Construite à Sainte-Croix de Lotbiniere en 1829, la maison était restée dans la famille Boisvert jusqu'à ce que je l'achète en mai 1970. Elle était alors dans un piteux état mais elle n'avait pas été modernisée et tout était d'origine.
La grange aurait été construite vers 1890.
Le mur Est penchait vers l'extérieur et a du être repoussé et arimé avec de grandes barres de fer.
Il y avait un risque car le mur aurait pu s'écrouler mais cette équipe de maçons savait bien ce qu'elle faisait, une fissure s'est ouverte près de la base et le mur a repris sa place.
Ensuite, il fallut reconstruire le toit et les galeries avec l'aide de charpentiers locaux. Nous habitions Québec à 50 kilomètres d'ici pendant ces gros travaux. Chaque week end, l'activité physique et la direction des travaux me détendait du stress de mes responsabilités de président de la SOQUIP. C'était comme prendre des vacances et je rentrais au bureau le lundi avec l'esprit reposé.
En 1974, la maison était devenue habitable. Ma femme m'a quitté et j'ai déménagé avec mon fils au rez de chaussée. Les travaux ont continué à un rythme accéléré. À l'étage, le plancher a été remplacé et l'espace (28 x 43) a été partagé en quatre chambres à coucher, une bibliothèque et une salle de bains.
Ici je suis en train de paver une terrasse de pierres plates à l'arrière de la maison avec mon fils Louis en août 1975.
La maison était très agréable et je recevais des amis presque tous les samedis. Quelque fois j'organisais des grandes fêtes comme celle-ci en septembre 1975.
En mai '77 je me suis attaqué à la remise pour en faire un atelier chauffé bien isolé.
J'ai aussi remplacé le toit de la grange qui coulait.
L'année suivante j'ai fait creuser un étang derrière la maison pour se baigner et y élever des truites.
L'étang a été creusé dans une partie basse du terrain oû passait un fossé. Je n'ai eu qu'à approfondir ce fossé jusqu'à sa source dans un petit bois pour assurer une circulation d'eau fraîche suffisante pour élever des truites.
En '78 j'ai aussi terminé de reconstruire la remise et la grange. C'était très agréable d'aller prendre de la truite fraîche le samedi matin pour le dîner!
J'ai eu un potager depuis le début mais en '78 j'ai planté 100 pieds de vigne pour faire mon vin.
Quant il n'y a plus de travaux pour m'occuper j'ai commencé à élever des moutons pur sang de race Dorset. Ce n'est qu'à ce moment là que "La Ferme" est devenue "La Ferme Aries". Il me fallait un nom de troupeau pour enregistrer leur pedigree et comme personne n'avait pensé à Aries le bélier mon troupeau fut baptisé Aries. En ce qui me concerne, mon signe est Sagittaire mais je ne crois pas à l'astrologie.
En 1981 j'ai quitté la SOQUIP pour prendre la présidence de la Régie de l'Électricité et du Gaz à Montréal où j'ai pris un pied à terre près du bureau.
La vie sociale continuait à la ferme durant les week end sauf que maintenant, c'était mon mouton que je servais à mes invités comme à cette grande fête de juillet '82.
Louis fut pensionnaire à Québec et un voisin s'occupait des moutons durant la semaine.
Nous nous retrouvions tous les week-end, Louis, moi et mon amie qui habitait Québec. Ci-dessous, l'exposition de nos moutons à la foire locale de St-Agapit.
La belle aventure de la ferme Aries tirait à sa fin, mon amie et moi avons cessé de nous voir, j'ai déménagé dans un appartement plus grand avec Louis à Montréal. J'ai vendu le troupeau de moutons et je venais de moins en moins à la ferme qui n'était plus qu'un beau décor de scène sans acteurs. Voici ci dessous quelques images de l'intérieur.
Je conserve de bons souvenirs de fins de soirée avec mon amie devant un grand feu dans le foyer du salon!
Et cette grande table Napoléon III avec ses huit chaises, que j'ai rapportées de Paris en 1970, a été témoin de bien bonnes soirées pendant cette belle époque.
À gauche le vieux poêle à bois servait à cuire la dinde des grandes occasions alors que la cuisine moderne à droite, servait tous les jours.
Côté nord de la chambre à coucher principale au rez de chaussée.
Côté sud de la chambre à coucher principale avec la porte de la salle de bain et le coin d'un second foyer.
Voici le bout ouest de la salle de jeux aménagée au sous-sol.
Et ici, le bout est avec un troisième foyer, un poêle à bois à combustion lente, une réserve de bois et à l'avant plan, un puits illuminé par une ampoule électrique au fond. Devant le foyer il y a une presse à raisins et sur le puits une tourie pleine de vin en train de finir de fermenter.
Dessous, des collections d'outils anciens et de lampes à l'huile antiques dans des écrins aménagés dans les murs.
Pour un bricoleur comme moi, cet atelier c'était le paradis.
L'autre bout de l'atelier avec la grande porte double pour faire rentrer une voiture, du côté sud. Dans le coin à droite, deux poêles, un au bois et l'autre à l'huile qui permettaient d'utiliser l'atelier par les plus grands froids en hiver.
Finalement, l'aventure Aries était révolue et la ferme était devenue un éléphant blanc qui m'apportait plus de soucis que de plaisirs. Il fallait tourner la page ce que j'ai fait en vendant le domaine en '94 à un jeune couple de professionnels de Québec.
Je ne suis jamais retourné, j'étais trop occupé à voyager de par le monde...