Le brouillard était aussi dense près de Fortune où le traversier de Saint-Pierre a accosté qu'à Grand Bank où j'ai passé une nuit. On aurait encore pu le couper au couteau le lendemain quand j'ai remonté la péninsule de Burin en minivan en espérant attraper l'autobus quotidien à Goobies sur la route transcanadienne.
L'autoroute transcanadienne (ATC), traverse l'île, de Saint-Jean à Port-aux-Basques où un traversier se rend à North Sydney en Nouvelle-Écosse d'où on peut prendre l'Autoroute TC de nouveau jusqu'à Vancouver.
La population de Terre-Neuve et du Labrador étant seulement de 520 000 personnes, il n'y a pas beaucoup de circulation sur cette partie de l'ATC. Comme il n'y a qu'un seul autobus par jour de Saint-Jean à Port-aux-Basques, si vous le manquez vous perdez une journée.
J'ai été chanceux d'arriver juste avant que l'autobus de la compagnie DRL quitte pour le trajet de 750 km jusqu'à Corner Brook.
L'aéroport de Gander est bien connu car les avions en détresse en provenance de l'Europe y atterrissent de temps à autre. Voici ce qu'il a l'air.
Nous y avons fait un arrêt mais aucun passager n'est monté à bord.
Terre-Neuve est la province la plus dévote du Canada. Selon le recensement de 2001, seulement 3% des Terreneuviens se déclarent non-croyants comparativement à 35% en Colombie-Britannique et une moyenne canadienne de 17%.
La population est peu nombreuse et la campagne sauvage est magnifique. En voilà peut-être la raison!
Le long trajet jusqu'à Corner Brook a pris 8 heures mais je ne me suis pas lassé de regarder les forêts verdoyantes et les lacs vierges comme celui que l'on voit ici.
Comme il y avait peu de passagers dans l'autobus, j'ai pu bavarder avec le chauffeur qui m'a déposé juste en face de l'hôtel Corner Brook avant de se rendre au terminus.
Je peux recommander cet endroit, il était propre et confortable, la nourriture était excellente (pâté d'orignal), l'atmosphère amicale et les prix raisonnables (36$ US).
J'avais visité Corner Brook il y a longtemps lorsque la frégate canadienne HMCS La Hulloise, sur laquelle j'étais cadet UNTD (University Naval Training Divisions/ Divisions Universitaires de Formation Navale), y fit escale en 1953. À cette époque comme maintenant, la ville existait grâce au moulin à papier qui se nommait "Bowater's Newfoundland Pulp & Paper" avant d'être vendu à des intérêts montréalais, Les Papiers Krueger. Il y a eu beaucoup de changement, le moulin à papier est aujourd'hui beaucoup plus gros, de même que la ville.
Les gens n'ont pas tellement changé cependant et la religion est apparemment toujours aussi présente dans leur vie.
J'ai de tendres souvenirs de cet endroit parce que j'y avais rencontré un trésor de fille qui avait insisté pour que je l'accompagne à une cérémonie religieuse avant de sortir faire la fête avec moi. J'aimerais avoir des nouvelles de Jeanne B. si elle se reconnaît sur cette vieille photo de 1953. Ah, l'usure de 50 ans! Je me demande comment elle est maintenant... Si un lecteur parmi vous la reconnaît, transmettez-lui mes tendres pensées.
Ce ruisseau donna son nom à la ville parce qu'il traversait un coin du terrain du moulin à papier.
Je me demande ce qu'avait l'air l'hôtel de ville il y a 50 ans.
Après m'être attendri sur ces doux souvenirs, j'ai pris un autobus qui remontait la "Northern Peninsula" vers Saint-Barbe pour attraper le traversier de Blanc-Sablon au Québec.
La province sauvage et inexploitée de Terre-Neuve est une destination touristique de choix et c'est particulièrement vrai de la péninsule du nord.
Le paysage était magnifique comme ça tout au long du trajet de 500 km vers Saint-Barbe.
C'est une région propice à l'orignal. Au crépuscule j'en ai vu au moins une douzaine qui se nourrissaient d'herbe près des fossés de la route mais je n'ai pas réussi à en photographier un seul.
Cette année, j'utilise une caméra numérique Olympus C-60. Les caméras numériques offrent de nombreux avantages mais elles ont aussi des inconvénients, dont celui d'un important délai de préparation avant de pouvoir prendre une photo et d'un délai plus court entre le moment où vous appuyez sur le bouton et la saisie réelle de la photo. Je suis convaincu que j'aurais pris plusieurs photos d'orignaux avec ma vieille Olympus Epic.
L'hôtel Dockside ne pouvait pas être plus près du terminal de traversiers de Saint-Barbe.
Le traversier Apollo vers Blanc-Sablon était très gros pour le peu de trafic qu'il y avait. C'était aussi très bon marché à seulement 8,50$ pour la traversée d'une heure et demie. Manifestement grassement subventionné avec l'argent de mes taxes comme bien d'autres choses à Terre-Neuve.
Voici une dernière photo d'adieu à Saint-Barbe et Terre-Neuve.