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Capitale: Accra
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Les États de Dogomba et Mamprussi ont connu une période de prospérité aux 12ième et 13iemes siècles dans le nord pendant que les peuples parlant Akan, les Ashantis et les Fantis, ont émigré de la savane et ont formé une série de petits États au sud de la limite de la forêt. Au 16ième siècle, les Portugais ont établi des comptoirs commerciaux sur la côte et la région est devenue un fournisseur majeur d'or à l'Europe, d'où le nom de Gold Coast. Pendant le 16ième siècle, le développement du commerce des esclaves a suscité l'intérêt de plusieurs nations Européennes. Les Hollandais, les Anglais et les Danois ont chassé les Portugais, ils ont bâti des forts et se sont fait concurrence pour traiter avec les Ashantis qui contrôlaient le commerce passant par leur capitale Kumasi. En 1821, 14 ans après l'abolition de la traite des esclaves, les colonies privées Anglaises ont été reprises par la Couronne, comme l'ont été les forts Danois en 1850 et les colonies Hollandaises en 1871. La zone côtière, alors entièrement sous contrôle Anglais, a été déclarée colonie de la couronne en 1874. Une série de guerres entre les Ashantis et les Anglais ont continué sporadiquement jusqu'à l'annexion des Ashantis et des territoires du nord à la colonie en 1901. Après la première guerre mondiale, une partie du Togoland Allemand a été annexée en 1922 et les premières élections d'un conseil législatif ont été tenues en 1925. En 1957, le Parlement Britannique a approuvé l'Acte de l'Indépendance du Ghana, et l'Assemblée Nationale de la Gold Coast a adopté le nom de Ghana et proclamé son indépendance avec le marxiste Kwame Nkrumah comme premier Ministre. Le Ghana est devenu une république en 1960 avec Nkrumah comme président et les partis d'opposition ont été interdits en 1964. Deux ans plus tard Nkrumah a été évincé du pouvoir par un coup d'état militaire et les techniciens soviétiques et chinois qu'il avait fait venir, ont été expulsés du pays. Le Ghana fut alors dirigé par le Conseil National de la Libération jusqu'au transfert du pouvoir en 1939 à un gouvernement civil dirigé par Kofi A. Busia, qui a été évincé par un autre coup de force en 1972. Ce coup d'état a été conduit par le Colonel Ignatius K. Acheampong qui a suspendu la constitution, banni toute activité politique, et a restreint la liberté de la presse et les activités syndicales. Acheampong a été forcé de démissionner en 1978, laissant la place au Général Frederick W. Akuffo, qui a gouverné moins d'un an avant d'être chassé du pouvoir par un lieutenant de l'armée de l'air, Jerry John Rawlings qui a quitté le pouvoir en faveur d'un président civil élu, Hilla Limann. Quand les conditions économiques se sont dégradées, Limann a été déposé dans un second coup d'état mené par Rawlings en 1981. Son régime a fait face à plusieurs tentatives de coup d'état jusqu'au rétablissement d'un gouvernement constitutionnel par un référendum tenu en 92. Rawlings, en tant que candidat civil, a gagné les élections présidentielles multipartites cette année là, et il a été réélu en décembre 1996. |
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Mon expérience du Ghana a commencé avec un long trajet en autobus, de Ouagadougou au Burkina Faso, à Kumasi dans le sud. Le grand autobus Ghanéen STC a couvert les 750 kilomètres en 14 heures, ce qui est assez rapide, car nous nous sommes arrêtés une fois pour remplir les formalités de frontière, deux fois pour manger et un certain nombre de fois pour satisfaire les omniprésents pirates de la route.
Bolgatanga est une petite ville ghanéenne près de la frontière du Burkina Faso.
Dans l'autobus j'ai rencontré Dantodsi Dosseh un boulanger de Cotonou et deux Texans, Doug et Steve qui allaient à Kumassi comme moi.
J'ai aimé Kumassi mais en fin de compte, j'y ai fait une seule photo, celle-ci, représentant l'ancien fort de Kumasi qui a été transformé en Musée Militaire. Je suppose que je n'étais pas d'humeur à faire des photos. C'est vraiment dommage car il y avait beaucoup de sujets intéressants, le centre culturel national, le grand marché et les gares routières à coté, la Pension Presbytérienne où je suis resté, le centre ville animé et surtout, deux routardes, la Française Émilie Pierret et l'Allemande Telse Frank. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas pris une photo d'elles, elles étaient toutes deux charmantes et jolies...
