Notes sur le Moyen Orient
Résidant à Montréal, je suis exposé à la télévision américaine qui tend à présenter une caricature en blanc et noir des informations; les Israéliens sont les bons et les Palestiniens sont les méchants. C'est peut-être tout ce que la plupart des américains veulent savoir mais pour moi, c'est une insulte à mon intelligence et un défi à découvrir les faits tels qu'ils étaient avant que le traitement "KISS" (Keep It Simple Stupid= garde ça simple, stupide) ne soit appliqué par les médias. C'est maintenant devenu une sorte de jeu, plus la caricature tend vers l'extrême, plus je me révolte contre ce viol de l'esprit et plus je deviens curieux à propos de ce qui se passe vraiment en Palestine. Heureusement, les médias canadiens ne sont pas tout à fait aussi biaisés mais ils ont encore du chemin à faire avant de présenter équitablement les deux côtés de la médaille car la moindre critique sur Israël produit des hurlements de rage chez les puissantes et hypersensibles organisations juives. Dans les années soixante, j'étais plus ou moins indifférent au sujet d'Israël et des Palestiniens. Tout au plus, je ressentissais peut être une certaine sympathie pour les Palestiniens parce que je tends à prendre la part du plus faible, mais cela ne m'empêchait pas de dormir. Aussi, je faisais généralement confiance aux média de rapporter les nouvelles correctement et je pensais que le modèle américain de démocratie offrait un idéal admirable digne d'être suivi. Il se peut que j'aie été trop naïf à cette époque mais il est aussi possible que la morale publique se soit dégradée au cours des 40 dernières années. Après avoir vu Nixon mentir sur Watergate, Reagan mentir sur les Contras du Nicaragua et Clinton mentir sur ses pause cafés, il n'est pas étonnant que je ne croie pas à tout ce que Bush nous raconte sur l'Irak. Il n'y a plus qu'une minorité des Américains qui votent de nos jours, ils savent que le pouvoir est entre les mains des grandes corporations. Les politiciens nous mentent et les média aident à nous vendre ce que les corporations et les groupes d'intérêts particuliers souhaitent que l'on pense. Les reportages sur l'actualité sont souvent incomplets et si bien enrobés d'exagérations et de "justesse politique" qu'il est souvent difficile de séparer les faits de la propagande. Les média américains concentrent leur attention sur tous les détails de la prochaine guerre du Moyen Orient et passent rapidement sur les problèmes de l'économie et de la corruption dans les grandes corporations qui sont pourtant prioritaires dans l'opinion publique selon les tous les sondages. CNN en particulier, est devenu tellement grossièrement biaisé que ses "reportages et analyses de l'actualité" prennent l'allure d'une publicité commerciale pour la guerre contre l'Irak. Dernièrement ils ont commencé à semer la graine de conflits avec les autres voisins d'Israël, l'Arabie Saoudite, l'Iran et même la Syrie. Il est difficile de ne pas voir où ils vont! J'ai été surpris de constater que la plupart des Américains avec lesquels j'ai eu l'occasion de discuter de la crise d'Israël sont très peu au courant des actes perpétrés par le mouvement sioniste au cours du siècle dernier qui ont conduit à cette crise. Je sais que les Américains ne sont généralement pas intéressés par ce qui se passe en dehors de leur pays et que très peu voyagent à l'étranger pour des raisons autres que commerciales ou militaires (seulement 15 % ont un passeport), mais ils auraient pu quant même avoir fait quelques recherches... Le présent échec du processus de paix et la menace d'une guerre États - Unis-Irak au Moyen-Orient m'a poussé à faire quelques recherches sur l'histoire des Arabes et celle des Juifs pour satisfaire mon propre désir de comprendre comment ils ont bien pu se retrouver dans le terrible gâchis dans lequel ils sont. Il y a une abondance de matériel sur l'internet à ce sujet mais une grande partie n'est que de la propagande qui doit être filtrée par un esprit critique avant de pouvoir contribuer quelque chose d'utile à une image plausible. N'étant pas enclin à croire aveuglément ni à une partie ni à l'autre, j'ai trouvé utile de penser en termes de probabilités pour former ma perception des événements de la manière que j'ai décrite dans "Mon village joujou". Comme l'image évoluait au fur et à mesure que j'examinais de nouvelles sources, j'ai dû écrire ce que je trouvais le plus crédible ou le plus probable au cours de la progression de ce travail. Maintenant que c'est fait, je suis heureux de partager le résultat, en espérant que vous soyez stimulés à faire votre propre recherche que vous soyez d'accord avec ce que j'ai trouvé ou pas. J'ai porté une liste de plusieurs sites web à la fin de cet article pour vous donner un bon départ. C'est devenu presque impossible de rester indifférent à la souffrance humaine au point de ne pas prendre parti en observant les atrocités commises quotidiennement des deux côtés. Au mieux, on peut espérer comprendre comment une série complexe d'événements au cours du dernier siècle a conduit à la présente situation. Ayant complété cette recherche, je trouve que la raison fondamentale de la crise provient de l'appui que la diaspora juive a fourni sans cesse et depuis plus d'un siècle au projet de s'emparer de la patrie des Palestiniens pour en faire la sienne. Par conséquent je trouve que les Juifs sont responsables et je reconnais mon parti pris en faveur des Palestiniens bafoués. Voyons maintenant qui sont les Palestiniens et les Israéliens, d'où ils viennent et comment le conflit s'est développé.
Arabes, Palestiniens & MusulmansLes Palestiniens sont des Arabes et les Arabes sont ceux qui parlent l'arabe comme langue maternelle et s'identifient comme des Arabes. Le Monde Arabe ne correspond pas au Monde Musulman. Il y a d'importantes communautés arabes non-musulmanes et en fait, la plupart des musulmans vivent dans de grands pays non-arabes tels que l'Indonesie (170M), le Pakistan (140M), le Bangladesh (100M), l'Inde (100M), la Turquie (60M), l'Iran (60M), et plusieurs pays de l'Afrique sub-saharienne. Il y a aussi d'importantes communautés musulmanes arabes et non-arabes en Europe, en Asie et en Amérique. En tout il y a plus d'un milliard de musulmans dont 90% de Sunnites et 10% de Shiites. Les Arabes ne comptent que pour 25% de ce nombre. Le Monde Arabe s'étend de l'Irak et des États du Golfe à l'est à la côte Atlantique du Maroc à l'ouest et de la Syrie au nord au Soudan au sud. Cette vaste région englobe des déserts, des montagnes accidentées et de fertiles vallées riveraines. C'est le domaine de Bédouins nomades, de paysans, de travailleurs agricoles salariés, de travailleurs industriels, d'artisans et de professionnels de tous les métiers et services associés aux villes en pleine expansion comme Rabat, Le Caire, et Beyrouth. De nos jours environ 250 millions de gens vivent dans les 17 pays indépendants qui constituent Monde Arabe. Ce sont : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Yémen, l'Oman, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, le Bahreïn, le Koweït, l'Arabie Saoudite, l'Irak, la Jordanie, la Syrie et le Liban. Les Palestiniens sont des Arabes mais il leur reste encore à réaliser leur complète indépendance nationale. Les historiens s'entendent sur le fait que les anciens peuples sémitiques, les Assyriens, les Babyloniens, les Cananéens, les Amorrites, les Phéniciens, les Hébreux et, plus tard, les Arabes eux-mêmes, migrèrent hors de la Péninsule arabe. Des vagues de migration débutèrent au troisième siècle avant Jésus-Christ et se terminèrent avec les conquêtes musulmanes du 7e siècle. Ces peuples parlaient des langues basées sur des structures linguistiques similaires, et les langues sémitiques modernes, l'arabe, l'hébreu et l'amharique (langue de l'Éthiopie), conservent d'importantes similitudes. Ces migrations sémitiques dans le croissant fertile ne pénétrèrent cependant pas les terres hautes du Taurus au Zagros, occupée par les Hourrites autochtones et plus tard par des peuples indo-européens, les Hattis, les Hittites et les Phrygiens au nord (Turquie) ainsi que les Élamites et les Mèdes à l'est (Iran) La première vague de migrants sémitiques (3500 av. J.C.), nomadisa sur des terres en amont des états-cités déjà bien établis par la civilisation sédentaire agricole sumérienne. Ils coexistèrent paisiblement avec les Sumériens pendant des siècles et développèrent la langue akkadienne, écrite en mode cunéiforme sumérien, qui fut utilisée par les Babyloniens au sud et les Assyriens au nord pendant près de 2 000 ans. Une seconde vague (2500 av. JC), amena les Cananéens qui s'établirent dans la Palestine d'aujourd'hui, les Amorrites qui occupèrent ce qui est maintenant la Syrie et les Phéniciens qui établirent leurs ports sur la côte de l'actuel Liban. Les Phéniciens développèrent un vaste réseau commercial maritime avec des colonies partout en Méditerranée, dont Carthage qui créa son propre empire. Les Phéniciens furent envahis par plusieurs empires dont ils ajoutaient simplement les dieux à leur propre panthéon. Ils adoptèrent les anciens dieux romains, se convertirent au Christianisme lorsque les Romains le firent et finalement, adoptèrent de façon pragmatique l'Islam lorsqu'ils furent envahis par les Arabes en 634. Leurs descendants, les Libanais, ont établi une diaspora commerciale très étendue qui a été bien acceptée partout à travers le monde. Ils n'ont jamais été expulsés d'aucun pays et n'ont subi aucun pogrome comme leurs cousins sémitiques, les Juifs. Tous ces gens venaient de la péninsule arabe où une tradition poétique arabe commune s'était développée parmi les tribus du désert, exaltant les valeurs d'un style de vie nomade: l'honneur, le courage, la loyauté, la générosité et la solidarité tribale. De longs poèmes lyriques, appelés "qasidas", furent transmis oralement à partir du 6e siècle et ensuite écrits au 8e. Cette explosion littéraire sema les graines d'une identité arabe commune qui pava la route à la montée de l'Islam. Les Arabes émergèrent sur la scène de l'histoire mondiale au 7e siècle avec le prophète Mahomet et la montée de l'Islam. Mahomet est né à la Mecque dans la partie ouest de la péninsule arabe, un important carrefour sur les routes commerciales reliant, le Yémen au sud, la Méditerranée au nord, le golfe persique à l'est et l'Afrique par le port de Jeddah sur la Mer Rouge à l'ouest. Le message spirituel et social de Mahomet, basé sur l'existence d'un seul Dieu, fut d'abord accepté dans la petite communauté de Médina mais il remplaça rapidement les nombreux dieux vénérés par les diverses tribus du désert. La popularité de son message et la faiblesse des empires byzantin et sassanide au nord contribuèrent au succès d'une remarquable série de conquêtes arabes. Moins de 20 ans après la mort de Mahomet en 632, les Arabes musulmans régnaient sur un territoire qui s'étendait de l'Égypte à l'ouest jusqu'à l'Iran à l'est. Les Arabes et la langue arabe jouèrent un rôle central dans la diffusion de l'Islam. Le Coran est le livre sacré des Musulmans qui croient que c'est la parole de Dieu telle que transmise à Mahomet en arabe par l'archange Gabriel. Le fait que les Musulmans croient que le Coran est la parole d'Allah fait de l'Arabe une langue sacrée pour eux. Les Arabes dominèrent les institutions islamiques jusqu'à ce que le contrôle de la religion passe aux mains des Perses de la dynastie abbasside en 750. L'Islam devint alors la religion aussi bien des Arabes que des non-Arabes, et les éléments arabes diminuèrent en importance à mesure que les cultures non-arabes, particulièrement les perses, les indiennes et les grecques, contribuaient à l'émergence d'une nouvelle civilisation islamique universelle. Le mélange et le croisement volontaires des Arabes avec les autres peuples produisit une floraison culturelle et scientifique qui atteignit son apogée entre les 8e et 10e siècle AD alors que l'arabe était la langue de la politique et de la littérature de l'Atlantique à la frontière ouest de la Chine. Des Musulmans et des non-Musulmans des plus diverses origines ethniques traduisirent des textes philosophiques du grec à l'arabe, adaptèrent des contes du Sanskrit, et copièrent les styles des anciennes cours de Perse. Des scientifiques islamiques firent des découvertes sensationnelles en médecine, astronomie, mathématiques et mécanique. Ils inventèrent l'algèbre, démontrèrent la circulation sanguine, développèrent l'astrolabe, et furent les premiers à utiliser le compas magnétique pour la navigation. L'Islam d'aujourd'hui dénombre environ un milliard de fidèles autour du monde. La grande majorité des Musulmans sont non-Arabes mais la langue arabe conserve son statut spécial parce que partout, les Musulmans étudient l'arabe classique pour réciter le Coran. Les sociétés arabes et musulmanes ont beaucoup plus en commun avec l'Europe et l'Ouest que ne le prétendent certains Occidentaux d'esprit étroit. L'Islam reconnaît les traditions judaïques et chrétiennes et les Arabes chrétiens ainsi que les Juifs ont toujours été des membres à part entière du Monde arabe. Il y a plusieurs exemples historiques de collaboration entre les Musulmans, les Chrétiens et les Juifs tels que l'essor culturel qui eut lieu en Andalousie entre la conquête arabe du 8e siècle et la chute de Grenade aux mains des Espagnols en 1492. La civilisation arabe a produit plusieurs des réalisations scientifiques et culturelles qui, transmises à l'Europe, aidèrent à établir les fondations de la Renaissance. Deux des plus remarquables philosophes de cette époque furent des contemporains andalous: le musulman Ibn Rushd, mieux connu sous le nom latin de Averroès, et le juif Maïmonide (Moshé Ben Maïmon) qui écrivait en hébreu et en arabe. D'innombrables autres indices d'échanges culturels et intellectuels de part et d'autre de la Méditerranée sont mis en évidence par le grand nombre de mots d'origine arabe