La colline de grès, longue de trois kilomètres s'élevant abruptement à cent mètres au-dessus la plaine environnante était un emplacement idéal pour bâtir une forteresse. Un temple du soleil y avait été érigé dès le 5ième siècle, et le premier fort a été construit au 8ième siècle par le chef de clan Rajput, Suraj Sen. La gorge de d'Urwahi formant l'entrée ouest du fort, est défendue par de puissants portails aux niveaux supérieur et inférieur. Cette photo montre le mur fermant la gorge au niveau inférieur, et à droite, des sculptures jaïnes datant du 7ième au 15ième siècles.
Facile à défendre, Gwalior était la clef du contrôle du plateau indien central lequel a fait partie d'une succession d'états depuis l'empire d'Asoka au 3ième siècle avant JC, à celui du Moguls au 16ième siècle et au Raj Anglais du 19ième siècle.
Voici quelques-unes des sculptures jaïnes qui furent sculptées dans les falaises de la gorge d'Urwali pendant le règne de la dynastie Tomar.
La religion jaïne a été fondée par un prince Kshatrya appelé Mahavir, né en 599 avant JC à Vaishali, 45 km au nord de Patna, dans le nord de l'Inde (36 ans avant Gautama, le prince Kshatrya qui a fondé le Bouddhisme). Le respect de toutes les formes de la vie (Ahimsa), est l'essence de Jaïnisme. Par conséquent, les Jaïns étaient végétariens dès le début (les Brahmanes ne sont devenus végétariens qu'au 4ième siècle).
En ce temps, la rivalité entre la caste des prêtres Brahmanes et la caste des guerriers Kshatrya ne s'était pas encore reglée en faveur des premiers. L'instauration du Jaïnisme et celle du Bouddhisme sont perçues vue par certains spécialistes comme une réaction contre les prétensions de suprématie des Brahmanes tout comme ce fut clairement le cas lors de l'instauration du Sikhisme quelque neuf siècles plus tard.
Le Mandir Teli-ka, haut de 25 mètres, dédié à Vishnou, a été construit au milieu du 6ième siècle.
Gwalior était aux mains des Rajputs Hindous, du 8ième au 12ième siècle lorsqu' elle est tombée aux mains des envahisseurs musulmans. Le contrôle est alors passé des uns aux autres, au gré des vagues des guerres qui ont déferlé sur la région, mais les populations locales sont restées en grande partie hindoues, car les musulmans n'ont pas tenté d'imposer des conversions massives en Inde comme ils l'ont fait ailleurs.
La religion Sikh est également représentée ici par ce moderne Gurudwara tout de marbre (la porte du gourou), dont les travaux sont toujours en cours (dans cette photo, deux hommes posent un pavé de marbre aux dessins compliqués ).
Le Sikhisme a été fondé par le Gourou Nanak (né en 1469), en réaction aux injustices du système des castes. Il retient des éléments de l'hindouisme tels que la réincarnation et le karma, combinés à la croyance musulmane en un Dieu unique, et le rituel de purification par le bain. Le rejet par les Sikhs de certaines croyances hindoues et musulmanes en a fait des ennemies des deux plus anciennes religions, et ils ont dû adopter une tradition guerrière pour survivre dans le nord-ouest de l'Inde. Leur centre spirituel se trouve dans le Temple Doré, à Amritsar, près de la frontière du Pakistan. Les Sikhs sont facilement reconnaissables par le turban dans lequel ils cachent leurs cheveux qu'ils ne doivent pas couper. Ils doivent aussi porter des des shorts, un couteau, un bracelet d'acier et un peigne en bois.
Après un siècle de règne Musulman, Gwalior a été reprise, en 1398, par les Rajputs du clan Tomar qui l'ont tenue pendant un siècle, avant qu'elle tombe aux mains des Moguls en 1516. Le Palais Man Mandir, en face de l'accès nord-est de la forteresse, a été construit autour de 1500 par Raja Man Singh, le dernier de la dynastie Tomar (pas le même Man Singh qui a regné sur Amber, un siècle plus tard). Ci-dessous, deux vues de la porte de Man Mandir.
Le grand, mais simple Palais Karan Mandir a été construit par Raja Kirtti Singh (1454-1479), avant le Palais Man Mandir, plus célèbre.
Le Bassin Jauhar où les femmes Rajput hindoues du harem royal se sont suicidées en masse, en 1232, pour éviter de tomber aux mains des envahisseurs musulmans.
Ci-dessous, un sympathique sadhu me faisant un signe de paix, pendant que j'explorais le fort et, à droite, l'ancien sanctuaire Chaturbhuja (875 après JC), a mi-chemin de l'entrée nord-est.
L'accès nord-est est défendu par une succession des portes dont celle-ci, la Porte Badalgarth près du bas.
Enfin, la dernière porte, ou la première, si vous arrivez au lieu de partir comme je le faisais, la Porte Gwalior plus récente.
J'étais arrivé ici depuis Khajuraho par le service régulier d'autobus qui est bon marché et qui va partout.
Il est bon marché et il va partout, mais il n'est pas très commode et il y a généralement une douzaine ou plus de voyageurs debout, suspendus à la barre centrale, même pour de longs voyages !
Pour les archives, voici quelques-unes des options de transport public, disponibles pour les courtes distances. J'allais jusqu'à Hyderabad ; j'ai donc pris le train.