J'ai pris un train de nuit de Kumasi à Takoradi et j'ai laissé mon sac à l'Hôtel Zénith dont on voit la cour intérieure ici. J'ai ensuite pris un taxi pour aller visiter le Fort Orange, à Sekondi tout près.
Les forts et les châteaux de la côte du Ghana ont joué un rôle important dans son histoire. La concurrence entre les commerçants européens a conduit à la construction de plus de 60 forts et comptoirs commerciaux le long d'une bande de 500 km de ce qui était appelé le "Gold Coast". Les Portugais furent les premiers venus (1470 à 1600), mais ils ont été suivis par les Hollandais, les Français, les Anglais, les Suédois et les Danois qui ont tous bâti des forts au 17ième siècle, quelquefois à portée de vue et de canon les uns des autres. Toute cette activité était concentrée ici à cause de la proximité des mines d'or et parce que l'accès à l'intérieur n'est pas entravé par les lagunes et les marécages de palétuviers comme c'était le cas ailleurs sur la côte du golfe de Guinée.
Fort Oranje a été construit par les Hollandais en 1690 sur les fondations d'un comptoir commercial ouvert en 1642. Les Britanniques n'ont pas tardé à construire un fort semblable, à seulement une centaine de mètres de là, dans leur effort pour arracher le commerce de l'or aux Hollandais, mais il n'en reste rien aujourd'hui car les français l'ont rasé en 1779. A la fin, Fort Oranje a été pris par les Anglais avec le reste de la zone côtière qui a été déclarée colonie de la couronne en 1874.
Fort Oranje sert maintenant de phare et de quartier d'habitation pour les autorités du port. Il a grandement besoin de restauration et les gens qui y habitent détestent visiblement l'intrusion de touristes curieux. Un chaleureux jeune homme m'a permis d'y entrer, mais j'ai été mis à la porte avec un flot d'invectives par une vieille femme fâchée. Il est regrettable de le laisser se dégrader car il pourrait être transformé en une attraction touristique de plus pour la région.
La majorité des Ghanéens du sud sont chrétiens alors que les animistes et les musulmans sont concentrés au nord. La même répartition s'applique aux pays voisins car les invasions musulmanes (8ième au 13ième siècles), n'ont pas atteint la côte qui a été plus tard soumise à l'influence européenne. Cette structure imposante est une église méthodiste près du fort.
Le grand Château d'Elmina que nous voyons aujourd'hui, a évolué sur une période de trois siècles à partir du Fort Saõ Jorge initial construit par les Portugais en 1482 pour défendre leur monopole sur le commerce de l'or contre les Espagnols. La menace Espagnole a été éliminée en 1493 par le décret du Pape Alexandre VI délimitant les zones d'influence du Portugal et de l'Espagne respectivement à l'est et à l'ouest d'une longitude arbitraire.
Les autres pouvoirs Européens ne se sont pas senti contraints par l'ordre papal et leurs navires ont commencé à empiéter sur le monopole du Portugal. Une course à la construction de forts a débuté, pré-figurant la récente course aux armements de la Guerre Froide. Autour de 1600, le fort Saõ Jorge a été renforcé et a plus que doublé de taille par l'adjonction de cette grande cour.
A cette époque, le développement du commerce des esclaves a intensifié la concurrence, particulièrement celle des Hollandais qui s'y étaient engagés tardivement. (Les calvinistes Hollandais n'ont pas découvert les passages des écritures saintes justifiant l'esclavage jusqu'à ce qu'ils n'aient eu besoin d'un grand nombre d'esclaves pour travailler dans les plantations qu'ils avaient prises aux Portugais.)
Le renforcement du fort par les Portugais s'est avéré inefficace quand les Hollandais ont réussi à installer des canons lourds sur la colline voisine de St Jago, à partir de laquelle ils se sont mis à détruire ses défenses nord en 1637. La capitulation des portugais de leur bastion d'Elmira en faveur des hollandais, a rapidement conduit à la perte de la totalité de leur Empire Atlantique, dont ils ont néanmoins réussi plus tard à reconquérir le Brésil et l'Angola. Il est intéressant de noter que les Hollandais ont construit leur profitable Empire de Asiatique également au dépens des Portugais qui ont perdu toutes leurs possessions en leur faveur à l'exception de Macao et Gao.
Les hollandais victorieux n'ont pas perdu de temps à renforcer les défenses nord d'Elmira et de construire des fortifications au sommet de la colline de St Jago afin d'empêcher une répétition de leur victorieuse stratégie. Elles ont été plus tard agrandies pour devenir le Fort Coenraadsburg qu'on voit sur cette photo.