que l'on trouve en espagnol et même en français et en anglais. Les relations entre les états chrétiens d'Europe et les états musulmans du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord furent cependant ponctuées par des guerres et de l'hostilité depuis la Bataille de Tours en 732, qui arrêta l'avance musulmane en Europe, en passant par la défaite des forces byzantines à Manzikert en 1071 et les croisades qui s'en suivirent jusqu'à la défaite des Ottomans aux portes de Vienne en 1683. Au 17e siècle, l'équilibre des forces s'était graduellement déplacé en faveur des puissances européennes, un processus qui devait atteindre un sommet pendant la colonisation européenne de presque tout le monde arabe. À partir de la fin du 18e siècle et au cours de la dissolution de l'empire ottoman pendant la première guerre mondiale, la Grande Bretagne et la France se divisèrent la plupart du monde arabe, la Grande Bretagne obtenait un "Mandat" sur ce qui est maintenant la Palestine, la Jordanie et l'Irak, et la France recevait le Liban et la Syrie par le Traité de Versailles en 1919. C'est à ce moment là que les Palestiniens d'aujourd'hui acquirent leur nom, avant, ils n'étaient que des Arabes qui avaient vécu là pendant plus de 13 siècles. Le pétrole trouvé en Iran était contrôlé par les Britanniques, les découvertes en Irak étaient partagées à 75-25 entre les Britanniques et les Français et les États-Unis intervinrent pour saisir leur part de la richesse pétrolière du Moyen-Orient après la seconde guerre mondiale. Ils obtinrent la meilleure part, l'Arabie Saoudite. Dès 1928, les plus importantes compagnies pétrolières du monde formèrent un cartel pour minimiser la compétition entre elles. Les "Sept Soeurs" firent d'énormes profits tout en payant des redevances minimes aux propriétaires des ressources. Naturellement, cela créa du ressentiment envers la domination et le pouvoir des Occidentaux. Les images stéréotypées d'Arabes musulmans sous-développés dans les médias américains et la perception de l'Amérique comme le "Grand Satan" dans l'imagination de plusieurs Arabes aujourd'hui prennent leurs racines dans l'histoire violente de l'exploitation coloniale et dans le rôle dominant des États-Unis au Moyen-Orient après la désintégration des empires britanniques et français à la fin de la seconde guerre mondiale. Le nationalisme arabe moderne a pris plusieurs formes mais il a atteint l'apogée de sa force psychologique et politique durant les années '50 et au début des années '60 sous le règne du président égyptien Gamal 'Abd al-Nasser lorsqu'il défia l'ancien maître colonial de l'Égypte, la Grande-Bretagne, en nationalisant le canal de Suez en 1956. La défaite de 1967 par Israël fut cependant catastrophique pour Nasser, pour le nationalisme arabe et pour le laïcisme. Depuis la victoire de la révolution islamique en Irak en 1979, les mouvements politiques islamiques sont devenus de plus en plus populaires dans le monde arabe parce qu'ils sont perçus comme le seul moyen de défense disponible contre le néocolonialisme occidental. Leur influence a généralement été limitée au contexte de leurs pays respectifs mais le mouvement Al Qaeda pourrait être le précurseur d'une mobilisation internationale contre l'agression américano-israélienne au Moyen-Orient. Économiquement, les pays arabes et leurs populations comprennent toute la gamme allant des peuples les plus riches aux plus pauvres au monde. Ils ont accès à des ressources naturelles très différentes. Le Koweït, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et le Brunei se classent parmi les premiers sur la liste du produit national brut par habitant dans le monde tandis que le Yémen et le Soudan se retrouvent à la fin. Les inégalités économiques et sociales ont contribué aux conflits politiques à l'intérieur des états arabes. Plusieurs pays arabes sont dominés par des régimes autocratiques rétrogrades, une réalité qui entretient le ressentiment populaire contre les Américains qui les supportent tout en prêchant la démocratie et les droits de l'homme, apparemment sans voir la contradiction. Les pressions politiques et les actions militaires venant de l'extérieur contribuent aux difficultés sociales, économiques et politiques. Israël, avec l'appui matériel et financier écrasant des États-Unis, continue à refuser les demandes de la Palestine du statut d'État indépendant avec des conséquences violentes pour les deux peuples. Il y a des rivalités régionales et des différences mais le sentiment national arabe reste puissant. Le support populaire envers les Palestiniens et le ressentiment envers la campagne américaine contre l'Irak sont des expressions de ce sentiment partout dans le monde arabe.
Les Juifs et les IsraéliensIl est intéressant de noter que les ancêtres éloignés des Juifs qui se sont emparés du contrôle de la Palestine britannique pour créer l'état d'Israël après la seconde guerre mondiale, sont étroitement reliés aux ancêtres des populations arabes qu'ils ont déplacées et qu'ils oppriment encore dans les territoires occupés de Gaza et de la Cis Jordanie. Les deux descendent de tribus sémitiques qui migrèrent hors de la Péninsule arabe. Leurs langues sont étroitement apparentés et ils partagent plus de gènes entre eux que l'un ou l'autre ne le fait avec les peuples indo-européens ou asiatiques. Ce sont des cousins qui adhèrent à plusieurs anciennes coutumes identiques telles que la circoncision, l'abattage rituel des animaux, le dédain du porc, etc. Vers 3500 avant Jésus-Christ, une première vague de tribus sémitiques nomades migra hors des déserts de l'Arabie vers les vallées fertiles des fleuves Tigre et Euphrate où elles absorbèrent les Sumériens non-sémitiques et développèrent la langue et culture akkadienne qui évoluèrent pour former les civilisations assyrienne et babylonienne. Une seconde vague se déplaçant vers le nord aux environs de 2500 av. JC donna lieu aux Cananéens qui peuplèrent les basses-terres entre le fleuve Jourdain et la Méditerranée, aux Phéniciens qui s'établirent sur la côte du Liban d'aujourd'hui et aux Amorrites qui occupèrent la Syrie et contrôlèrent une grande partie de la Mésopotamie de 1800 à 1600 av. JC. Aux environs de 2000 av. JC, une des tribus cananéennes, les Jébuséens, établit une bourgade nommée Urshalein destinée à devenir Jérusalem 1000 ans plus tard. Les événements et les dates de cette période restent vagues parce que les contes bibliques viennent souvent en conflit avec d'autres sources (égyptiennes, mésopotamiennes, etc.). Les légendes bibliques racontent que Abraham se déplaça d'abord de Ur en Mésopotamie du sud, à Haran en Mésopotamie du nord et ensuite à Canan, pour devenir le fondateur du peuple hébreu possiblement aussi tôt que 1900 av. JC En fouillant plusieurs sources pour préciser la date de la naissance du peuple hébreu, je fus surpris de découvrir que Abraham et les Patriarches soi-disants "hébreux", devaient parler une langue akkadienne de Ur parce que la