Capitale: Yaoundé
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Les premiers habitants du Cameroun étaient des pygmées Baka. Ils ont été remplacés et absorbés en grande partie par des tribus Bantous durant les migrations de ces dernières. Le premier contact avec des Européens a eu lieu au 16e siècle avec les Portugais mais ceux-ci ne sont pas restés. Les premières installations coloniales permanentes ont débuté à la fin des années 1870 avec l'empire allemand émergeant comme la plus importante puissance européenne. Avec la défaite de l'Allemagne durant la première guerre mondiale, le Cameroun est devenu un territoire du Mandat de la Ligue des Nations partagé entre le Cameroun français et le Cameroun britannique en 1919. Ces derniers furent fusionnés en 1961 pour former le pays actuel qui a généralement connu la stabilité. En dépit d'un lent mouvement vers des réformes démocratiques, le pouvoir politique reste fermement entre les mains d'une oligarchie ethnique dirigée par le président Paul Biya. Des rois traditionnels nommés "Sultans" ou "Lamidos" jouissent de privilèges et d'une influence locale considérable. Ils ont été intégrés dans l'administration déjà accablée par le népotisme et la corruption (Le Cameroun est classé 137 sur 158 pays par Transparence Internationale comparativement à 88 pour le Gabon). Le Cameroun possède une des meilleures économies de produits primaires en Afrique sub-saharienne grâce à ses ressources en pétrole et à des conditions agricoles favorables. Il exporte du pétrole brut et des produits pétroliers, du bois de charpente, des graines de cacao, de l'aluminium, du café et du coton. Malgré un PNB de 1 900$ par habitant et une alphabétisation de 80%, la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté à cause d'inégalités relativement élevés des revenus ( coefficient Gini de 45), et d'un taux de chômage de 30%. |
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Je n'ai eu aucun problème pour traverser la frontière mais mon minibus a été arrêté à 9 reprises par des policiers, des gendarmes et des agents des douanes sur le trajet de 110 km jusqu'à Amban. Chaque fois, le chauffeur et quelquefois les passagers devaient payer 1000 Francs XAF (2$US) afin de poursuivre notre voyage. Pas étonnant que Transparence Internationale ait donné au pays une si mauvaise cote de corruption.
J'ai dû attendre deux heures ici pour attraper l'autobus régulier de l'après-midi pour Yaoundé.
Le terminus d'autobus d'Ambam était propre et bien tenu. J'ai eu une conversation intéressante avec Marie-Laure sur l'émancipation des femmes, lorsque celle-ci n'était pas occupée à diriger les passagers avec un haut-parleur à main pour d'éviter les bousculades à l'embarquement.
Voici une photo de la végétation luxuriante aperçue sur le trajet vers Yaoundé.
Ceci est une église catholique. Environ 40% des Camerounais sont animistes, un autre 40% est chrétien et 20% sont musulmans (majoritairement au nord).
Ce paysage vert avec de grands arbres ceibas contraste fortement avec les stériles quasi déserts du nord.
Les rues de Yaoundé, dont la moitié ne sont pas pavées, serpentent sur sept collines sans ordre d'un carrefour à l'autre. Il est donc facile de s'y perdre.
Voici l'entrée de l'hôtel Idéal, situé sur le carrefour Nlongkak dans la partie nord de la ville. Le personnel était sympathique et ma chambre avec téléviseur, ventilateur, salle de bain et balcon ne coûtait que 16 $US (ci-dessous à gauche).
À droite, Peter Njome, une connaissance d'Internet entreprenant, sur mon balcon.
L'hôtel Idéal était idéal pour moi ainsi que l'était ce café d'en face où je prenais mes repas et partageais une bière avec mes contacts de l'Internet. Vous pouvez constater que c'était un coin bien achalandé par les piles de caisses de bière vides. La bière était excellente et à moins d'un dollar pour une grosse bouteille. Il y avait même un accès à l'Internet juste à côté.
Ce maquis en face vendait de l'excellent boeuf rôti, découpé en petits morceaux et bien assaisonné d'épices, pour un dollar la portion servie sur du papier brun.
De l'autre côté de la terrasse, deux cuisiniers apparemment concurrents servaient du porc bouilli à la même bande de buveurs de bière.
J'avais rencontré Peter par l'intermédiaire de sa tante Margaret qui dirigeait une ONG nommée "Sled Network" à partir de Limbe (une ville balnéaire sur la côte). Un jour, Peter m'a invité à visiter sa maison située tout près de cette rue dans une banlieue du nord.
