Capitale: Tachkent
|
L'Ouzbékistan est le poids lourd de l'Asie centrale. Il a pris ses distances par rapport à la Russie et amorcé une ouverture vers les USA mais son gouvernement constitué du seul Islam Karimov, n'œuvre pas pour la démocratie, mais aspire plutôt à rétablir le pouvoir dominateur de Tamerlan. Son économie, qui comme pour tous les pays de l'ex Union Soviétique connaît un récession depuis 1991, n'a pas été très privatisée mais elle montre des signes d'amélioration grâce aux investissements étrangers dans l'industrie. L'Ouzbékistan n'encourage pas le tourisme, les visas sont chers, difficiles à obtenir et sujets à de sévères contrôles policiers. |
|
Atlapedia CIA Country Reports Lonely Planet Traveldocs |
J'ai déjà visité Tachkent en 1971, donc je ne m'y suis pas rendu cette fois. Je pris un bus direct d'Osh à Samarkand, traversant la fertile vallée Fergana et une partie du Tadjikistan sans escale. Cette grande vallée entre les chaînes du Tian Shan au nord et les montagnes Alay au sud bénéficie des meilleures terres de toute l'Asie Centrale et d'un climat très favorable. Un endroit idéal pour des vergers d'abricots comme celui-ci.
Des émissaires Grecs, persans et chinois vinrent ici dès le 2ième siècle après Jésus Christ pour établir des échanges commerciaux avec les prospères royaumes qu'ils y ont trouvés. Les Arabes sont venus au 8ième siècle et ont convertit les populations turques bouddhistes à l'islam. Les russes prirent la vallée à la fin du 19ième siècle avec le reste de l'Asie Centrale et introduisirent la culture intensive du coton qu'on voit ici. Les communistes allèrent même plus loin en utilisant l'eau des fleuves Amou Daria et Sir Daria pour irriguer de vastes étendues du désert pour la culture du coton. Ils ont tellement exploité cette eau que le volume de la mer Aral diminua de 75% et sa surface de 50%. Une vraie catastrophe écologique!
Samarkand est à 17 heures de bus d'Osh avec la traversée de trois frontières (Ouzbek, Tadjik, Ouzbek). Les policiers et les gardes frontières Ouzbeks et Tadjiks ont une mauvaise réputation avec les voyageurs indépendants, dont beaucoup ont fait l'objet d'extorsion ou d'expulsions. J'étais inquiet car je n'avais pas de visa Tadjik, mais un visa Ouzbek à entrée unique. Fort de mon expérience du style soviétique de la bureaucratie à Almaty où j'ai perdu deux semaines, cherchant à me mettre en règle, je décidai de tenter ma chance et de traverser le Tadjikistan sans visa et de ré-entrer en Ouzbékistan avec mon visa à entrée unique. J'étais le seul étranger, mais j'avais de la chance. C'est Wacob, le conducteur du bus, ici deuxième à partir de la gauche, qui s'occupa des pourparlers aux frontières et nous sommes passés sans accrocs. Les autres passagers du bus étaient si chaleureux que je décidai de prendre cette photo pour me rappeler cet agréable moment.
Il était 5 heures du matin quand nous sommes arrivés au terminus des bus près du grand bazar de Samarkand. Je dormis dans le bus jusqu'à 7 heures et pris un taxi pour l'Hôtel Zarafshan où j'ai eu une belle chambre pour 15 dollars US. Je pris une douche et visitai les environs immédiats et, comme je ne connaissais personne dans la ville, je me rendis à l'Université de Samarkand pour voir si je pouvais avoir accès à Internet.
Il fait très chaud à Samarkand. Il faisait 45 degrés Celsius quand je m'y suis rendu en juillet. Les ombrages sur la rue Mustaqillik près de mon hôtel étaient donc d'un grand secours! L'université n'ayant pas d'accès Internet, j'essayai donc l'hôtel le plus grand, l'hôtel Samarkand et quelques autres endroits. Après avoir passé un bon moment à chercher, je me suis rendu compte qu'il n'y avait qu'une forme limitée de courrier électronique, hors-ligne et passant par Tachkent, qui ne me permettait pas d'accéder à mon courrier électronique sur le serveur à Montréal à partir de l'Ouzbékistan.