langue hébraïque n'existait pas à cette période. L'hébreu n'est apparu qu'au 12e siècle av. JC comme un dialecte issu du Phénicien. Aux environs de 1700 avant JC, l'Égypte était désorganisée entre la période moyenne et la nouvelle. Des tribus sémitiques (probablement les Amorrites de la Syrie), envahirent l'Égypte du nord grâce à des chariots de guerre novateurs tirés par des chevaux et établirent le royaume des Hyksos à Avaris dans le delta du Nil. Les Hyksos contrôlaient toute la Palestine et des parties du Liban et de la Syrie. Ils furent suivis plus tard par d'autres tribus sémitiques, dont celle du Joseph de la bible, qui entra probablement en Égypte aux environs de 1650 av. JC. Cependant, vers 1550, Ahmose I, de Thèbes au sud, fit la conquête des Hyksos, asservit les Sémites qui restaient en Égypte, assujettit Canan au contrôle égyptien et devint le premier pharaon de la 18e dynastie. Aux environs de 1370 av. JC, le 10e pharaon de la 18e dynastie, Amenhotep IV changea son nom pour celui de Ankhenaton, abandonna les anciens dieux, déménagea sa capitale à Amama, à mi-chemin vers Memphis, pour s'éloigner de la classe corrompue des prêtres de Thèbes et imposa un nouveau culte monothéiste au dieu soleil Aton. Après la mort du fils Tutankhaton qu'il eut de sa femme Nefertiti, la classe des prêtres rétablit les anciens dieux mais le monothéisme avait atteint le nord où Moïse et les esclaves sémites qui deviendraient plus tard les Hébreux, auraient pu l'adopter. (Il est possible que l'adoption du monothéisme par ces esclaves sémites ait été antidatée pour la rattacher aux figures légendaires d'Abraham et des Patriarches, de la même façon que l'appellation de "Hébreu" leur fut attribuée malgré le fait que la langue du même nom ne vit le jour que sept siècles plus tard!) Autour de 1250 av. JC, durant le règne de Ramsès II, les esclaves captifs "hébreux" réussirent à s'évader de l'Égypte sous la direction de Moïse. Ce doit être autour de cette période qu'ils se mirent à parler l'hébreu. Soit qu'ils aient formé cette langue eux-mêmes à partir du phénicien, ce qui impliquerait que le Joseph de la bible et sa tribu étaient Phéniciens, soit que les esclaves en fuite l'aient apprise des autres tribus nomades qui se joignirent à eux pour conquérir la terre de Canan Leur invasion fut opposée par les Philistins au sud-ouest, par les Cananéens et les Amorrites au centre et par les Phéniciens et les Araméens au nord, mais vers 1000 av. JC, les 12 tribus confédérées du peuple hébreux "choisi par Dieu", réunies pour former une monarchie sous leurs rois Saul et David, réussirent à conquérir Jérusalem et la terre que leur dieu Yaveh leur avait promise. Les Hébreux victorieux tolérèrent d'abord la vénération des autres dieux. Aux environs de 960 av. JC, Salomon, le fils de David, fit construire un grand temple selon le modèle phénicien pour le culte à Yaveh par des artisans experts envoyés par le roi Hiram de Tyre. Il fit construire aussi de plus petits temples pour les dieux païens de ses femmes secondaires. Cependant cette ouverture d'esprit ne dura pas et des frictions se développèrent bientôt entre les 12 tribus d'Hébreux qui menèrent, en 930 av. JC, à leur division entre 10 d'entre elles qui s'unirent au royaume d'Israël avec Samara comme capitale au nord et les 2 autres formant le royaume de Judah autour de Jérusalem au sud. La terre promise de Canan, que les Romains nommèrent plus tard la Palestine, était cependant un carrefour et elle fut surtout dominée par des non-Hébreux tels que les Égyptiens, les Assyriens, les Chaldéens, les Babyloniens, les Perses, les Macédoniens (Alexandre Le Grand), les Romains, les Égyptiens Ptoléméens, les Séleucides de la Syrie, les Arabes, les Croisés, les Mongols, les Turcs Ottomans et finalement les Britanniques. Comme cadeau, Yaveh aurait pu faire mieux! En 721 av. JC le roi Assyrien Sargon II écrasa le royaume d'Israël, qui cessa d'exister, et déporta ses 10 tribus vers la Mésopotamie où elles disparurent dans l'oubli comme esclaves (les 10 tribus perdues d'Israël). En 586 av. JC le roi Chaldéen Nabuchodonosor II envahit la région, détruisit le temple de Jérusalem et força les Hébreux du Royaume de Judah à l'exil à Babylone où, une fois de plus asservis, leur culture fut enrichie des éléments babyloniens alors qu'ils remplaçaient l'hébreu par l'araméen qui était la langue locale. En ce temps là, le monothéisme avait remplacé l'ancienne religion polythéiste des Mèdes dans les hautes-terres à l'est de Babylone. Le culte du nouveau dieu Ahura Mazda, introduit par Zoroastre, était répandu par des chants poétiques appelés"Gathas" écrits en avestan, une ancienne langue indo-européenne. La date généralement acceptée pour l'introduction du monothéisme dans cette partie du monde est d'environ 600 av. JCmais quelques linguistes la placent bien avant à cause du plus grand âge de la langue avestan. Les Zoroastriens Parsis modernes de l'Inde prétendent qu'elle remonterait aussi loin que 1700 av. JC et quelques références extrêmes mentionnent même 4000 av. JC! Ceci n'est qu'un autre exemple qui montre combien l'histoire religieuse peut être peu fiable après avoir été d'abord transmise verbalement et ensuite écrite et réécrite durant des siècles par de vrais croyants. Il est donc aussi possible que les Hébreux aient adopté le monothéisme durant leur captivité à Babylone en même temps qu'ils ont abandonné la langue hébraïque pour parler l'araméen aux environs de 550 av. JC Naturellement, en jonglant un peu avec les dates on pourrait argumenter que le monothéisme a été apporté aux Égyptiens et aux Mèdes par les Hébreux mais je pense qu'il est plus probable que des esclaves aient adopté la religion de leurs maîtres plutôt que l'inverse. De toutes façons, cela n'a pas beaucoup d'importance aujourd'hui sinon de noter que d'autres y avaient aussi pensé. Je ne cherche pas à être inutilement irrespectueux de l'ancien testament. Je pense qu'une bonne dose de scepticisme est requise lorsqu'on utilise n'importe qu'elle "écriture sainte" comme référence d'événements historiques. Il y a lieu de se méfier lorsque les Chrétiens vous disent que Jésus est né d'une vierge, qu'il marchait sur la mer et qu'il est ressuscité trois jours après sa mort! Il y a probablement autant de "faits historiques" douteux dans le Coran et les autres écritures saintes musulmanes. Ni Jésus, ni Mahomet ne savaient lire et écrire et nous n'avons aucune preuve que leurs déclarations aient été enregistrées fidèlement. Quoi qu'il en soit, le roi perse Cyrus, qui était zoroastrien mais tolérant envers toutes les croyances, conquit Babylone, l'Assyrie, Canan et l'Égypte autour de 536 av. JC Il libéra les Hébreux, qui parlaient maintenant l'araméen, et leur permit de retourner à Jérusalem où ils reconstruisirent leur temple en 515 av. JC Les Juifs d'aujourd'hui sont les descendants de ces anciens sujets du royaume de Judah. Je ne sais pas pourquoi les Sionistes choisirent d'appeler leur patrie "Israël" vu que leurs ancêtres ne venaient pas du royaume d'Israël. Logiquement elle aurait dû être nommée "Judah" puisque les Israélites authentiques disparurent en Assyrie il y a 13 siècles! De même, ils auraient pu décider de ressusciter l'araméen que leurs ancêtres ont parlé pendant aussi longtemps (550 av. JC - 150 AD) qu'ils ont parlé l'hébreu (1250-550 av. JC). En 336 av. JC Alexandre le Grand défit les Perses qui dominaient encore la région et celle-ci passa aux mains de ses successeurs, les Ptoléméens d'Égypte et les Séleucides de Syrie. Autour de 165 av. JC, les Juifs se rebellèrent sous la direction des Maccabées et se défendirent contre la domination étrangère jusqu'à ce qu'ils obtiennent l'indépendance aux environs de 130 av. JC, après la désintégration du royaume des Séleucides. Ensuite, l'invincible empire romain s'empara de Jérusalem et assujettit les Juifs en 63 av. JC Après l'avènement du Christ, excédés par la lutte continuelle contre les Zélotes et les terroristes Sicariis, les Romains détruisirent le temple en 70 AD et expulsèrent les Juifs de Jérusalem en 135, lesquels commencèrent alors à émigrer vers l'Europe. Les Romains, qui étaient devenus Chrétiens sous Constantin en 313, furent remplacés par des Perses zoroastriens en 614 pour deux décennies avant que les Arabes musulmans, peuple sémitique issu de la péninsule arabe, ne fassent la conquête de la Palestine en 634. Les Arabes la conservèrent, sauf pour de brefs intervalles d'invasion par les Croisés chrétiens et les Mongols païens du 11e au 13e siècle, jusqu'à ce qu'elle tombe aux mains des Turcs musulmans de l'empire ottoman en 1516. En Europe, les émigrants juifs se regroupèrent en communautés fermées et évitèrent les mariages mixtes avec leurs hôtes chrétiens pour maintenir la pureté raciale du "peuple élu de Yaveh". Leur arrogance raciale ne leur valut pas des amis et leur volontaire isolation religieuse-raciale produisit un rejet réciproque qui conduisit souvent à de la discrimination, des pogromes. Ils furent expulsés de l'Angleterre en 1290, de la France en 1392, de l'Espagne en 1492 et du Portugal en 1497. Ils établirent leurs propres communautés distinctes parmi les Arabes à travers toute l'Afrique du Nord et parmi les Chrétiens d'Europe, plus particulièrement en Italie, Allemagne, Suisse, Pologne, Lithuanie, Russie, Hongrie, Turquie, Danemark, Suède et Norvège mais ils restèrent résolument fidèles à leurs anciennes croyances tribales et refusèrent de s'intégrer comme le firent leurs cousins Libanais qui sont maintenant bien acceptés partout.
Le conflitQuelle que soit la raison, c'est une malheureuse réalité: les Juifs n'ont pas très bien réussi dans l'art de se faire des amis dans la plupart des endroits où ils se sont établis. Des émeutes anti sémitiques en Russie en 1881 et des lois forçant les Juifs à vivre dans des ghettos provoqua l'émigration d'un grand nombre de Juifs vers la Palestine. L'"Exode" fut organisé par le mouvement "Les amis de Sion" créé à Odessa en 1882. (Sion est le nom de la colline sur laquelle est construite Jérusalem.) Un journaliste viennois, Theodore Herzl, commença à promouvoir sa vision d'un État National Juif en 1896. L'année suivante il convoqua un Congrès des Juifs à Bâle, en Suisse, et fonda l'Organisation Sioniste Mondiale dont le but était d'établir une "Patrie Nationale Juive" en Palestine, alors aux mains des Ottomans. Le mouvement s'étendit en Amérique en 1898 et le Congrès Sioniste Mondial de 1905 confirma sa stratégie d'infiltration en Palestine après qu'une offre britannique d'une patrie juive en Ouganda eut été rejetée. Le destin des paisibles Palestiniens était dorénavant scellé puisque le prédateur, la diaspora juive, avait choisi sa cible. Le Sionisme s'épanouit et 43 colonies juives comptant 100 000 Juifs avaient déjà été installées dans la Palestine ottomane lorsque la première guerre mondiale éclata en 1914. Durant la guerre, la Grande-Bretagne et la France s'entendirent pour partager les restes de l'empire ottoman une fois la guerre terminée, même si à ce moment-là aucun des deux pays ne détenait le moindre pouvoir dans la région. En 1916, les dirigeants sionistes exercèrent des pression sur les autorités britanniques pour la création d'une colonie juive autonome en Palestine jusqu'à ce que le Secrétaire des Affaires Étrangères britannique, Arthur Balfour, déclare l'appui britannique à la fondation d'une "patrie nationale" pour le peuple juif en autant que "rien ne soit fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non-juives existant en Palestine". Pendant le même temps, les Britanniques promettaient aux Arabes un état indépendant pour leur aide pendant la guerre. Lorsque celle-ci fut terminée, l'Albion exerça son "fair play" bien connu envers les Arabes et le Traité de Versailles (1919) divisa l'empire ottoman entre la Grande-Bretagne qui obtenait la Palestine, la Jordanie et l'Irak et la France, le Liban et la Syrie. Après la guerre, l'importance stratégique de la concession pétrolière de Mossoul et Bagdad accordée, juste avant la guerre, par les Ottomans à la "Turkish Petroleum Co." fut pleinement réalisée et la "Irak Petroleum Co." fut formée pour l'exploiter, les intérêts britanniques détenant 75 % des actions et les français 25 %. En Palestine, l'infiltration régulière des Juifs causait des tensions qui s'accroissaient depuis des années. En 1919 la Commission américaine King-Crane fit enquête sur la situation et conclut que "Les Sionistes envisagent une dépossession pratiquement complète du peuple palestinien". C'était déjà de plus en plus évident que le Sionisme impliquait à la fois, a) le "retour" de tous les juifs du monde vers "Erzetz Israël" et leur installation massive en Palestine, et b) l'exode des Arabes Palestiniens indigènes et leur transfert massif hors de la Palestine. En d'autres termes, un "nettoyage ethnique" complet du pays sept décennies avant que l'expression ne soit inventée pour les "crimes contre l'humanité" perpétrés dans les Balkans. Naturellement, les Arabes ne furent pas d'accord avec les plans que les Juifs avaient pour leurs terres. Les premières émeutes anti sionistes se produisirent en Palestine en 1920. En 1922, la Ligue des Nations approuva quand même le Mandat britannique dans ce pays en 1922 en dépit de la promesse de Balfour envers les Juifs. Ce mandat d'un pouvoir colonial étranger empêcha l'auto-détermination des Palestiniens, cela facilitait l'immigration juive et permettait le transfert des terres aux colons Juifs sans le consentement et contre l'opposition militante des Palestiniens autochtones. De vastes étendues de terrain furent achetées ou "acquises" des Arabes, l'électrification du pays fut entreprise et une ville "modèle", Tel Aviv, fut planifiée et construite pour être entièrement habitée par des Juifs en dépit des protestations arabes. Le nationalisme arabe s'était développé au début du vingtième siècle en réponse à quatre cent ans de règne turc ottoman. Les Arabes étaient