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La région de la province de Guangxi autour de Guilin a toujours été célèbre en Chine pour son paysage unique qui a inspiré tant de poètes et d'artistes depuis la dynastie des Qin, 200 ans avant Jésus Christ. Pendant mon voyage antérieur en Chine, en 1973, j'avais acheté une copie d'un tableau de Xu Bei Hung montrant une scène de Guilin, si mystérieuse et si belle que j'avais du mal à croire que cela puisse être réel. Il me fallait venir ici pour voir de mes propres yeux. Je n'ai pas été déçu, le ciel était couvert et les rochers étaient enveloppés par un rideau de brume, exactement comme sur la toile que j'avais admirée pendant 24 ans à la maison.(Les bandes horizontales qu'on voit sur cette image viennent du papier à texture de la photo originale que j'ai numérisée. Malheureusement, vous verrez encore ce défaut car neuf bobines de film ont été tirées de le même papier. La seule façon de s'en débarrasser serait de reprendre tous les tirages sur papier brillant.)
La renommée de Guilin a attiré tant de visiteurs qu'il est maintenant devenu un endroit à la mode, mais aussi un piège à touriste coûteux. Les rochers autour de Yangshuo, une petite ville à 80 km en aval sur le Fleuve Li, sont tout aussi beaux. Xi Jie, l'ancienne rue principale pavée de pierre qui conduit à la jetée sur le Li, a été envahie par des boutiques pour touristes mais les prix sont encore raisonnables. Un lit dans une chambre commune à l'auberge de jeunesse coûte seulement 4 dollars!
Voici la jetée où les visiteurs embarquent sur des bateaux de tourisme pour voir les belles formations karstiques le long du Li pendant une croisière de trois heures en remontant le fleuve vers le petit village de Xingping. Si Yangshuo devient trop touristique, c'est à Xingping qu'il faudra alors aller.
Ces remarquables falaises sont le résultat de la dissolution inégale des massifs calcaires par les eaux de surface et des rivières souterraines. Les formations karstiques sont assez courantes, mais elles sont rarement aussi belles que celles qu'on trouve dans cette région. Le seul endroit, à ma connaissance, qui peut rivaliser avec ce lieu, est la Baie de Ha Long sur la côte nord du Vietnam.
On trouve aussi de telles formations ailleurs en Chine. C'est pourquoi des montagnes aux formes fantastiques sont un trait commun aux peintures Chinoises.
J'ai pris plusieurs photos ici car que j'étais sensible au mystère qui semble entourer ces formes fantastiques.
Une dernière photo prise à partir d'un autobus allant à Liuzhou, où j'ai pris le train pour Chongqing. C'était de jour, mais j'ai pris un autobus avec couchettes, qui est beaucoup plus confortable. Il est dommage que nous n'ayons pas de tels autobus au Canada. Je regrette de ne pas en avoir pris une photo, ils sont plus petits que ceux que j'ai vu en Amérique du Sud et ont d'ingénieuses couchettes doubles.
J'aime prendre l'autobus car c'est un bon moyen pour rencontrer les gens. Pendant ce voyage de 9 heures, j'ai rencontré un routard de Santiago du Chili avec un nom allemand, Wolf von Igel, qui allait aussi à Liuzhou pour prendre le train. J'aime prendre l'autobus, aussi parce qu'il y a plus à voir d'une fenêtre d'autobus que d'un train. Par exemple, cette équipe d'ouvriers construisant une route, fabriquant du gravier avec un concasseur mobile, juste là où il est utilisé.
Il était seulement 6 heures de l'après-midi quand nous y sommes arrivés. Wolf et moi avions donc assez de temps pour explorer Feie Lu et quelques unes des rues avoisinantes. Liuzhou est à la deuxième plus grande ville de la province de Guangxi après la capitale Nanning. Nous avons été impressionnés de voir de nouvelles constructions remplacer partout l'habitat traditionnel.(Les bandes sur les photos sont vraiment ennuyeuses, n'est-ce pas.)
Avant de venir ici, j'avais connaissance de la croissance fantastique des "zones économiques spéciales" telles que Shenzhen près de Hong Kong et Zhuhai près de Macao, mais je ne m'attendais pas à voir de nouveaux bâtiments comme celui-ci, à Liuzhou et partout ailleurs où je suis allé en Chine. J'ai trouvé l'architecture chinoise moderne imaginative et audacieuse dans son usage de la couleur.
Wolf et moi, nous sommes arrêtés pour dîner dans ce petit restaurant dans une ruelle où nous avions pris un repas excellent pour presque rien. Les autres clients, non habitués à voir des étrangers dans cet endroit, étaient enchantés quand nous avons demandé la permission de prendre quelques photos. Cela à brisé le mur de glace entre nous et ils se sont mis autour nous pour satisfaire leur curiosité et tester leur anglais d'école.
Ils nous ont accompagnés à la gare et nous nous sommes bien amusés. Le plus hardi d'entre eux interprétait les questions de ceux dont la timidité empêchait d'exprimer leur curiosité. C'était une belle expérience, spontanée et amicale, du genre de celles qui justifient l'effort de voyager.
Toute bonne chose a une fin et nous avons finalement quitté nos nouveaux amis pour prendre le train à minuit. Je voyageais depuis 9 heures 30 ce matin là et n'ai eu aucune difficulté à trouver le sommeil. Ma couchette de seconde classe, était près du plafond au troisième niveau mais elle était bon marché et plus confortable que la couchette de troisième classe sur le ferry de Guangzhou à Wuzhou. Wolf est descendu à Guiyang dans la matinée et j'ai continué à Chongqing. C'est alors que j'ai rencontré Yang Dong, un ingénieur métallurgiste de Pékin qui allait à Chengdu, à 400 km après Chongqing. C'était comme jouer à saute-mouton.