Peter, à gauche, arrondit son salaire de professeur en travaillant pour l'ONG de sa tante. Il a maintenant entamé le processus de lancement d'une autre ONG avec son frère Peters qui est avocat (à droite).
Me voici en train de goûter au traditionnel "ndole" servi avec de la pâte de manioc avec les deux frères Peter et Peters.
Exploiter des ONG semble être une activité populaire pour les Camerounais ayant des relations internationales. Un autre de mes contacts, que je n'ai pas rencontré, dirigeait une ONG pour la santé et le développement de la jeunesse. Apparemment le gouvernement encourage ces initiatives car elles font entrer des devises fortes provenant des partenaires étrangers.
Il est interdit de photographier les édifices publics. Vous devez donc être prudents et le faire de loin. Apparemment, les gens de la place peuvent le faire sans problèmes. Il semblerait donc que l'interdiction est seulement un prétexte pour soutirer des pots-de-vin aux touristes sans méfiance.
Voici le centre-ville.
L'édifice élevé est ....et le plus bas est...
De toute évidence, voici l'hôtel Hilton.
Voici la banque...avec l'hôtel Hilton à arrière-plan.
J'ai pris cette photo de l'édifice de l'Assemblée Nationale en visitant les sites à voir avec Georges Mben, une autre connaissance de l'Internet. Aussitôt fait, des gendarmes nous ont amenés de force dans leur petit poste de garde où nous avons été détenus pendant plus d'une heure.
Après une bonne semonce verbale, ils en vinrent au but. Ils nous laisseraient partir si je leur laissais ma caméra. Georges qui, en tant que local , était totalement vulnérable à leur traitement arbitraire, n'a rien dit et je loue sa sagesse. Un des gendarmes est même allé jusqu'à dire: "Les terroristes prennent des photos et ils reviennent ensuite pour poser des bombes." C'était plutôt ridicule mais ils avaient le gros bout du bâton.
J'avais déjà vécu des situations de ce genre alors j'ai tenu mon bout en leur signalant que tout le monde pouvait obtenir gratuitement des photos satellites de Google Earth sur l'Internet et que des photos à haute résolution, meilleures que toutes celles que je pourrais prendre, étaient aussi disponibles à bas prix. Cela n'a pas marché alors j'ai demandé à téléphoner à l'Ambassade du Canada en mentionnant que les contribuables canadiens qui ont financé, entre autres, le projet de résidence pour personnes handicapées que j'avais vue au nord de Yaoundé, n'aimeraient peut-être pas apprendre qu'un citoyen canadien avait été harcelé de la façon qu'ils le faisaient avec moi. Cela amena des résultats. Ils téléphonèrent à leur supérieur qui ne tarda pas d'arriver. Il les félicita d'être vigilants mais il nous laissa partir sans faire d'histoires.
Je mentionne cela comme suggestion utile pour ceux qui pourraient faire face à une situation semblable. Restez fermes si vous êtes certain d'avoir raison.
De retour au carrefour Nlongkak, j'ai eu la preuve que le style des évangélistes fondamentalistes américains batteurs de Bible, de feu de l'enfer et de hurlements sulfuriques avait rejoint l'Afrique. Celui-ci n'avait pas besoin de crier trop fort car il avait un haut-parleur portatif très puissant qui lui permettait d'agresser nos tympans avec un minimum d'effort.
Georges Mben et Étienne Maemble sont deux jeunes hommes dont la vision du monde ne contient pas d'éléments surnaturels. Ils sont l'exception au Cameroun.
Les spirales jumelles de ce magnifique monument symbolisent la réunification des Cameroun français et britannique en 1961.
Ci-dessous à gauche, un monument à la famille camerounaise sur le même site et Georges Mben et moi à droite.
Georges et Étienne m'ont accompagné à la gare et nous avons pris quelques bières ensemble avant mon départ.
Je suis resté 10 jours à Yaoundé que j'ai bien appréciée parce que j'ai eu la chance de rencontrer des gens de différents milieux sur une base personnelle significative.
La vie est dure ici et les gens doivent user d'imagination pour survivre tout en restant du bon côté de la loi.
J'ai pris ces deux dernières photos à partir du train alors qu'il traversait les banlieues en route vers N'Gaoundéré.
Yaoundé a une population de plus d'un million et le taux de chômage y est plus élevé que la moyenne nationale de 30%.
La vie est dure en Afrique. La plupart d'entre nous ne réalisons pas notre chance d'être venus au monde dans des pays développés.