Les Hollandais ont tenu Elmina et plus tard l'ont encore renforcé du coté des terres pendant les guerres du 19ième siècle entre leurs alliés Ashantis de Kumassi, et les Anglais basés à Cape Coast qui étaient soutenus par les tribus Fanti.
Finalement, les négociations ont entraîné l'abandon des positions Hollandaises en Gold Coast en faveur des Anglais en échange de territoires au nord de Sumatra et d'autres considérations, et le six avril 1972, le drapeau Hollandais a été remplacé par l'Union Jack sur le château Elmina qu'on voit ici du coté l'est.
L'engagement des Anglais au Gold Coast a commencé au début du 16ième siècle, quand le commerce des esclaves a remplacé celui de l'or comme attraction majeure. Les Anglais ont d'abord construit un comptoir commercial à Kormantin (50 kilomètres à l'est d'Elmira). Ils l'ont remplacé par un fort en 1640 qu'ils ont vite perdu en faveur des Hollandais qui l'ont reconstruit sous le nom de Nouveau Amsterdam. Alors que la course à la construction de forts battait son plein, les Anglais ont concentré leurs efforts au renforcement du fort Carolusburg qu'ils avaient pris aux Hollandais et qui est devenu le Château de Cape Coast qu'on voit ici.
Le commerce de l'or avait alors décliné et c'est le commerce des esclaves qui alimentait la concurrence entre les puissances européennes et qui finançait toute cette construction frénétique. A Cape Coast, les esclaves amenés de l'intérieur du pays étaient stockés dans des chambres souterraines se trouvant en dessous des rangées de canons qu'on voit ici, jusqu'au moment d'expédier la marchandise. Ils étaient ensuite conduits enchaînés à travers la sombre "Porte du non-retour" jusqu'à la plage d'où ils étaient transportés en barque jusqu'aux négriers ancrés au large.
Le commerce des esclaves a dû être très profitable pour justifier l'investissement d'aussi formidables établissements par des compagnies privées. La Côte de l'Or était devenue la Côte des Esclaves. Les esclaves étaient embarqués à partir de beaucoup d'autres places en Afrique mais nulle part ailleurs on ne peut voir des preuves aussi tangibles de cet infâme commerce.
Il est difficile pour nous d'imaginer la violence et la cruauté du 18ième siècle à l'apogée de la traite des esclaves. Aujourd'hui tout le monde, à l'exception des Serbes, est consterné par le nettoyage ethnique qui a lieu en Bosnie et au Kosovo.
Je vois en ceci la preuve que l'humanité progresse vers la civilisation. Le concept de "crime contre l'humanité" est nouveau. Il n'avait certainement aucun sens quand le bétail humain était une denrée commercialisable pour laquelle on se battait. Pas plus que l'affreuse expression "nettoyage ethnique" n'avait un sens en 1755 quand les Britanniques ont déporté les Français d'Acadie et donné leurs terres à des colons de leur propre origine ethnique! Les noirs Américains et les Cajuns sont l'héritage de ces crimes.
Finalement je suis arrivé à Accra où j'étais attendu par Thomas Assare, un brillant jeune homme qui m'a promené dans la ville. Naturellement nous ne pouvions pas manquer de visiter le mausolée Kwame Nkrumah, juste derrière nous.
Le climat du Ghana, chaud et humide au sud, ou chaud et sec au nord, n'a pas été pas apprécié par les colons Britanniques potentiels qui ont préféré le climat plus agréable du plateau Kenyan. Ce facteur et la politique Britannique d'administrer au travers des autorités locales ont eu comme conséquence la présence de très peu d'européens quand le pays a eu son indépendance en 1957, le premier pays d'Afrique à l'obtenir.
Les Anglais ont cédé à Nkrumah une structure administrative complexe, symbolisé ici par ces bâtiments de la Cour Suprême, mais ils ne pouvaient pas lui donner l'expérience et la perspicacité nécessaires pour gérer efficacement le pays.
Le prestige de Nkrumah comme champion de la décolonisation a grandi en Afrique, mais il a opté pour des projets grandioses annoncés avec une rhétorique gauchiste, et l'économie du pays a décliné jusqu'à ce qu'il soit déposé par un coup d'état militaire en 1966, alors qu'il était en visite à Hanoi. Cette grande Arche de l'Indépendance et, non loin de là, la grande Place de l'Indépendance, de style soviétique, sont impressionnants mais ils ne contribuèrent pas grand chose pour satisfaire les besoins réels des Ghanéens.
Finalement le moment est venu de partir. J'ai pris un autobus jusqu'à Ho et de là, un minibus "trotro" jusqu'à Kpalimé au Togo dont nous nous approchons sur cette route de terre.
