Accueil
Récits
Début
Précédent: Mali (4)
|
Capitale: Tunis
|
Les Phéniciens ont fondé Carthage non loin de l'actuelle Tunis autour 800 avant JC. Elle est devenue une puissante ville commerciale dont l'autorité s'est étendue à la plus grande partie de l'Afrique du Nord, la partie sud de l'Espagne, la Sardaigne, et une partie de la Sicile où la concurrence avec Rome a déclenché les guerres Puniques qui ont entraîné sa totale destruction en 146 avant JC. En 439, les Vandales, qui s'étaient déplacés vers le sud au travers de l'Espagne, ont occupé la province Romaine d'Afrique jusqu'à leur défaite devant le Général Byzantin Belissaire en 533 de notre ère. Autour de 700, les Arabes ont parachevé la conquête de l'Afrique du Nord qui a alors été gouvernée par une série de dynasties, les Omeyyades (700-800, de Damas), les Aghlabides (800-909, localement), les Fatimides (909-973), les Zirides (973-1048), les Almoravides (1050-1147), les Almohades (1121-1228) et les Hafsides (1228-1574). Au 16ième et 17ième siècles des pirates basés à Tunis, Alger, Tripoli et d'autres bases corsaires le long de ce qu'on appelle Côte de Barbarie faisaient chanter les nations maritimes en les obligeant à payer des rançons pour sauvegarder leurs expéditions. La marine US est intervenue pour circonscrire la piraterie en 1815 et les Français ont conquis et annexé l'Algérie en 1830. Plus tard, les Français ont envahi la Tunisie qui est devenue un protectorat en 1881. Après la Deuxième Guerre Mondiale, le parti Néo-Destourien de Habib Bourguiba a vivement fait campagne pour l'indépendance de la Tunisie jusqu'à ce qu'elle soit accordée en 1956. Les 30 ans du leadership pro-occidental de Bourguiba ont libéré les femmes Tunisiennes et modernisé le pays. Il a été remplacé en 1987 par son Premier Ministre Zine al-Abidine Ben Ali qui a été élu à la présidence aux élections de 1989 et de nouveau réélu en 1994. |
|
| Atlapedia CIA Country Reports Traveldocs | ||
J'ai été ravi de flâner de nouveau sur l'Avenue Habib Bourguiba et surpris de constater qu'elle n'avait pas beaucoup changé depuis que j'étais venu ici par affaires il y a 35 ans. Le vieil hôtel Tunisia Palace où j'avais l'habitude de rester, a été transformé en un centre commercial, mais le très à la mode Café de Paris et l'infâme club de nuit Le Monseigneur étaient toujours là.
J'ai apprécié une nostalgique visite de la Médina, derrière cette porte sur la Place de la Victoire.
Les ruelles de la Médina étaient calmes dans la chaleur de la mi-journée, quand beaucoup de boutiques ferment pour le déjeuner, mais elles se sont remplies très vite d'une foule animée lorsque le soleil s'est adoucit . En bas, à gauche, une autre vue de la Médina et à droite, la Cathédrale de Tunis.
La remarquable révolution sociale conduite par Habib Bourguiba est bien illustrée par cette femme agent de police réglant la circulation avec son sifflet au coin de l'Avenue Habib Bourguiba et de l'Avenue de Paris. Dans aucun autre pays Arabe n'ai-je vu une femme agent de la circulation! Au coin de rue derrière elle, vous pouvez voir le célèbre Café de Paris que j'ai mentionné plus tôt.
Après la Médina, je suis passé à l'Ambassade du Canada pour faire viser la traduction officielle en Arabe des premières pages de mon passeport afin de satisfaire les autorités libyennes. Puis je l'ai laissé à l'Ambassade de Libye pour y faire apposer le visa qu'une agence de tourisme libyenne, que j'avais contacté par Internet, avait arrangé pour moi. Avec ces rituels bureaucratiques derrière moi, j'ai pris le temps d'apprécier la remarquable collection de mosaïques romaines et de statues du Musée du Bardo dont voici un échantillon ci-dessous.