tout à fait prêts à récupérer la Palestine lorsque les Turcs furent défaits dans la première guerre mondiale. La combinaison de la colonisation sioniste et du Mandat britannique provoqua nécessairement une profonde frustration chez le peuple arabe et stimula encore plus leurs sentiments nationalistes grandissants. L'immigration et l'implantation de Juifs continuèrent pendant le Mandat avec le résultat que de sérieux actes de violence juive-arabe se produisirent au Mur des Lamentations de Jérusalem en 1929. En 1930, Sir John Hope Simpson fut envoyé par le gouvernement britannique pour étudier les conditions économiques en Palestine. Il constata que la politique sioniste des terres déplaçait de grands nombres de paysans arabes tout en causant la négligence et la détérioration des terres agricoles. Pendant toutes les années 1930, les Arabes menèrent des grèves à grande échelle et des boycottages en signe de protestation mais personne ne se donna la peine d'écouter leurs réclamations désespérées. Finalement, la grève générale palestinienne de 1936 pour protester contre la poursuite de l'immigration juive mena à la création de la Commission britannique Peel en 1937. La Commission trouva que les promesses britanniques faites aux Sionistes et aux Arabes étaient irréconciliables. Elle déclara le Mandat britannique impraticable et recommanda la partition de la Palestine en deux États Juif et Arabe avec un contrôle britannique sur les lieux saints. Les Sionistes acceptèrent à contrecoeur mais les Arabes rejetèrent avec véhémence le plan de partition. Des rébellions palestiniennes sporadiques se prolongèrent jusqu'en 1939 alors que la plupart des dirigeants arabes avaient été tués, exilés ou emprisonnés, et que les Britanniques avaient laissé tomber le plan de partition. Pour le remplacer, les Britanniques commencèrent à exercer un contrôle sévère sur l'immigration juive avec l'intention d'établir un état unitaire binational. Cette fois, ce fut les Sionistes qui rejetèrent la proposition. Les Arabes demandèrent la création immédiate d'une Palestine arabe sécuritaire et la prohibition de toute autre immigration juive. Comme la seconde guerre mondiale se déployait, les Sionistes et la plupart des Arabes appuyèrent l'effort de guerre britannique mais les tensions continuaient de monter à l'intérieur de la Palestine. Au fur et à mesure que la communauté juive devenait mieux organisée pour défendre ses plans d'immigration et d'installation de colons sur les terre des palestiniens autochtones, les militants sionistes devenaient de plus en plus violents. Lors d'un congrès mondial à Prague, ils revendiquèrent leur droit d'établir une majorité juive des deux côtés du Jourdain et déclarèrent que le maintien de la résistance arabe serait accueilli par encore plus de violence juive. Après la guerre, des milliers de Juifs européens qui avaient survécu à l'holocauste Nazi souhaitaientêtre admis en Palestine mais les Britanniques bloquèrent les tentatives illégales et détinrent les émigrants Juifs à Chypre et ailleurs. Les organisations terroristes juives réagirent au blocus par une escalade de violence visant les soldats britanniques et en dynamitant plusieurs édifices, ponts et chemins de fer. La Haganah, la plus ancienne, était un groupe armé mis sur pied clandestinement dès 1920 par l'Agence Juive, l'organisation qui travaillait officiellement avec les autorités du Mandat. L'Irgun, était un groupe terroriste fondé par Vladimir Jabotinsky en 1929. L'organisation la plus petite et la plus extrême, le groupe Stern s'était détaché de l'Irgun en 1940. En 1944, l'Irgun, sous le commandement d'un Juif polonais, Menachen Begin, annonça sa guerre contre le Mandat et plus spécifiquement son but d'assassiner les fonctionnaires britanniques à cause de leur appui à la limitation des quotas d'immigration juive. En octobre 1944, quinze fonctionnaires britanniques avaient déjà ététués. La campagne de terreur pris de l'ampleur en 1945-46 et le quartier général britannique situé dans l'hôtel King David à Jérusalem fut bombardé, tuant 91 personnes et en blessant 45. (Cet attentat reste encore un des pires actes terroristes commis dans la région, après Deir Yasin qui tua 254 Palestiniens et le bombardement de la caserne des Marines américains à Beyrouth qui en tua 200.) En 1947 une conférence réunissant des Britanniques, des Arabes et des Sionistes à Londres, n'arriva à aucun accord. La Grande-Bretagne s'est alors lavé les mains du problème de la Palestine pour le confier aux Nations Unies en février 1947. Il y avait alors environ 1 100 000 Arabes musulmans, 615 000 Juifs et 145 000 Arabes chrétiens en Palestine. En avril 1947 l'assemblée générale des Nations Unies établit un comité spécial sur la Palestine (UNSCOP) qui proposa la partition en états arabes et juifs distincts et une zone internationale qui comprendrait Jérusalem et les lieux saints. Cette solution était semblable au plan proposé par les Britanniques en 1937 suite à la commission Peel. Le plan des NU fut adopté le 29 novembre 1947. La Grande-Bretagne s'abstint de voter et les représentants arabes quittèrent la session de l'assemblée générale déclarant qu'ils résisteraient à cette partition. Les organisations sionistes armées commencèrent aussitôt àexpulser les Palestiniens de leurs maisons par la force en déclarant qu'une attaque par les armées arabes était imminente. Le terrorisme visant les populations civiles avait été consciemment choisi comme étant la meilleure stratégie pour forcer les Palestiniens à quitter leurs terres. Le 9 avril 1948, l'organisation terroriste Irgun, commandée par Menachem Begin, attaqua le village de Deir Yasin et tua 254 hommes, femmes et enfants palestiniens. C'était spectaculaire mais ce n'était qu'un acte parmi tant d'autres faisant partie d'une campagne accrue de violence. Des milliers de Palestiniens quittèrent en effet le pays en craignant pour leur vie. Begin déclara plus tard: "Il n'y aurait pas eu d'état d'Israël sans Deir Yasin". Aujourd'hui, un demi-siècle plus tard, les Juifs partout déchirent leurs robes en criant que le terrorisme est le mal suprême mais ils oublient commodément qu'Israël est né grâce au terrorisme. Les Juifs condamnent le terrorisme maintenant, mais ce sont eux qui ont écrit le mode d'emploi de ce genre de guerre. Pas seulement récemment, mais il y a 20 siècles aussi lorsque les Zélotes juifs fanatiques appelés"Sicariis" pratiquaient l'assassinat systématique de leurs oppresseurs romains. Je conviens que le terrorisme de civils innocents est diabolique mais je pense que le mensonge vertueux, la manipulation, l'hypocrisie et le viol des esprits sont aussi condamnables parce tout le monde est victime même ceux qui ne sont pas impliqués. Le 14 mai 1948, le haut commissaire britannique pour la Palestine quitta le pays et les Juifs tinrent une cérémonie à Tel Aviv pour lire la déclaration d'indépendance de l'état juif pour le peuple juif, état qui serait nommé Israël. C'est à ce