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El Salvador   1993 alt



Capitale: San Salvador
Superficie: 21 040 kmē
Population: 6 032
Devise: 1 US$ = 8.8 Colones
PIB: 124 / 2 880$
IDH:   106/ 0.674
CPI  :  49 / 3.9
IST:  0.001

données de 2000

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Les ruines de Tazumal et de San Andrés révèlent que les Mayas ont vécu ici pendant plus de 1000 ans avant d'être remplacés par des tribus Pipil de langue Nahuatl apparentées aux Toltèques pendant la période post classique (autour de 1100).

Quatorze familles possédaient presque toutes les terres lorsque le Salvador obtint l'indépendance de l'Espagne en 1821. Elles ont maintenu leur contrôle pendant le bref épisode mexicain ainsi que pendant celui de la Fédération d'Amérique Centrale d'inspiration libérale et détenaient pratiquement tout le pays lorsqu'il devint souverain en 1841.

Lorsque le café est devenu la plus importante récolte commerciale, les riches cafetaleros augmentèrent leurs avoirs aux dépens de la population indigène. Au début du 20e siècle, les exportations de café procuraient 95% des revenus du Salvador à seulement 2% de la population.

Les syndicats étaient sévèrement réprimés. En 1932, 30 000 paysans indiens furent tués par les militaires pendant la rébellion menée par Augustin Farabundo Marti, le fondateur du Parti Socialiste d'Amérique Centrale (Marti fut aussi arrêté et assassiné).

En 1972, José Napoléon Duarte du Parti Démocrate Chrétien fut élu mais immédiatement arrêté et exilé par les militaires qui prirent le pouvoir. L'extrême-droite riposta aux activités de la guérilla en implantant des "escadrons de la mort" qui kidnappèrent, torturèrent et assassinèrent des milliers de Salvadoriens. L'assassinat de l'archevêque Romero en 1980 fit carrément éclater la guerre civile. Là où les guérillas prenaient le contrôle, les militaires ripostaient en tuant des villages entiers comme El Mozote où 900 hommes, femmes et enfants furent massacrés. C'est à ce moment que l'administration Reagan finança la guerre Contra contre le Nicaragua pour empêcher les Sandinistas de fournir des armes aux rebelles survivants. Au Salvador le conflit s'aggrava et 300 000 réfugiés s'enfuirent alors que les États-Unis fournissaient des millions en aide militaire.

Finalement en 1992, après 12 ans de guerre civile on signa un cessez-le-feu mais 75 000 personnes avaient été tuées pour sauvegarder les intérêts de 14 familles propriétaires terriennes. Durant cette période, les États-Unis avaient donné 6 milliards de dollars au gouvernement salvadorien pour endiguer la montée du communisme.

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Santa Tecla

Le El Salvador se remettait à peine de plusieurs années de guerre civile lors de ma visite en 1993. Des milliers de personnes avaient été tuées dans la lutte entre les autorités militaires défendant les propriétaires terriens et les éléments rebelles de la population appauvrie. Plusieurs s'étaient enfuies pour devenir réfugiées là où elles le pouvaient

On signa une trêve mais l'économie était dévastée et les gens qui restaient avaient de la difficulté à joindre les deux bouts.

À Santa Tecla, une banlieue de la capitale San Salvador, j'ai pris pension dans la famille Escobar qui m'avait été présentée par des amis réfugiés au Canada et au Costa Rica.


 

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Santa Tecla

La grande famille Escobar incluait des oncles, des tantes, des cousins, des neveux, des nièces et de la parenté éloignée. Elle incluait aussi des membres de leur groupe de l'église évangélique dont on voit certains sur cette photo tenir une réunion religieuse chez les Escobar.

Comme partout ailleurs, les religions s'épanouissent dans les périodes difficiles alors que les gens s'accrochent naturellement à toute lueur d'espoir. Ici la souffrance était intense parce que la peur des gens pour leur propre sécurité physique rendait les problèmes économiques plus difficiles à supporter.

 


 

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Santa Tecla

On voit ici Elva Alicia Escobar qui fait moudre son maïs en "masa" au moulin local. Le maïs, macéré avec de la chaux pour briser la dure cosse externe, moulu et pétri est l'aliment de base du peuple salvadorien. On cuit la "masa" en simples tortillas ou on la farcit de fromage, de pâte d'haricots ou des brins de viande pour en faire des pupusas qui sont une spécialité salvadorienne caractéristique

Les tueries de la guerre civile avaient cessé mais le crime ordinaire s'était étendu sans contrôle lorsque 80% des 60 000 militaires furent soudainement démobilisés conformément aux accords de cessez-le-feu. Ces 50 000 ex-soldats et autant d'ex-guérillas, maintenant sans but ni ressources, devaient se nourrir et nourrir leurs familles. Il n'est pas étonnant qu'une grande majorité d'entre eux se soient tournés vers le crime; tuer était tout ce qu'on leur avait appris et plusieurs n'avaient aucun remords à le faire pour seulement quelques colones.



 

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Santa Tecla

Les gens étaient terrorisés lorsque j'y suis passé en février 1993. Terrorisés mais courageux dans leur difficile quotidien. Personne n'osait sortir seul dans les rues après le coucher du soleil. Lorsqu'ils étaient obligés, par exemple après une réunion de prières, ils formaient des groupes pour se raccompagner les uns les autres pour être certains que personne ne risquait de se retrouver seul dans la rue.

Quelques-uns étaient particulièrement courageux comme cette jeune enseignante, Dinorah Margarita Savaria, qui marchait plusieurs kilomètres chaque jour seule à travers les collines pour se rendre aux villages isolés où elle enseignait aux enfants et aux adultes à lire et à écrire.



 

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Tazumal

Mes amis ont tenté de me dissuader de visiter les sites archéologiques mayas que j'avais prévu voir car ils croyaient que ce ne serait pas sécuritaire. Lorsque je leur ai dit que je me risquerais à voir Tazumal par moi-même ils ont décidé de former un groupe pour m'accompagner.



 

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Tazumal

Le site de Tazumal présente un intérêt particulier parce qu'on y trouve des traces d'une occupation presque ininterrompue depuis 5000 avant JC. Tazumal a été un centre culturel régional de 300 avant JC à 1200 de notre ère. Il marque le rayonnement le plus méridional de la culture maya.

En bas à gauche, Herberto Peña, un parent de la famille Escobar, qui a généreusement véhiculé la moitié du groupe. À droite... vous savez qui.

 


 

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San Andrés

Les ruines de San Andrés, à mi-chemin entre Tazumal et Santa Tecla, sont attribuées aux tribus Pipil qui envahirent cette région après la fin de la période classique (autour de 1100).


 

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San Andrés

La région autour du site de San Andrés n'a pas été entièrement explorée n'ayant été découverte qu'en 1977. Il reste au moins une douzaine de monticules à fouiller.



 

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San Andrés

L'étude des sites mayas au Salvador a été négligée durant la guerre civile et la période d'agitation continue qui a suivi.



 

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