Le Rio Santa draine le haut Lac Conococha à 4100 m et descend le Callejón de Huaylas, en passant par Huaraz, Carhuaz et Caraz, à travers la centrale hydraulique de Huallanca pour descendre finalement le Cañon de Pato jusqu'à la mer près de Chimbote.
J'ai pris la route la plus directe menant à la côte en descendant le fleuve Fortaleza jusqu'à Paramonga.
La descente de 4000 mètres vers la côte est spectaculaire comme vous pouvez le voir.
Finalement nous avons atteint la forteresse Chimú de Paramonga qui défendait les deux vallées de Fortaleza et de Pativilca.
La cote Péruvienne est un désert qui ne serait pas habitable si on avait laissé les écoulements saisonniers des Andes se jeter directement dans l'océan Pacifique.
La gestion des eaux de ruissellement des Andes par un ingénieux système d'irrigation fut la clef de la prospérité des Chimús, comme cela avait été pour les Mochicas six siècles plus tôt et comme cela était aujourd'hui, six siècles plus tard. Ces deux civilisations ont été vaincues militairement, les Mochicas par les Huari et les Chimús par les Incas, en grande partie à cause de la vulnérabilité de leur économie basée sur l'irrigation.
Il est possible que Paramonga ait aussi eu un rôle religieux comme semblent l'indiquer certains alignements astronomiques, mais sa position stratégique et son design architectural l'identifient clairement comme une forteresse complexe requise pour la défense des champs irrigués environnants.
Je suis resté dans la ville voisine de Barranca et j'ai essayé d'approcher les gens du pays pour savoir ce qu'ils pensaient de cette grande structure au bord de la route. Certains pensaient que c'était une forteresse, d'autres que c'était un temple, mais personne ne savait qui l'avait construite ni quand! Il était étrange de voir combien ces gens ordinaires étaient déconnectés leur histoire. Qu'est-ce qu'ils enseignent dans leurs écoles?
La Plaza San Martin est dans le centre de la Lima coloniale et l'Hostal Belen où je suis resté à un coin d'ici.
J'ai des sentiments mitigés sur Lima. D'un côté elle a une merveilleuse collection de musées très intéressants et certains coins de la ville peuvent être très attrayants, mais d'un autre côté elle n'est pas très propre, et surtout, elle n'est pas sécuritaire. Je déteste mentionner cela mais en plein centre de la ville, la Plaza San Martin est utilisée comme latrines publiques et l'odeur des matières fécales humaines est terrible. J'ai vu ça dans les places publiques ailleurs au Pérou et je sais que les grands chiens ne s'essuient pas avec des journaux!
La Lima Coloniale vaut la peine d'une visite pour sa belle architecture. Elle est aussi un endroit d'importance historique car la Vice-royauté de Lima, et son "Audiencia" (haute cour) ont régné sur toute l'Amérique du Sud pendant deux siècles. Il est paradoxal que l'élite péruvienne se souvienne et regrette le pouvoir passé de Lima, tout en négligeant de faire valoir les brillantes et créatrices civilisations indigènes qui ont précédé l'Empire Inca.
La contradiction continue, le moderne Museo de la Nación a quelques merveilleux objets pré-Incas exposés, mais il est si mal entretenu qu'il tombe en ruines. Et vous n'avez pas besoin d'entrer dedans pour le voir, regardez les fenêtres sur la droite.
Le Pérou n'est pas sécuritaire. Il est recommandable d'être tout le temps sur le qui-vive et d'éviter les rues la nuit. Malgré cela je pense que ça vaut la peine de passer une semaine ici, uniquement pour voir les musées. A ne pas manquer, le Museo de Oro, bien qu'un peu éloigné, le Museo Arqueológico Herrera et le Museo Nacional de Arqueológico, tous dans Pueblo Libre, le Museo Arqueológico Amano pour son incroyable collection de textiles anciens, et bien sûr le Musée de la Banque Centrale.
En dehors des musées, deux très bons marchés d'objets d'arts, valent une visite, tout comme la moderne zone de Miraflores. En allant voir Punta de Calao à l'extrémité nord de Lima, on passe dans une zone portuaire délabrée qui ne pose pas de problème le jour si on fait attention, mais qu'il vaut mieux éviter la nuit.
Barranco, à l'extrémité sud de Lima est un bon endroit pour rompre avec l'état de vigilance permanente. Cette banlieue est plus reposante, elle semble plus sûre et il y a un grand parc à partir duquel vous pouvez voir quelques unes de plages de Lima.
Voici les plages que je viens de mentionner, avec Lima dans le fond.
Vous pourrez penser que je suis un paranoïaque pour mentionner si souvent la sécurité, mais ma poche de derrière a été piquée devant mon hôtel, le soir de mon arrivée, et le lendemain matin, il y avait une grande flaque du sang de quelqu'un qui s'était fait trancher la gorge au coin de la rue, là où je me suis mis pour prendre la photo de la Plaza San Martin que j'ai montrée ci-dessus.
Je pense toujours que les musées de Lima justifient une visite d'au moins une semaine, mais si vous y allez, soyez prudents... surtout si vous voyagez sur un budget limité! Je recommande de visiter le "South American Explorer's Club" où vous aurez de bons conseils sur ce qu'il faut voir et ce qu'il faut éviter à Lima (ils ont aussi un club à Cuzco et à Quito).
L'endroit qui avait été le centre de la civilisation Nazca il y a plus de 15 siècles, n'était plus qu'une petite ville maintenant. Un bel endroit pour se relaxer après une semaine stressante à Lima.
Je m'étais arrêté à Ica, sur le chemin, pour y voir le musée régional, mais j'ai été déçu, après avoir vu les grands musées de Lima.
J'ai trouvé une chambre avec salle de bain particulière pour 2.8 $ la nuit à l'Hôtel Alegria, c'était propre, agréable et tranquille.
J'ai pris un tour organisé pour voir le Cimetière, les broyeurs de fortune où l'on traite le minerai avec du mercure pour extraire de l'amalgame d'or et bien sûr les lignes Nazca.
J'ai vu les lignes seulement du haut d'une haute tour, car l'opérateur local de Cessna demandait, pour un vol de 20 minutes, plus que ce que les compagnies aériennes prenaient pour les 550 kilomètres de vol de Lima à Cuzco. Ca ne me dérange pas de payer un prix juste, mais je déteste être exploité.
Les lignes étaient impressionnantes mais difficiles à photographier. J'aurais pris de meilleures photographies à partir du Cessna, mais je suis sûr je n'aurais pas mieux compris que maintenant, après les avoir vues de la tour et lu toutes les théories fantaisistes qui ont été proposées pour expliquer leur mystérieuse origine.