moment là que les Israéliens obtinrent leur nom, avant ils n'étaient que des Juifs qui s'étaient installés en Palestine. Le nouvel état n'avait pas de frontières et à ce jour, plus de cinq décennies plus tard, Israël est le seul pays au monde, le seul membre des NU qui refuse d'accepter toute frontière identifiée. C'est important de noter qu'Israël fut établi comme un état pour le "peuple juif peu importe où il puisse se trouver" et non pas comme l'état de ses citoyens. Le plan de partition des Nations Unies, identifiait néanmoins des frontières sur une carte, généralement décrites comme a) une étroite bande de la côte, incluant les ports de Haifa et Tel Aviv, mais laissant Jaffa et Acre aux Palestiniens, b) la majeure partie du Néguev, un vaste secteur aride au sud, et c) la Galilée orientale autour du lac de Tibériade (Mer de Galilée). Le nouvel État d'Israël, sans frontières définies, reçut la reconnaissance immédiate des États-Unis et de la Russie. Il y avait aussi beaucoup de Juifs en Floride. Pour avoir une idée objective de ce qui s'est passé en Palestine, essayez donc d'imaginer comment l'américain moyen non-juif se serait senti si les "Amants de Sion" avaient décidé il y a un siècle de s'appeler les "Amants des Everglades" et avaient visé la Floride comme patrie des Juifs au lieu de la Palestine Que se serait-il passé si après un siècle de finasseries légales et de bousculades les organisations terroristes, Haganah, Irgun et Stern, avaient décidé que le temps était venu de violemment expulser de la Floride les gens qui étaient là avant eux pour créer une patrie pour tous les Juifs "choisis par Dieu" du monde! C'est facile de convenir qu'une nouvelle décharge publique est devenue nécessaire mais personne ne la veut dans sa cour! Naturellement, les états arabes du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, de l'Égypte et de l'Irak ont tenté d'envahir le nouvel état d'Israël le 14 mai 1948. Les Juifs s'étaient toutefois préparés à la guerre depuis longtemps, la diaspora juive avait envoyé de nombreux volontaires et avait financé l'achat des armes requises pour les équiper. Ils avaient semé un grand nombre de mines et disposaient d'abondantes munitions. Plusieurs de leurs armes, fabriquées Union Soviétique, avaient été achetées à travers la Tchécoslovaquie. Le dictateur Somoza du Nicaragua, pantin protégé par les États-Unis, avait aussi participé à une variété de combines par lesquelles des armes passaient en fraude par l'Amérique Centrale pour être livrées aux Sionistes dès 1939-40. Près de 800 000 Palestiniens furent immédiatement expulsés de leurs maisons et villages des régions attribuées à Israël par la partition. Des centaines de villages palestiniens furent détruits et seulement 120 000 Arabes réussirent à continuer à vivre à l'intérieur de cette première version d'Israël. Cette expulsion massive devint connue dans le monde comme la première vague de réfugiés palestiniens. La plupart vivent encore dans des camps misérables et ils se dénombrent maintenant à plus de 2 millions. Un armistice fut signé en janvier 1949, mettant un terme à la première guerre israélo-arabe, par laquelle Israël augmenta de plus de 40 % l'étendue du territoire qui lui avait été accordé par la partition. Cet Israël agrandi vint à être connu comme "Israël de la ligne verte" dans les frontières d'avant 1967. Israël tint des élections pour son premier parlement, le Knesset, en janvier 1949 et le 11 mai, il fut admis aux NU. En moins d'un an, 40 nations reconnurent cet état sans frontières. Une situation tragique bien différente attendait les Palestiniens. Plus de la moitié d'entre eux avaient abandonné leur maison. La plupart vivaient comme réfugiés sur la rive ouest du Jourdain dans un territoire qui faisait alors partie du royaume hashemite de la Jordanie. La bande de Gaza fut confiée à l'Égypte. La Palestine avait cessé d'exister comme entité politique et administrative. Aux yeux des Nations Unies, donc de la loi internationale, les Palestiniens étaient des apatrides sans aucune citoyenneté. Ils sont officiellement des réfugiés, un "problème" qui attend une solution. Les Palestiniens qui vivaient encore dans la Palestine mandatée le jour du recensement de 1949 acquirent la nouvelle désignation légale "d'Israéliens arabes". Ceux qui vivaient sur la rive ouest du Jourdain furent naturalisés selon la loi Jordanienne, ainsi que ceux qui cherchèrent refuge sur la rive est du Jourdain. Ceux qui demeurèrent à Gaza, ou qui cherchèrent refuge en Syrie, au Liban, en Irak et en Égypte, restèrent apatrides mais sujets au contrôle des pays dans lesquels ils résidaient. Présentement plus d'un million de Palestiniens ont ce statut formel d'apatride. En juin 1967, bien approvisionné en armes américaines, Israël attaqua ses voisins et, en 6 jours, s'empara de toute la rive ouest du Jourdain, des hauteurs du Golan de la Syrie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï de l'Égypte. Tout ce qui faisait partie de la Palestine historique tomba sous le contrôle militaire d'Israël. Les hauteurs du du Golan et Jérusalem furent annexés et 100 000 Juifs y furent rapidement installés. Les meilleures terres palestiniennes dans les territoires occupés furent confisquées pour y établir des colonies juives auxquelles fut accordé un accès prioritaire aux rares ressources en eau. Les événements depuis cette guerre de 1967 ont été une succession d'histoires d'horreur pour les deux parties mais surtout pour les Palestiniens. Les plus importantes dates comprennent: la guerre arabe contre Israël de 1973, les accords du Camp David de 1979, l'invasion du Liban par Israël en 1982, la conférence de paix de Madrid en octobre 1991, les premiers accords d'Oslo en septembre 1993, les seconds accords d'Oslo en septembre 1995, l'entente Wye de novembre 1998 et le mémoire de Sharm El Sheik de mai 1999. On peut trouver une foule d'analyses détaillées de ces événements sur l'internet. Je peux toutefois recommander le site israélite "The Arab Israel Conflict in Maps" pour le format commode utilisé pour passer en revue l'histoire de cette terre tourmentée. Je vous laisse toutefois le soin d'exercer un jugement critique quant au contenu et de le compléter par des sources Arabes car l'invasion du Liban de 1982 n'y est pas mentionnée. On a fait tout un plat dans les médias américains sur le refus d'Arafat des dernières propositions de paix présentées par Clinton et Ehud Barak mais ils n'ont pas montré les détails de l'"État palestinien" qui était offert. L'acceptation aurait signifié l'abandon irrévocable à Israël du contrôle civil et militaire total sur les zones blanches montrées ici à l'intérieur de la ligne verte (60 % de la rive ouest). Les Palestiniens auraient obtenu le contrôle civil sur les îlots bruns et jaunes isolés les uns des autres et des pays voisins et parfaitement encadrés par un réseau de routes d'accès rapide israéliennes clôturées, reliant les colonies juives montrées en bleu. Pour ce qui