La Médina et le centre de la ville n'avaient pas beaucoup changé mais Tunis s'était considérablement agrandie depuis ma dernière visite. Elle est maintenant reliée à Carthage et aux autres faubourgs côtiers par un système de transport rapide et elle est fière d'avoir plusieurs bâtiments très modernes tels que cette pyramide inversée.
Les Romains ont si profondément détruit Carthage qu'il n'en reste plus rien aujourd'hui. Leurs énormes travaux de terrassement ont fait dire à l'un de leurs historiens, j'ai oublié lequel: "Nous avons conquis, nous avons comblé les vallées et avons aplati les cimes".
Après avoir rasé les fortifications Carthaginoises de Byrsa, les Romains ont en effet aplati la colline sur laquelle elle se trouvait et comblé ses côtés pour bâtir une gigantesque plate-forme sur laquelle ils ont érigé leurs temples et leurs bâtiments administratifs (qui ont été, plus tard, à leur tour détruits par les Vandales). Je pense que cette photo est particulièrement intéressante car elle montre nettement les ruines d'une ancienne construction Carthaginoise en pierres taillées, enjambée par les énormes piliers de fondation en béton que les Romains ont dû construire pour soutenir les temples, qu'ils ont érigés sur les parties remblayées de terre meuble, de leur plate-forme.
Avec mon visa Libyen en main, je suis parti pour Tripoli par la route, qui était le seul moyen de s'y rendre car l'embargo aérien n'avait pas encore été levé à ce moment là. Cela m'a donné l'occasion de visiter un certain nombre de villes dont Kairouan où je suis resté à l'Hôtel Sabra juste à l'extérieur de Bab ech Chouhada (la Porte des Martyrs).
Voici Bab ech Chouhada vue de la fenêtre de mon hôtel.
Fondée en 670 sur l'emplacement d'une forteresse Byzantine par Sidi Okba pour le compte de la lointaine dynastie des Omeyyades, Kairouan est vite devenue la base à partir de laquelle les Arabes ont conquis l'Afrique du Nord.
Bab ech Chouhada vue de l'extrémité sud de l'Avenue Bourguiba, juste à l'intérieur des murs de la ville.
Kairouan est devenue la première capitale de la dynastie Aghlabide en 800 et a conservé ce rôle sous les dynasties Fatimide et Ziride jusqu'à ce que ces derniers déplacent la capitale à Mahdia après avoir été vaincus par les tribus Banou Hilal en 1050.
Si je me souviens bien, ceci doit être la rue el-Kadraoui qui mène à la Grande Mosquée à partir du souk (j'aimerais bien être corrigé par l'un d'entre vous si je me suis trompé).
Ses deux siècles et demi de dominance ont fait de Kairouan une des villes historiques les plus importantes du Maghreb. C'est pendant cette période que l'Islam a pénétré dans toute l'Afrique du Nord et une partie du Sahel. Par conséquent, Kairouan est considérée comme une des villes saintes de l'Islam, venant juste après la Mecque, Médine et Jérusalem.
La Grande Mosquée de Kairouan a été construite il y a plus de 13 siècles en 670 (par Sidi Okba). Une grande partie a été reconstruite au cours des siècles mais il a été établi que la partie basse du minaret a été construite au 8ième siècle, ce qui, paraît-il, en ferait le plus ancien minaret encore debout au monde.
A l'extrémité nord de l'Avenue Bourguiba (également appelée Avenue Ali Belhaouane), se trouve Bab Tunis, ainsi nommée parce qu'elle mène à la Place de Tunis et bien sûr, à la route de Tunis.
Mon étape suivante a été Sousse, caractérisée par cette belle Mosquée du 9ième siècle et une grande médina. Je l'ai cependant trouvée trop encombrée de touristes pour mon goût.
En bas à gauche, le Ribat (monastère fortifié) du 9ième siècle près de la Mosquée, et à droite, une des ruelles étroites et escarpées de la médina.
