Nous nous sommes arrêtés à Goritsy juste le temps de prendre l'un autobus pour aller visiter le monastère Kirillov, à une courte distance sur la route de Vologda.
Ces murs massifs ont été construits au 14ième siècle pour défendre les abords de Vologda contre les Lithuaniens et les Suédois.
La grande cathédrale de l'Assomption montre encore une fois de plus comment les fortifications et les cathédrales faisaient bon ménage en Russie. Plus au sud, la foi Orthodoxe a joué un rôle important dans la résistance et finalement la victoire sur les païens et plus tard sur les hordes mongoles islamisées. Ici dans le nord, elle a joué le même rôle pour mobiliser le peuple contre les Catholiques polonais et lithuaniens et les Protestants suédois.
Ci-dessous, d'autres images qui démontrent la fonction militaire du monastère-forteresse de Kirillov.
Selon la légende, cette charmante chapelle en bois marque l'emplacement de la première construction dans l'énorme enceinte du monastère.
Quel spectacle insolite dans la taïga du nord, que cette ancienne église inondée par le canal Volga-Baltique qui relie le petit Lac Blanc au nord de Goritsy au grand Lac Onega qui se vide dans la mer Baltique.
Après cette écluse le Chicherin, traverse le Lac Onega pour atteindre la minuscule Île de Kizhi à l'extrémité nord.
Quand les Russes sont arrivés ici au 12ième siècle, ils ont découvert que le bout sud de l’île de Kizhi servait de site sacré pour les rituels païens des Caréliens de langue Ugrique. Ils ont donc rapidement construit des églises pour exorciser l'endroit.
Aucune des premières églises en bois n'est restée mais d'autres ont été construites, la plus remarquable étant le complexe formé de la cathédrale de la Transfiguration avec ses 22 dômes et pignons compliqués datant de 1714 à droite, et l'église de la Protection de la Vierge de 1764, à gauche.
Ci-dessous, deux autres photos du complexe montrant son clocher.
Kizhi est devenue un musée d'ancienne architecture en bois qui rassemble des églises et des maisons apportées ici de toute la région comme cette maison de 1880 qui vient du village de Kleshcheila et dont ont dit qu'elle avait appartenu à la famille Yakovlev.
Il paraît que cette église de la Résurrection de Lazare, datant du 14ième siècle et provenant du Monastère de Murom, est un des plus anciens monuments en bois encore préservés en Russie.
Si ma mémoire est bonne, celle-ci est l’église de l'Archange Michael, mais je n'en suis pas sûr car je n'ai pas de carte postale pour l'identifier avec certitude comme les autres.
Après une agréable promenade à Kizhi, le Chicherin nous a emmenés à Petrozavodsk où nous avons bien apprécié un spectacle de danses et chansons Caréliennes avant la longue croisière à travers le Lac Onega, sur le Fleuve Svir et à travers le Lac Lagoda, jusqu'à l'Île de Valaam au nord.
Le monastère de la Transfiguration de Valaam a été construit au 14ième siècle comme forteresse contre les Suédois qui, de toutes les façons, l'ont complètement détruit en 1611. Pierre le Grand l'a reconstruit. Il est tombé aux mains des Finlandais en 1911 et les Soviétiques l'ont fermé quand ils ont repris la Carélie en 1940 mais il est maintenant en cours de restauration. La frontière Finlandaise est à seulement 70 km d'ici, moitié sur l'eau, moitié sur la terre.
Voici une jolie église sur une île voisine. Maintenant, nous traversons de nouveau le Lac Lagoda et descendons la Neva vers notre destination, St Petersbourg.
Moscou est peut-être intéressante mais St Petersbourg est belle. L’énorme St Isaac, dont la construction a pris 40 ans (1818-1858), avait été transformée en musée quand je l'ai visité en 1965 pour voir un énorme pendule de Foucault, suspendu au sommet du dôme enregistrer une vitesse de rotation de 13° par heure due à la latitude de 60° de la ville (la première démonstration de Foucault de la rotation de la terre avait donné seulement 11° à Paris à cause de la plus faible latitude de cette ville, au pôle nord ce serait 15°, 15X24=360).
Helsinki, Stockholm, Oslo, la baie d'Alaska et Churchill au Canada sont aussi sur le 60ième parallèle ou tout près, le jour est court en hiver mais extrêmement long en été, d'où les fameuses "nuits blanches de St Petersbourg".
L'armée d'architectes européens importés par Pierre le Grand a donné à la ville un style résolument européen avec quelques exceptions telles que l’église de la Résurrection du Christ d'un style russe très marqué construite au début du siècle et la cathédrale de Smolny du 18ième siècle de Rastelli, d'un style baroque-russe qu'on voit ci-dessous.
La croisière comprenait un tour de l'Ermitage, de St Isaac et de la ville de Pouchkine (antérieurement appelée Tsarskoe Selo), à 25 km au sud de St Petersbourg où le grand Palais baroque de Catherine a été construit entre 1744 et 1796 selon les plans de Rastelli.
En bas à gauche, l'entrée de la chapelle du palais et à droite, la statue de Pouchkine, le poète favori de la Russie qui a étudié ici en 1937.
Ca avait été une belle croisière, j'avais appris beaucoup de choses sur l'histoire russe et sur le rôle des "vérités absolues" dans la psyché russe. Après deux jours, Sacha, Tamara et moi avons pris le train de nuit pour rentrer à Moscou et peu de temps après, j'ai pris l'avion pour revenir à Montréal.