est de Gaza, tous ceux qui y sont passés vous diront que ce n'est qu'un énorme camp de concentration surpeuplé. En langage simple cela veut dire qu'on demandait à Arafat d'engager le peuple palestinien d'accepter d'être relégué dans ces "réserves" où il resterait sujet aux caprices du pouvoir écrasant de l'armée israélienne. Les paysans qui avaient été expulsés de force de leurs terres procureraient de la main d'oeuvre bon marché pour les entreprises israéliennes et les trois millions de Palestiniens qui survivraient dans ces réserves continueraient d'être un marché captif pour les produits israéliens. (Les territoires occupés absorbent présentement 25 % des exportations israéliennes). Je suis certain que mes amis américains, qui peuvent m'en vouloir pour mes positions pro-palestiniennes, n'ont jamais vu cette carte d'importance cruciale parce qu'elle n'a pas été montrée ni expliquée au public américain. Pas plus que leurs média biaisés ne les a informé que leurs impots avaient défrayé l'expropriation des meilleures terres pour l'établissement de nouvelles colonies et routes juives en Cis Jordanie. Grâce à l'internet cependant, ceux qui ont conservé l'esprit ouvert peuvent maintenant rassembler tous les faits dont ils peuvent avoir besoin pour se forger une perception personnelle et se libérer de la manipulation à laquelle ils ont été exposés. Les Israéliens n'ont pas inventé ce système de réserves arabes. Il est remarquablement semblable au système de "bantoustans" que les racistes blancs ont utilisé pour isoler la majorité noire pour les mêmes fins sous le régime d'apartheid en Afrique du Sud (comparez les deux cartes). Ce n'est pas étonnant que les jeunes Palestiniens aient perdu l'espoir d'une coexistence décente et préfèrent la mort par la dynamite au genre d'esclavage qui leur est offert. Les Israéliens proclament bien fort que tout ce qu'ils veulent, c'est la paix et la sécurité mais ils choisissent l'escalade au lieu d'arrêter la construction de colonies juives dans les territoires occupés. Les actions parlent plus fort que les mots. Tout le monde peut voir qu'Israël ne cherche pas la paix mais une domination totale. En maintenant leur politiques d'occupation et d'agression régionale, Israël a contrevenu à des douzaines de résolutions distinctes de Nations Unis depuis 1967 (voyez ici trois sites indépendants sur ce sujet A, B, C ). La répression requise pour occuper "avec succès" le peuple palestinien dans son propre pays n'est rien de moins qu'un effort systématique pour le détruire. C'EST UN GÉNOCIDE! Les États Unis prétendent qu'ils veulent la paix au Moyen Orient mais ils choisissent de maintenir leur appui inconditionnel à Israël Les actions parlent plus fort que les mots qu'importe le niveau d'expertise que les média américains aient pu atteindre dans l'art de manipuler l'opinion publique. Le gouvernement américain est devenu très habile à utiliser la carotte de l'aide et le bâton des sanctions économiques pour forcer des pays plus faibles a se plier à sa volonté. Il n'y a pas le moindre doute que les États Unis disposent de tous les moyens de persuasion requis pour mettre fin à la crise d'Israël s'ils le voulaient vraiment. Pour commencer, ils pourraient couper leur subvention annuelle de trois milliards de dollars à Israël en promettant d'en remettre au fur et à mesure du retrait effectif d'Israël de ses colonies dans les territoires occupés. Ensuite, ils pourraient mettre en place un "Plan Marshall du Moyen Orient" pour établir un État Palestinien indépendant dans les territoires occupés et reconstruire tout ce que Israël y a détruit. Le coût d'un tel plan compenserait les énormes subventions fournies à Israël depuis 50 ans. Je suis convaincu qu'un tel revirement de politique mettrait fin au terrorisme islamique plus rapidement et à un moindre coût en agent et en vies que l'actuelle méthode dure. Quelques présidents américains ont de temps à autre effectué les gestes de chercher à arbitrer des accords de paix entre les parties mais ils n'ont jamais exercé suffisamment de pression pour qu'Israël les prenne au sérieux. Leur traitement en douceur d'Israël a pu être motivé par la crainte du poids électoral des organisations sionistes aux EU mais je pense qu'il y a aussi autre chose. En effet, je doute que les États Unis se seraient engagés si loin avec Israël si le Congrès Sioniste de 1905 avait accepté l'offre britannique d'une "patrie juive" en Ouganda où il n'y a pas de pétrole. La présence de la moitié des réserves pétrolières du monde au Moyen Orient est un gigantesque facteur géopolitique que personne ne peut ignorer. Le très stratégique "facteur pétrole" n'est toutefois jamais mentionné dans les nobles déclarations du gouvernement américain sur sa politique à l'égard d'Israël et du Moyen Orient. La contradiction entre les "paroles de paix" et les "actions de guerre" (3 milliards/an), du gouvernement américain invite les spéculations sur un agenda caché qui pourrait expliquer pourquoi les États Unis non seulement permettent l'agression continue d'Israël dans les territoires occupée mais semblent se réjouir de la détérioration de la crise et de la déstabilisation de toute la région. Au fur et à mesure des jours et des semaines qui passent, il devient de plus en plus évident pour moi et pour beaucoup d'autres observateurs partout dans le monde que les "armes de destruction massive" de Saddam Hussein ne sont qu'un prétexte pour justifier une intervention militaire américaine visant à prendre le contrôle des énormes réserves pétrolières et gazières du Moyen Orient. Chaque jour, lorsque je regarde les nouvelles présentées par la télévision américaine et surtout par CNN, j'éprouve de la colère de voir qu'on me ment et de la tristesse de réaliser que les gens ordinaires des ÉU et de leurs alliés sont tous entraînés dans une guerre qui n'est pas dans leur intérêt mais dans celui d'Israël et de l'establishment corporatif américain. Je n'ai pas de preuves irréfutables pour ce que j'avance, mais ça me paraît plus crédible que la caricature en noir et blanc des "méchants Arabes" et des "bons Israéliens" à laquelle nous sommes invités de croire!
(Novembre 2002) Les sites web suivants offrent des informations variées et détaillées sur l'histoire de la région et sur la crise d'Israël. Ils sont listés ici en ordre alphabétique. Certains sont publiés par des organisations militantes arabes ou juives et d'autres par des entités apparament neutres comme des universités. En fait, ils sont tous plus ou moins biaisés car c'est pratiquement impossible d'écrire objectivement au sujet de cette crise. J'ai choisi ces sites pour la pertinence de leur contenu sans rapport aux distorsions qu'ils peuvent contenir. Tous valent la peine d'être explorés mais ça reste votre responsabilité de faire le tri entre les faits et la propagande et de protéger vote jugement des mensonges éhontés que vous trouverez des deux côtés.
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