J'étais quelque peu étonné car j'avais eu facilement un accès complet à Internet en Chine qui est pourtant critiquée pour son totalitarisme alors que les pays de l'ex empire soviétique sont dits démocratiques. Une fois de plus, mon expérience de la réalité vient démentir les images politiquement correctes que nous montrent les médias chez moi. Naturellement je me suis senti outragé. N'importe qui l'aurait été...
Ce mausolée, appelé Guri Amir (tombe de l'émir), est la dernière demeure de Timour Lang connu aussi sous le nom de Tamerlan qui se tailla un empire en Asie Centrale. Une partie de ses proches, dont son érudit petit fils Ulugh Beg, et ses amis sont également enterrés ici. (Un autre de ses petits fils, Bâbur, suivit son exemple en devenant un grand guerrier, fondant la dynastie Indoue des Moghols)
Tamerlan, (ci-dessous à gauche), pilla et terrorisa systématiquement ses sujets mais épargna les architectes, artistes, poètes et philosophes qu'il amena à faire de sa capitale Samarkand, le plus grand centre culturel de son temps. A droite, l'ancien mausolée Rukhobod.
Cette médressa, sur le coté ouest du Registan, fut construite en 1320 par Ulugh Beg, le petit fils de Tamerlan.
L'érudit mathématicien, astronome et philosophe Ulugh Beg, qui fit de sa capitale Samarkand le plus grand centre intellectuel du monde pendant le moyen âge d'Europe, fut assassiné en 1449 par des mollahs conservateurs qui craignaient que sa politique libérale ne diminue leur prestige et leur pouvoir. Quoi de neuf! Pensez à l'Inquisition et plus récemment, comment la plupart des gens instruits furent obligés de fuir l'Iran pour sauver leur vie, lorsque l'Ayatollah et sa cohorte de mollahs fanatiques mais peu instruits prirent le pouvoir en 1979.
L'intérieur de la médressa Ulugh Beg. Les médressas étaient les équivalents de nos universités, lieux où les instruits transmettent leur science et leur expérience à des étudiants avides de repousser les frontières de la connaissance.
La médressa Sher Dor, construite sur le coté Est du Registan par Amir Bahadir deux siècles plus tard, se voulait l'image miroir de la médressa Ulugh Beg qui se trouve en face.
Comme nos universités, certaines médressas étaient libérales et progressistes, et d'autres étaient conservatrices, selon les maîtres qui les dirigeaient.
A L'intérieur de la médressa Sher Dor, les professeurs et les étudiants s'entassaient dans des chambres à deux étages construites derrière chaque arcade de la médressa.
Ci-dessous, à gauche, détails architecturaux de la médressa Sher Dor (du lion). A droite, un hall surmonté d'un dôme à l'intérieur de la mosquée-médressa Tilla-Kari (ornée d'or).
Détails de la mosquée-médressa Tilla-Kari érigée autour de 1650 sur la partie nord du Registan.
Le Mihrab d'or de la mosquée-médressa Tilla-Kari.
On dit que dans ce cimetière du 14ieme siècle, appelé Shahi-Zinda, se trouve le tombeau de Qusam ibn-Abbas, un cousin du Prophète Mahomet, ainsi que les tombes des parents et des amis de Tamerlan. A gauche, ci-dessous, l'entrée de la tombe de l'une des nièces de Timour; à droite, l'ancienne porte en bois de la tombe de Qusam ibn-Abbas.
Le hall surmonté d'un dôme et la gigantesque porte principale qu'on peut voir ci-dessous sont les seuls vestiges d'une grande mosquée bâtie en 1404 par Tamerlan pour sa femme chinoise Bibi-Khanum. Le reste de ce qui fut à l'époque la plus grande mosquée du monde fut détruit par un tremblement de terre en 1897.