam était chère, mais elle avait quelques superbes pièces de musée de grande qualité.
Grand Bassam n'est plus maintenant qu'une relique nostalgique de son apogée comme capitale de la colonie à la fin du 19e siècle.
La plus grande partie est vermoulue et délabrée, mais quelques uns des plus beaux bâtiments ont été bien entretenus comme attractions touristiques.
Naturellement, là où les touristes foisonnent, il y a toujours des boutiques de souvenirs pour touristes comme celle-ci, le long de la route que j'ai prise pour retourner à Abidjan.
Quand le moment est venu d'aller à l'intérieur du pays, je me suis arrangé pour me faire accompagner à Adjamé, un terminus d'autobus qui est encore réputé dangereux pour les voyageurs seuls, même en plein jour. Bien entendu, étant à la fois chanceux et accompagné, je n'ai eu aucun problème pour prendre un grand bus pour Yamoussoukro.
Voici l'incroyable Basilique Notre Dame de la Paix, bâtie par Houphouët-boigny pour récompenser Yamoussoukro d'avoir été le lieu de naissance du "Père de la Nation". En grande partie inspirée de la basilique de Saint Pierre du Vatican, elle a été construite en trois ans à un coût de plus de 300 millions de dollars prélevés sur les fonds de l'état.
La mosquée de Yamoussoukro a été également construite avec les fonds publics, probablement pour concilier les 20% musulmans du pays au sujet des sommes énormes dépensées pour la Basilique et pour le Palais Présidentiel voisin où le grand chef est maintenant enterré.
Les monuments grandioses de Boigny sont improductifs, ils sont chers à entretenir et ils se dressent comme des entités étrangères dans cette ville Africaine, mais ils sont peu critiqués par le peuple qui semble accepter que leurs chefs aient du mal à distinguer entre les fonds publics et leurs propres avoirs personnels.
Un monsieur avec qui j'ai discuté de la Basilique a finalement admis que l'argent aurait pu avoir été mieux dépensé en routes, hôpitaux et écoles, mais il m'a opposé que "Le Vieux était une personne très généreuse car il a construit beaucoup d'habitations en béton pour remplacer les cases en paille des paysans". Évidemment, lui non plus n'avait pas vu la différence...
Une journée suffisait pour voir ce que Yamoussoukro avait à offrir. Je suis resté à l'Auberge Akwaba (Bienvenue) que vous pouvez voir à droite, de l'autre coté de la lagune, et j'ai quitté le lendemain en minibus pour Korhogo, plus au nord.
J'ai eu une jolie chambre avec salle de bain particulière à l'Hôtel du Centre pour seulement sept dollars. Je me suis senti beaucoup plus à l'aise à Korhogo qu'à Yamoussoukro où la vue du gaspillage éhonté des ressources du pays me tapait sur les nerfs.
J'ai trouvé les Sénoufo très accueillants. Ici je suis en train de partager un excellent dîner de poulet kedjenou avec de l'attiéké avec Moussa, la propriétaire du maquis du même nom. La bière, servie en bouteilles d'un litre, était bonne et pas chère.
Les lattes tressées des murs du marché protègent du soleil, mais laissent l'air circuler.
La plupart des Sénoufo sont animistes, mais il y a, à la fois, une grande mission Catholique et une Mosquée ici.
Les Sénoufo sont de bons artisans, ils font des tissus et du fer forgé mais leur vraie spécialité, c'est la sculpture. Un quartier entier de la ville est voué à la sculpture. Les sculptures et les masques Sénoufo se retrouvent partout en Afrique de l'Ouest.
J'ai eu la bonne fortune d'être présenté à l'artiste Kolo Coulibaly par son cousin Madou Coulibaly que j'avais rencontré dans l'autobus en venant de Yamoussoukro. Kolo voyage régulièrement en Europe et quelquefois aux USA pour exécuter, sur place, de grandes sculptures commandées par ses clients dont la plupart sont des églises de dénominations diverses. Kolo est animiste mais vous jureriez que ses magnifiques Christs crucifiés ont été inspirés par une foi profonde. On le voit s'appuyer sur une de ses oeuvres, un "calao" qui est un oiseau mythique révéré comme le protecteur des maisons et des villages. J'aurais bien aimé l'avoir pour ma salle d'entrée mais il m'aurait coûté plus de le faire expédier que de l'acheter. C'est pourquoi Kolo voyage pour exécuter des commandes sur place.