Il faut 24 longues heures pour aller de Liuzhou à Chongqing à travers la province montagneuse et très peu peuplée de Guizhou. Elle est l'une des régions les moins développées de Chine où plusieurs importantes minorités ethniques perpétuent leurs cultures tribales traditionnelles. Un excellent endroit à visiter pendant un prochain voyage!
Finalement, je suis arrivé ici et j'ai trouvé un lit dans une chambre commune à l'Hôtel Huixianlou à une heure du matin. Chongqing, détruite par les Japonais et reconstruite après cette guerre, connue sous le nom de Chungking quand elle était la capitale de Chiang Kaishek avant son départ pour Taiwan, est encore en train d'être reconstruite. Cette fois, des structures de 50 ans, mais toujours encore bonnes, sont systématiquement remplacées par des gratte-ciel à usage de bureaux et d'appartements à une vitesse incroyable. Dans quelques années, la partie la plus vieille, au premier plan, aura disparu et le centre de la ville sera comme le bas Manhattan.
Des scènes comme celle-ci sont en train de disparaître très vite du centre de la ville, surtout maintenant qu'elle est devenue une région autonome comme Pékin, Tsientsin et Shanghai. Chongqing ne dépend plus de la capitale du Sichuan, Chengdu et sa vaste région abrite maintenant une population de 30 millions d'habitants, autant que l'ensemble du Canada!
Dans la nouvelle métropole de Chongqing, il n'y aura plus de place pour des petits restaurants de rue comme celui-ci. Ils seront remplacés par de grands restaurants en self-service comme ceux que j'ai vus à Shanghai. La ville aura moins d'intérêt pour le touriste mais c'est le prix du progrès. Je dois toutefois signaler que la qualité et la variété de la nourriture dans ces restaurants sont de loin supérieurs à celle la nourriture industrielle produite par Macdonald et les autres chaînes occidentales de restauration rapide.
Les marchés en plein air de nourriture seront probablement les derniers à disparaître. Le développement de réseaux de distribution de nourriture modernes reste loin derrière les autres secteurs de croissance en Chine car la priorité des investissements est donnée aux infrastructures de base dont le pays a besoin pour maintenir sa croissance accélérée. J'ai vu très peu de supermarchés modernes et l'essentiel des produits alimentaires en conserves que j'ai vu est importé.
La nourriture en conserve n'a pas encore conquis les Chinois qui aiment leur nourriture très fraîche et cuite rapidement pour garder toute sa saveur. Des marchés où la volaille est égorgée et plumée en votre présence comme celui-ci survivront probablement encore un bon moment. Même à Shanghai et Pékin, qui sont modernes, la nourriture se vend surtout dans des marchés à air libre.
Les rues étroites et les ruelles sont remplacées par des larges avenues tel que Minzu Lu qu'on voit ici. Ce jour-ci, elle était exceptionnellement réservée aux piétons à l'occasion d'une fête. Comme c'est courant de nos jours en Chine, une grue de construction est visible à l'arrière plan.
Les Chinois aiment l'eau et mettent des fontaines partout où ils le peuvent comme dans cette petite place à coté Minzu Lu près de mon hôtel.
Ces jeunes filles heureuses à l'air espiègle, se préparant pour une danse publique, sont loin de ressembler aux très sérieux et disciplinés jeunes gens que j'avais vus, habillés uniformément de costumes Mao bleus, partout j'étais allé il y a 24 ans.
De la fenêtre de mon hôtel, j'ai compté 15 grues travaillant sur des chantiers. Il est difficile de se faire une idée de l'étendue de l'effort de construction dans Chine sans l'avoir vu. Ça avance à une vitesse fantastique, pas seulement dans grandes villes privilégiées comme celle-ci ou Shanghai, mais partout, même dans les petites villes reculées.
Même chose... On se demande d'où vient tout l'argent dépensé dans la construction dans un pays où le produit national brut est toujours inférieur à 3 000 dollars par habitant (sur la base du pouvoir d'achat). La plus grande partie de cette construction, sinon toute, est financée par le gouvernement. Le taux d'investissement en Chine de 36.3% du PNB est parmi les plus élevé du monde avec Singapour (34.5% d'un PNB de 22 770$), la Corée du Sud (36.1 d'un PNB de 11 450$), la Malaisie (38% d'un PNB de 9 020$) et la Thaïlande (41.3$ d'un PNB de 7 540$). La Chine parvient à maintenir un taux d'investissement si élevé seulement en maintenant les salaires très bas. Les gens ne se révoltent pas contre la difficulté, pas seulement parce que la rébellion serait réprimée, mais aussi, parce que leur niveau de vie est meilleur qu'avant et aussi parce qu'ils acceptent d'investir dans l'avenir de leurs enfants.
La Chine a de plus en plus de succès et très rapidement. En regardant la ville du Pavillon Hongxing dans le parc Pipashan, j'ai fait remarquer à mon ami Liu Xin qu'il doit avoir un étrange sentiment de voir tous ce bâtiments qui n'étaient pas là quand il était un garçon il y a 20 ans. Il a répondu que presque tout que nous pouvions voir date de moins de 10 ans! Le Docteur Liu Xin, que j'avais rencontré sur le web quelques mois avant de venir ici, est chercheur dans le secteur médical, travaillant sur une protéine de remplacement pour l'hémoglobine. Il a une femme et un enfant et gagne seulement 150$ par mois, mais il ne se plaint pas.
Dernier regard sur cette métropole surprenante, au moment où mon bateau, le Guo Hua, se détache de la jetée moderne avec ascenseurs que l'on voit au fond. Il me faut revenir ici pour voir comment cet endroit aura évolué dans cinq ans!
